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La démocratie des chiffres
Marches anti-réconciliation
Publié dans La Presse de Tunisie le 18 - 09 - 2015

Une vraie scène politique se définit par son dynamisme, en ce sens que le statisme lui ôte tout intérêt et fait d'elle un espace morne, animé par des cabotins exécutant des rôles fades et insignifiants. Pour lui épargner un tel sort, il est impératif de bien savoir la meubler, en y intégrant toutes les parties prenantes de l'espace public, à savoir les autorités, l'opposition, la société civile et les médias. C'est la leçon qui se dégage de l'après 14 Janvier et que devrait retenir tout le monde, mais qui, apparemment, est encore mal assimilée par certains parmi ces derniers.
Engagement ou repêchage ?
La polémique autour des marches anti-réconciliation ne s'est pas arrêtée avec la résolution du problème d'interdiction ayant mis face à face gouvernement et opposition, grâce à la médiation du président de la République, mais est allée bien au-delà. Cette polémique s'est accentuée, immédiatement après l'organisation de ces manifestions, où les défenseurs du projet de loi sur la réconciliation économique et financière se sont mis à persifler l'opposition, sur les réseaux sociaux et ailleurs, pour le nombre modeste des manifestants ayant déferlé, sur l'avenue Bourguiba, samedi dernier. «Tout ça pour ça !», leur lancent-ils. Ils leur reprochent d'avoir présumé de leur poids et provoqué une fausse crise. Pour eux, seuls cette élite politique, quelques militants et quelques sympathisants gravitant autour, s'opposent audit projet, alors que la plupart des Tunisiens sont pour. Les manifestations de samedi auront mis à nu l'isolement et les tentatives désespérées de l'opposition, selon les pro-gouvernement. Mais, cette opposition n'est pas unique, elle est plurielle. Alors, évitons les cafouillages et les dérapages à ce niveau. Cette diversité on l'a vue sur le terrain avec les deux marches séparées : celle de la «Rencontre nationale politique et civile», constituée par le Front populaire, Al Massar et des composantes de la société civile dont, notamment, l'Uget. La seconde était composée de quelques partis de l'opposition parlementaire et de partis n'ayant plus de présence marquée, ni d'influence sur l'échiquier politique actuel. Ce qui fait dire à leurs détracteurs que leur participation à la manifestation reflétait moins une position de principe qu'une intention de repêchage. On ne peut pas ne pas y acquiescer quand il s'agit d'un parti comme Ettakatol qui s'est déjà effrité depuis qu'il était au pouvoir et dont le président, Mustapha Ben Jaâfar, a toujours essayé de revenir de loin, après ses naufrages à répétition, sans réussir dans ses nombreuses entreprises, comme il l'a fait lors des élections présidentielles, où il a été largué par son partenaire Ennahdha, lorsqu'il a appelé à la constitution d'un front centriste en vue de soutenir un candidat unique. D'ailleurs, ce manque de crédibilité quant à son engagement réel dans ce mouvement protestataire était insinué, hier, sur les ondes d'une radio locale, par le secrétaire général de Nida Tounès, Mohsen Marzouk, selon lequel M. Ben Jaâfar a besoin de se réconcilier avec la Cour des comptes pour lui restituer les subventions publiques qu'elle lui a versées pour mener sa campagne électorale. L'autre grief que les contempteurs des manifestants de samedi soulèvent pour les discréditer est inhérent au passé scabreux de certains d'entre eux qui appartenaient à la Troïka, à l'instar du CPR. Mais là, il ne faudrait pas oublier que le principal partenaire de cette dernière fait partie intégrante de la coalition gouvernementale actuelle.
Réveiller les anciens démons
Dans son communiqué, le Front populaire estime que la marche de samedi est un succès et félicite tous ceux qui y ont contribué par la présence, l'organisation et le contenu politique. Pour la coalition de gauche, l'objectif est atteint malgré le discours d'interdiction des autorités, les tentatives réitérées de semer le doute parmi les gens, les campagnes de mystification, la propagation des fausses rumeurs et les intimidations. Cependant, le FP dénonce la campagne de dénigrement menée par certains médias qui ont essayé, avant la manifestation, de dissuader les citoyens d'y prendre part, et après sa tenue, d'en minimiser l'importance par la désinformation ou bien la réduction délibérée du nombre des participants, dans le but de mystifier l'opinion publique et de l'induire en erreur, en lui faisant croire que le projet de loi de réconciliation économique et financière jouit d'un grand soutien populaire. Ce parti pris de certains médias était, également, vivement critiqué par le porte-parole du FP, Hamma Hammami, avant-hier, sur les ondes d'une autre radio locale, en précisant qu'ils auraient bien pu faire venir des gens des autres régions pour donner de l'ampleur à la manifestation, mais que ce n'était pas leur souci, car ce qui importe le plus pour eux, c'est que les citoyens s'attachent à leur droit de manifester et de dire non au projet. En fait, par leur focalisation sur le nombre des manifestants, ces médias ne sont-ils pas en train de réveiller d'anciens démons, ceux qu'on a connus, à l'époque de la Troïka, où le bras de fer entre elle et l'opposition se faisait à coup de manifestations de rue dont chacune des deux parties essayaient de montrer qu'elle était maître? On se rappelle tous la célèbre manifestation du «Chocotom», organisée au lendemain de la marée humaine des obsèques de Chokri Belaïd, ou bien encore le rassemblement de la place de La Kasbah en riposte au sit-in «Errahil» de la place du Bardo. D'autre part, en usant du langage des chiffres, n'est-on pas en train de bafouer les assises mêmes de la démocratie, où il faut respecter toutes les minorités quel que soit leur poids social et quelle que soit leur nature? Ces amateurs des chiffres, veulent-ils confisquer leurs droits de s'exprimer et de manifester à ces minorités ? Entendent-ils leur imposer un quorum pour qu'ils puissent en jouir? Les Tunisiens sont blasés de ces polémiques stériles qui ne participent aucunement à résoudre leurs difficultés grandissantes, ni à leur miroiter des lendemains qui chantent. Bien au contraire, elles ne font que leur rendre la vie encore plus dure. D'ailleurs, c'est ce désespoir qui les habite qui détourne nombre d'entre eux de la politique. Et ce n'est certainement pas en participant activement aux querelles partisanes que ces médias partiaux vont pouvoir les y intéresser, les aider à comprendre les vrais enjeux et les amener à s'y impliquer en vue de participer à la résolution de leurs problèmes. Le rôle des médias est déterminant en cette période historique décisive. Ils sont appelés à assumer pleinement leur responsabilité, en se limitant à éclairer la vérité, sans prendre parti ni pour l'un, ni pour l'autre, et loin des règlements de compte personnels. Il ne faut pas que les médias perdent leur libre arbitre et deviennent un outil de manipulation des masses entre les mains de qui que ce soit pour en disposer comme bon lui semble. Leur indépendance vis-à-vis de tous les protagonistes est le garant de leur objectivité. Il est impératif de s'y attacher d'autant plus que les souvenirs des méfaits de l'inféodation sont toujours vivaces...


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