Un projet européen est en cours de réalisation pour promouvoir l'élément attractif de la région. Une enveloppe consistante a été consentie par l'Union européenne pour la cause La question a été posée, tournée et retournée par les participants à ce forum tenu, dimanche dernier à Mahdia lors de la célébration du 73e anniversaire du décès du militant et penseur Tahar Sfar. Une conférence fort intéressante présentée par Dr Asma Hamza, enseignante à la faculté de Sfax et océanographe, a particulièrement retenu l'attention des présents. Dès le début, le débat a été orienté vers le futur de la ville, en imprimant des idées qui pourraient être concrétisées dans les prochaines années, sans pour autant négliger le présent qui nécessite d'assurer à la région un environnement salubre et sécurisé, et en valorisant le patrimoine — tant culturel que naturel — aussi riche que varié. Des atouts multiples En fait, Mahdia présente des atouts multiples à même de la rendre plus attractive, plus avenante, à longueur d'année, outre le fait qu'elle est la cible des estivants de tous bords, l'été venu, depuis des lustres. La sardine et le lamparo Plus qu'un symbole, la sardine pourrait être davantage valorisée vu sa saveur particulière d'où ses vertus alimentaires énormes. Mais la façon de capturer les sardines en utilisant des «lamparos» qui assurent un éclairage fascinant et les conserveries qui travaillent à plein régime, ce qui confère une dynamique socio-économique remarquable à la région, sont des éléments qui pourront être rehaussés et «exploités» pour émerveiller les visiteurs. Les coryphènes (lambouka) : pêche singulière De tout le pourtour méditerranéen, la capture de ce poisson migrateur est unique à Mahdia, et c'est la saison actuellement. Les pêcheurs mahdois s'ingénient à fabriquer de sortes de radeaux flottants à partir de branches de palmiers. Les coryphènes rappliquent pour s'abriter du soleil et les pêcheurs ne font que les ramasser à tour de bras. L'on assure, par ailleurs, que les coryphènes comptent parmi les poissons les plus paresseux qui soient et ne prennent même pas la peine de changer de lieu, préférant somnoler à l'ombre. La pêche à la «chrafi» à La Chebba est tout aussi singulière et intéressante. Brain-storming Les participants se sont livrés à une sorte de brain-storming enrichissant, en avançant des idées, telles que : * Organiser régulièrement des ateliers scientifiques dédiés au monde marin * Promouvoir les randonnées et les plongées sous-marines * Mettre sur pied un festival de l'image sous-marine et de la peinture maritime * Organiser un festival de films axés sur la vie maritime * Œuvrer pour qu'une bibliothèque spécialisée dans le monde marin voie le jour à Mahdia * Promouvoir des produits halieutiques spécialisés - Faire de Mahdia une destination gastronomique de haut rang - Fixer un circuit touristique bien étudié - œuvrer en vue d'intégrer la ville de Mahdia comme destination touristique privilégiée, présentant des normes standards adoptées par l'Union européenne. Cri de détresse Plusieurs présents n'ont pas mâché leurs mots, en disant les choses tout cru et en pointant du doigt la nonchalance,le laisser-aller et le manque de suivi de certains responsables qui sont aux abonnés absents. Certes, les idées fusent, elles sont là, parfois l'argent aussi, mais la concrétisation est renvoyée aux calendes grecques. Le meilleur exemple est la chance offerte par l'Union européenne qui a consenti une enveloppe consistante pour la délégation spéciale, les retards d'exécution et le manque de suivi risquent de compromettre cette chance. Certains intervenants l'ont crié haut et fort et tout cru : on n'a pas les responsables qu'il faut, il y a un manque de volonté manifeste, une absence d'encadrement. Bref, l'on doit éviter de venir à Mahdia juste pour faire trempette, responsables en tête. Pour l'heure, Mahdia est un pôle touristique d'envergure doté d'un CHU, elle est également un pôle universitaire, mais il y a lieu qu'on œuvre pour qu'elle émerge à l'échelle méditerranéenne. Sauta-t-on la hisser davantage?