Par Abdelhamid GMATI Des patrouilles, constituées conjointement de militaires et d'agents de sécurité intérieure, sont postées à l'entrée de chaque grande ville et dans les zones urbaines, de même les institutions et les points sensibles du pays sont aussi protégés. Il faut souligner que l'état d'urgence permet à l'armée d'intervenir dans les villes et sur le territoire en général. C'est que l'on craint des attentats terroristes à l'occasion du 11 et du 14 septembre. C'est que les terroristes tiennent à marquer ces deux dates (destruction de deux tours à New York et attaque contre l'ambassade américaine à Tunis) par des attentats. Le ministère de l'Intérieur a pris les mesures nécessaires pour faire face à toute éventualité. Les opérations de ratissage et de traques des terroristes s'intensifient dans les montagnes et sur tout le territoire de la République et des éléments takfiristes sont arrêtés quotidiennement. Et c'est dans ce cadre que les manifestations ne seront pas autorisées durant cette période; entre autres, celle prévue pour le 12 septembre par un collectif de 5 partis. D'autant qu'une enquête a été ouverte sur un site proche des milieux terroristes, en Tunisie, sur le réseau twitter, qui appelait les terroristes à infiltrer les manifestations de protestation contre le projet de loi de réconciliation et de perpétrer des attentats de façon concomitante. Cela n'empêche pas des partis qui ont adopté le slogan « La révolution est mon petit ami » de maintenir leur intention de manifester le 12 septembre. Hamma Hammami, porte-parole du Front populaire, a assuré que la coalition nationale politique et civile (Al-Jamhouri, Ettakattol, l'Alliance démocratique, le Courant démocratique et le mouvement Echaab) « insiste sur l'organisation de la marche populaire et pacifique contre le projet de loi de réconciliation économique et financière, le 12 septembre 2015, à partir de 14 heures à l'avenue Bourguiba ». Le député du Front populaire, Mongi Rahoui a considéré que la décision de refus du ministère de l'Intérieur n'empêchera pas les partis d'organiser leur manifestation dans la journée du samedi 12 septembre. Iyed Dahmani, représentant du parti Al Jomhouri, a assuré que son parti sera, aussi, présent à la manifestation. Le parti UPR, considère, lui, que l'état d'urgence n'a plus de raison d'être et n'a finalement servi que d'alibi pour étouffer les contestations. Il déclare qu'il ne s'y soumettra plus en cas de renouvellement. « La loi est du côté des citoyens », a estimé l'élu du FP, Ahmed Seddik, lors d'une première manifestation de son parti, jeudi dernier. Pour lui, « l'état d'urgence sert de prétexte pour la répression des protestations sociales pacifiques et constitue désormais une réalité politique qui menace un droit constitutionnel fondamental qu'est la liberté d'expression et le droit de manifester ». Un défi flagrant à l'Etat. Cependant, le ministre de l'Intérieur a prévenu les récalcitrants : « le ministère de l'Intérieur ne fait qu'appliquer la loi et l'état d'urgence en est une. L'état d'urgence en vigueur interdit les manifestations et les rassemblements dans les lieux publics, et que celles qui sont organisée, dans de telles circonstances sont considérées « hors la loi ». Mais il y a d'autres « révolutionnaires ». Les instituteurs de l'enseignement primaire ont tenu, mardi dernier, une journée régionale de la colère protestant contre « les divergences observées lors des négociations » et selon Mastouri Gammoudi, secrétaire général du syndicat de l'enseignement primaire, « une journée de colère nationale sera également organisée à Tunis le 11 septembre courant, à la demande de la commission administrative sectorielle. Le syndicaliste précise que « le secteur ne compte pas renoncer à ses revendications quelles qu'en soient les conséquences ». Autre manifestation de ces « destructeurs » : le journaliste islamiste Mokdad Mejri, de la Radio Zitouna, n'a rien trouvé de meilleur que d'accuser le Premier ministre égyptien d'être impliqué dans une grande affaire de corruption. Ce qui a amené notre hôte à quitter la salle de la conférence de presse. De quoi perturber nos relations avec ce pays. On apprend aussi qu'un Slam (jeu télévisé) contre la réconciliation économique se tiendra le 11 septembre à Tunis. Il est organisé par la Commission européenne et les ONG I Watch et Transparency. Notre journal en ligne, « La pressenews » d'hier, le commente et dénonce le fait que « des ONG étrangères s'allient à la Commission européenne pour organiser chez nous un spectacle pour protester contre une affaire interne tunisienne qui concerne les Tunisiens vivant en Tunisie ». Le député Ali Ben Salem a donné son avis sur les manifestations contre le projet de loi de réconciliation économique, qui sont organisées dans différentes régions du pays. Pour lui, « la Tunisie est menacée et ciblée par des parties étrangères ; ceux qui ont organisé ce mouvement veulent le chaos et je suis affligé qu'on soit tombés dans le piège ». Tout ce beau monde espère le naufrage du pays, pensant être épargné et embarqué sur « le radeau de la Méduse ». Rappelons que « La Méduse » est une frégate de la marine française qui a fait naufrage en 1816 et que 147 personnes se sont maintenues à la surface de l'eau sur un radeau de fortune, mais seules 15 parmi elles ont été secourues.