Le musicien Doudou Ndiaye Rose a été enterré jeudi dernier en milieu de journée à Dakar. Une figure sénégalaise et internationale respectée par toutes les générations. Entre les tombes blanches du cimetière musulman de Yoff, les hommes chantent doucement des prières autour de la sépulture de Doudou Ndiaye Rose. Plusieurs centaines de personnes, proches, amis ou simples admirateurs, sont venues dire adieu au célèbre griot. Le chanteur, homme d'affaires et conseiller du président, Youssou N'Dour, était présent. Un peu plus tôt dans la matinée, le président de l'Assemblée nationale et le Premier ministre s'étaient rendus dans une mosquée du quartier HLM où reposait le corps du défunt. Au cimetière, la foule est uniquement masculine, comme le veut la tradition. Chacun est venu avec son chapelet à la main, certains avec un parapluie pour se protéger de la pluie qui commence à tomber. La foule se disperse ensuite et la famille reste seule pour se recueillir une dernière fois et jeter quelques poignées de terre sur la sépulture. Décédé à 85 ans, le maître-tambour était respecté par toutes les générations au Sénégal, même les plus jeunes qui ne l'ont connu qu'à la télévision, comme Fadel Bah, menuisier au quartier Liberté. «Il avait l'âge de nos grands-pères, c'est vrai, mais il a fait beaucoup pour la culture sénégalaise, explique-t-il. Si, nous, les jeunes avons pu vraiment connaître Doudou Ndiaye Rose, c'est parce qu'il a amené la culture sénégalaise loin. Quand on parle de sabar, c'est le père. C'est le père de tous les griots qui font le sabar. Vraiment c'est une légende».