Le temps de la désillusion peut s'arrêter et l'espoir renaître au cœur de l'effort et du surpassement. On n'achète pas une place, une réputation et une crédibilité au supermarché, mais en ayant la fierté de porter le maillot du club auquel on appartient et de faire partie d'une véritable institution. Tout cela, ça ne se décrète pas du jour au lendemain. C'est une question d'état d'esprit. Il faut dire que ce qu'il y a de beau dans le football, c'est qu'il va au-delà de ce qui est permis, mais qu'il est aussi et surtout une leçon permanente d'abnégation et de don de soi. Un repère de moralité. Où en est aujourd'hui le Stade Tunisien dans tout cela? Pour bien en prendre la mesure, il convient d'analyser trois indicateurs essentiels: l'aptitude des responsables, ou encore ceux qui se voient en tant que tels, le sens de la compétitivité des joueurs et l'environnement dans lequel ils sont tenus tous d'évoluer et de s'exprimer. Ici et là, on peut retenir des promesses, plus ou moins rassurantes, mais aussi des défaillances qu'on n'arrive pas à combler depuis le temps qu'elles ont commencé à se propager. C'est dire à quel point la famille stadiste devrait avoir aujourd'hui une profonde conscience de la réalité. Si les différentes parties prenantes en prennent la mesure, elles sauront certainement qu'elles sont là pour faire honneur à l'histoire d'une véritable institution. C'est-à-dire à la fois leur sens du devoir et de la responsabilité. En un mot, la chance d'appartenir à un grand club, comme le ST... Des réformes en actes Certains veulent peser sur les choix stratégiques, d'autres sur les équilibres sportifs. Mais dans l'immense majorité, les dirigeants qui se sont succédé au club du Bardo n'ont pas une grande idée de ce que peut et doit représenter le football. Au fait, il y a un turnover chez les responsables stadistes, dont la plupart découvrent le football en débarquant au club. A quelques jours de la tenue de l'assemblée générale élective, ils seraient certainement bien inspirés d'élever les débats. Ils s'épargneraient ainsi des polémiques stériles, une dépense d'énergie superflue et de mettre de l'huile dans les rouages. Ça bombarde dur du côté du Complexe du Bardo et on oublie que la démobilisation rend mal à l'aise et mal en point sportivement. Tant que le club reste miné par les querelles et les rancœurs, il risque de désespérer ses plus fidèles supporters. Et l'avenir reste mis en question... En aura-t-il ainsi fini avec cette fragilité et cette incohérence? Devra-t-il éternellement remettre tous ses progrès en question? Quelque part, le ST donne aujourd'hui l'impression de se retrouver. Le temps de la grande désillusion peut s'arrêter et l'espoir renaître au cœur de l'effort et du surpassement. La priorité semble aujourd'hui s'orienter vers la résolution du problème de la qualification des nouvelles recrues. Le temps est en effet à la réconciliation et aux bons offices. L'un des candidats à la présidence, Ghazi Ben Tounes, s'active pour lever la sanction qui frappe dans ce sens le club suite aux plaintes déposées par des joueurs non payés et dont les contrats n'ont pas été honorés par l'actuel bureau directeur. Le litige avec Oussama Sallami, qui constitue la plus grande enveloppe, est en cours de résolution. Même chose pour celui de Borhane Ghannem. Les deux plaignants ont rencontré Ben Tounes et ont fini, semble-t-il, par trouver un terrain d'entente susceptible de satisfaire les différentes parties. Du côté du Bardo, on laisse croire que le ST pourrait compter lors du prochain match des quarts de finale, ce samedi face à Zarzis, sur ses nouvelles recrues. L'idée que la réforme en acte doit se nourrir de stratégies et de programmes d'action demeurera l'objectif non seulement convoité. Mais surtout déterminant et tranchant...