La Presse — La conviction que la santé procède de l'essence même des droits de l'Homme dans leur concept le plus global a trouvé son prolongement dans la politique poursuivie en la matière depuis le Changement du 7 novembre 1987 qui considère que la promotion de la santé est un investissement dans toute l'acception humaniste, sociale et économique du terme. Cette politique a pour objectif, notamment, de satisfaire à une demande sociale sans cesse croissante et qualitativement plus exigeante du fait de l'amélioration du niveau de vie de la population, du relèvement de son niveau d'instruction et d'une transition démographique s'accompagnant par l'accroissement de l'importance relative de certaines pathologies. Cet intérêt présidentiel a été marqué par la continuité des réformes et des initiatives avant-gardistes durant les deux dernières décennies. Ainsi, après avoir accompli les différentes promesses du programme électoral «La Tunisie de demain» du précédent quinquennat 2004-2009, le nouveau programme présidentiel «Ensemble relevons les défis» fixe de nouveaux objectifs sur la voie de la réforme et de la modernisation du secteur de la santé en Tunisie. En effet, le cinquième point de ce programme électoral se charge de tracer les contours de la politique sanitaire en vue de renforcer l'arsenal des droits des citoyens à la santé comme fondement essentiel de la qualité de la vie. La nouvelle vision de la santé, qui s'articule autour de treize recommandations, commence par la mise en place d'un système sanitaire évolué, ainsi que par la réussite du pari de la qualité des prestations sanitaires et l'amélioration du rendement de «l'hôpital» comme premier fondement dans l'édifice de la santé publique. Sans oublier le développement du tourisme de santé conformément aux standards internationaux. Généralisation de la médecine de spécialité à toutes les régions Il est impératif de souligner que la politique adoptée dans ce secteur, tout en veillant à la démocratisation de l'accès aux prestations sanitaires et à la concrétisation du principe de "la santé pour tous", particulièrement par la consolidation et l'intensification du réseau de la médecine de première ligne, a accordé toute l'importance qui se doit à développer davantage la capacité du pays en médecine spécialisée comme en témoignent l'évolution remarquable qu'ont connue la chirurgie cardiaque, la neurochirurgie, l'ophtalmologie, les maladies du sang, la gérontologie et la création de nouveaux centres tels que le Centre national de greffe de la moelle osseuse et le Centre national pour la promotion de la transplantation d'organes. Il faut dire que le Président Ben Ali a multiplié les mesures destinées à renforcer la couverture en médecine de spécialité dans les régions prioritaires, soulignant l'impératif d'intensifier les efforts pour parachever la généralisation de la médecine de spécialité à toutes les régions, ce qui est de nature à promouvoir la qualité des prestations de santé et à les rapprocher davantage des citoyens. D'autre part, et dans le souci évident de lutter contre certaines maladies ravageuses, tel le cancer, un plan de lutte contre ce fléau, qui s'étale sur quatre ans (2010-2014), vient d'être mis en place. Il se base sur la prévention primaire, le dépistage précoce et la prise en charge. Ce dernier volet dépend indéniablement de l'amélioration des établissements de soin et de l'instauration des unités spécialisées. Plan de lutte contre le cancer Il s'agit là de l'un des axes de la stratégie établie dans ce sens et qui se fonde, notamment, sur «le traitement des malades, l'amélioration de l'infrastructure, le renforcement des équipements, l'amélioration des ressources humaines, le respect des droits des malades, la garantie de la qualité de soin et le renforcement des soins palliatifs». Une stratégie ambitieuse qui nécessite des moyens et qui doit être concrétisée dans les plus brefs délais, car le nombre des malades va crescendo. Il est à rappeler à ce propos que la décision du Chef de l'Etat de décréter l'année 2010 celle de la lutte contre le cancer après avoir proclamé 2009 année de la lutte contre le tabagisme, traduit toute l'importance qu'il attache à la préservation de la santé du citoyen et reflète l'intérêt accordé à l'approche préventive dans la politique sanitaire nationale. La création d'une Association tunisienne de lutte contre le cancer pour contribuer aux efforts nationaux dans ce domaine, sur initiative de Mme Leïla Ben Ali, épouse du Président de la République, vient combler un vide et renforcer les efforts de l'Etat en la matière. L'Association Saïda de lutte contre le cancer, puisqu'il s'agit d'elle, «a pour mission de contribuer à travers ses activités au Plan national de lutte contre le cancer et d'aider à améliorer la prise en charge du patient cancéreux sur le plan médical, humain et social». La Tunisie, pôle d'exportation des prestations sanitaires Sur un autre plan, la Tunisie est en train d'acquérir une solide réputation en tant que pôle d'exportation des prestations sanitaires avec la naissance de ce qu'on appelle, désormais, le tourisme de santé. Il est évident que sans une infrastructure de base et sans équipements perfectionnés qui viennent s'ajouter à l'existence de hautes compétences humaines médicales, la Tunisie n'aurait pu aspirer acquérir une pareille notoriété dans le secteur sanitaire. En effet, notre pays possède une infrastructure hospitalière et sanitaire — publique et privée — qui a permis d'étendre la couverture sanitaire à toutes les régions du pays. D'ailleurs, les indicateurs dans ce domaine sont au vert. On mentionnera, notamment, que grâce à la consécration de 7,5% du budget de l'Etat, plusieurs avancées ont pu être réalisées. On citera, notamment, une espérance de vie qui est passée de 68,3 ans en 1987 à 74,2 ans en 2007. La mortalité infantile s'est réduite de 51,6 pour mille naissances à 17 pour mille en 2007. Le taux de couverture médicale est passé, quant à lui, de un médecin pour 2.384 habitants en 1987 à un médecin pour 930 habitants en 2007. Le taux de couverture vaccinale contre les six maladies concernées par le programme vaccinal mondial a dépassé les 95% des enfants jusqu'à l'âge d'un an. Cette approche pionnière a valu à notre pays plusieurs distinctions à l'échelle régionale et internationale, dont notamment l'obtention de plusieurs médailles. Ainsi, en 1996, l'Organisation mondiale de la santé a décerné au Président Zine El Abidine Ben Ali la Médaille d'or de la "Santé pour tous". Au cours de la même année, le Président de la République a reçu la médaille de la Fédération mondiale des organisations des donneurs de sang, et le 12 avril 1997, la Société de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge a décerné au Président Zine El Abidine Ben Ali la Médaille d'or de sa 7e conférence.