Par M'hamed JAIBI L'huile d'olive promet des recettes d'exportation record, dépassant les 1.800 millions de dinars pour la saison 2014-2015. Cela représente 60% de la valeur globale des exportations alimentaires tunisiennes, sachant que la balance alimentaire est nettement excédentaire cette année. Une bonne nouvelle à mettre sur le compte de l'autosuffisance stratégique en la matière. Ces chiffres pourraient indiquer, a contrario, des critiques multiples adressées au gouvernement à propos des nominations de gouverneurs, que Habib Essid et son équipe sont, apparemment, en train de réussir le rétablissement de la situation économique. A propos de l'huile d'olive, ce produit phare de l'agroalimentaire tunisien, l'on note de plus une diversification des marchés d'écoulement, avec une percée de 18% pour le «rêve» américain, et un taux global jusque-là inégalé (14,3%) d'huile d'olive conditionnée portant le label tunisien exportée, dont 35% vers le marché américain. Autres chiffres positifs que l'on peut attribuer au gouvernements: les IDE, la réduction du déficit budgétaire et celle du taux d'inflation. Sachant que le phosphate s'est remis au travail et que les journées de grève baissent à vue d'œil. Sans oublier le gigantesque travail qui est fait en matière de lutte contre le terrorisme et la contrebande. Mais la vision d'avenir reste trouble et la note d'orientation 2016-2020 ne semble pas convaincre même les partis gouvernementaux. Resté dans la pénombre, ce nouveau plan quinquennal régénéré ne fait toujours pas l'objet d'un débat public de nature à lui garantir un décisif appui consensuel, qu'il s'agira de brandir rapidement, au sortir de l'été, pour être en mesure de concevoir sur sa base la nouvelle loi de finances pour 2016. Sans compter que certaines remarques critiques l'accusent de ne pas prendre le taureau par les cornes et de rester souvent dans le registre rédactionnel des «objectifs de la révolution» et du «partage équitable des richesses». Donc, résumons-nous : ça baigne dans l'huile mais le ciel brumeux reste à dégager, si l'on veut mettre sur pied une stratégie de relance économique, sociale et de développement convaincante. Avant la rentrée, et bénéficiant du soutien le plus large !