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Option affichée pour la polyculture
Maraîchage d'été
Publié dans La Presse de Tunisie le 27 - 04 - 2015

Les risques encourus par la monoculture ont donné des idées aux moyens et petits maraîchers pour se prémunir contre les aléas d'un tel choix. Ainsi la diversification est devenue presque une obligation pour eux.
S'astreindre à une ou deux cultures, c'est prendre du risque en s'exposant aux aléas du marché qui n'évolue jamais de manière linéaire. Des années durant, les agriculteurs l'ont appris à leurs dépens. Les maraîchers l'avaient déjà compris les premiers et ont entrepris depuis quelques années de diversifier leurs cultures. Les petits exploitants de quatre à dix hectares dans la région du Nord-Ouest ont pris la mesure du bien-fondé de la polyculture, suivant en cela ceux du Cap Bon et de la basse vallée de la Medjerda, de Tébourba jusqu'à Ghar El Melh, où le maraîchage constitue la principale activité agricole. Pour cette saison, nous avons pu constater de visu que beaucoup de cultivateurs du gouvernorat de Béja, notamment à Mjez El Bab, et de Siliana du côté de Laâroussa et contrairement aux habitudes de la plupart d'entre eux, ont choisi de diversifier leurs cultures. L'expérience des dernières années leur a beaucoup servi, dans la mesure où nombreux sont ceux qui ont laissé des plumes en misant tout sur la culture de la tomate et des pastèques. La saison passée fut exceptionnellement catastrophique pour les maraîchers de la tomate en raison des maladies qui ont ravagé les champs avant mûrissement du fruit. Les charges élevées et les prix bas ont fini par dissuader ceux aux moyens limités de ne plus mettre tous leurs œufs dans un même panier. Et ils n'ont pas tort, dans la mesure où moins on diversifie, plus on a de chance de se retrouver sur la paille. C'est le cas des deux frères Ahmed et Mehdi qui exploitent ensemble environ dix hectares en maraîchage d'été et d'hiver. Ils affirment que n'eût été le bon prix du melon l'année passée ils seraient aujourd'hui ouvriers agricoles. Eux qui ne sont pas propriétaires de la terre qu'ils exploitent estiment à plus de 15 mille dinars leurs pertes en raison de la mauvaise récolte des tomates.
Leçon retenue !
Eux deux comme beaucoup d'autres rencontrés en pleins travaux dans leurs champs jurent de ne plus refaire les mêmes erreurs du passé. Abdelhamid est l'un de ces maraîchers qui avaient tout laissé l'été 2014 en raison du fléau qui s'est abattu sur les champs de tomate. Pour l'actuelle saison, il a choisi pour les cinq hectares qu'il exploite entre Mjez El Bab et Borj Ettoumi, non loin de Tébourba, de diversifier au maximum : deux hectares de melon, un hectare de poivron, un hectare de pomme de terre et un autre d'oignon. Il est vrai que les prix de ces deux derniers sont attractifs, surtout après les pics qu'ils ont enregistrés en hiver. Mais tout en espérant une bonne vente de leurs légumes, lui et Farhat, venus sur le tard dans le concert des maraîchers, ne se font pas beaucoup d'illusions côté prix et prédisent une baisse conséquente pour la pomme de terre et l'oignon en raison des grandes superficies consacrées cette saison à leur culture. Mais avec un brin de malice, ils rectifient un peu leur appréciation, estimant que le mois de Ramadan, qui coïncide avec la pleine saison de chaleur et où la consommation monte d'un cran, sera là pour atténuer l'effet de cette baisse des prix qui demeure en tout cas hypothétique compte tenu des aléas naturels qu'on ne peut exclure d'ici la fin du mois de juin.
Cela dit, pour une autre catégorie de maraîchers, le mois du jeûne est perçu comme une bénédiction du ciel, car ils sont sûrs de pouvoir écouler leurs produits à des prix élevés. Ils sont généralement de petits cultivateurs dont la superficie exploitée n'excède pas les deux hectares. Ils sont très nombreux du côté de la basse vallée de la Medjerda. Ils sont spécialisés dans la culture des plantes potagères, persil, céleri, épinard, radis et laitue d'été. La demande de ces légumes pendant le mois sacré augmente par rapport à la normale en raison des habitudes culinaires propres à cette période.
Pour Fethi, un de ces petits exploitants qu'on retrouve chaque après-midi avec sa brouette chargée sur la place du marché à Mjez El Bab, Ramadan est le mois du gain pour lui et pour bien d'autres comme lui qui s'adonnent à la culture de ces légumes qui demandent, selon ses dires, beaucoup de travail et de soins durant, au moins, deux mois et demi dès la mise en terre des graines. Leurs charges ne sont pas non plus négligeables avec l'usage des engrais (le fumier naturel notamment), le désherbage qui se fait généralement à la main, l'irrigation chaque après-midi et la mise en botte une fois le légume prêt à la consommation. C'est un véritable travail d'orfèvre où la machine n'a pas de place tellement tout se fait à la main. Avec patience et application, on retrouve tous les membres d'une même famille courbés sur leurs petits carrés pour le désherbage ou d'autres travaux. Ainsi donc le travail de la terre qui fait nourrir les hommes n'est pas aussi simple qu'on se l'imagine et requiert énergie, conviction et beaucoup de sacrifice de la part de ces femmes et hommes qui passent des journées entières dans les champs, mais qui se retrouvent parfois mal récompensés en raison d'une nature souvent capricieuse ou d'un fléau ou encore d'une mévente d'un produit pour abondance... Ce sont là les raisons qui ont présidé à cette transmutation qu'on observe aujourd'hui du côté des maraîchers moyens et petits surtout qui ont fini par comprendre que leur salut est dans la polyculture et non plus dans la monoculture, cause de beaucoup de faillite parmi eux.


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