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Le saint érudit qui s'éleva au-dessus des contingences
Lu pour vous — Sidi Abu Saïd al Baji
Publié dans La Presse de Tunisie le 28 - 09 - 2015

Nelly Amri nous propose un ouvrage héroïque qui creuse quasiment dans la pierre pour mettre au clair la destinée de Sidi Abu Saïd, alors que les sources sont rarissimes et les traces si faibles que l'auteur se heurte souvent à des pistes coupées, peut-être à jamais.
Si vous avez eu l'opportunité de visiter le village de Sidi Bou saïd, dans la banlieue nord de Tunis, vous avez certainement éprouvé cet indicible sentiment de sérénité auquel bien peu de places peuvent prétendre. Une ambiance quelque peu hors du temps (ou propice à tous les temps) car ici prime la dimension spirituelle. Une sorte de cinquième dimension échappant à l'ici-bas empirique mais ô combien nécessaire à cet équilibre profond que le saint érudit Sidi Abu Saïd al Baji poursuivit le plus clair de son existence vouée à étudier, à s'élever au-dessus des contingences et surtout à transmettre un savoir qui se veut universel, même s'il n'est accessible qu'à une élite.
Voici la naissance des premières chaînes initiatiques
Une vie riche en événements. Des éclairs nous en parviennent, riches de sens et de conséquences. Quand il se rend à Macca, les lieux les plus saints de l'islam, son épouse l'accompagne et écrit même son hagiographie. Elle est citée parmi les «sâlihât» (les droites) alors qu'il était commun que les hommes saints tels que Sidi Abu Saïd se font accompagner par leurs épouses et se reposent sur elles sur nombre de choses. Cela, il y a plus de 850 ans ! Alors qu'aujourd'hui, c'est comme si cette nation ne cessait de régresser, au lieu d'aller de l'avant... Mais revenons au saint érudit.
La Tunisie était alors sujette à d'interminables soubresauts, des révoltes, des razzias, des famines... L'insécurité régnait et l'économie était en récession, les Tunisiens étaient comme pris au piège entre les innombrables puissants qui se disputaient le pays (personnes, tribus, castes...). C'est le moment du grand voyage d'Orient. Son périple, payé par les économies de son métier de tailleur, ne compte pas uniquement la visite de Macca mais de nombreuses villes d'Orient où il est d'usage de suivre les traces des grands maîtres pour parfaire son enseignement et obtenir la précieuse «ijâzâ» (licence, l'autorisation de transmettre) ...
A son retour, nous voici devant la naissance des premières «silsilas» (chaînes initiatiques) alors que la réputation d'Abu Saïd attirait les soufis d'Orient et d'Occident musulmans sans que la plupart ne le sachent.
Leur refuge, ils le trouvent auprès des soufis
Souvent, l'auteur pose plus de questions qu'elle ne donne des réponses, notamment au moment où Sidi Abu Saïd décide de s'installer durablement à Tunis : son voyage en Orient est-il pour quelque chose dans cette décision de s'installer dans la future capitale des Hafsides ? Etait-ce pour se rapprocher des foyers soufis de la ville ? Ses compagnons ont-ils pesé dans son choix? Etait-ce sur injonction de son cheikh ? Cherchait-il des cieux cléments, propices à se fondre dans l'anonymat ?... Car le saint homme se complaît dans un anonymat délibéré pendant des années... jusqu'à son avènement à la sainteté au cours d'un rituel ésotérique dont il ne reste que des anecdotes aussi «métaphysiques» les unes que les autres.
C'est à ce moment que fleurit l'aspiration au spirituel, car les Tunisiens, dans leur immense majorité, ne sont pas enclins de nature à la violence. Leur refuge, ils le trouvent auprès des cheikhs soufis qui semblent réussir à leur apporter une sorte de sérénité intérieure, du moins une alternative élevée à leur vie quasi déchue sous les pressions venant de toutes parts.
Et c'est là que remonte la source de la tolérance religieuse qui régnait en Tunisie, quand commencent à se faufiler les influences andalouses parallèlement auxquelles des manuels soufis classiques commençaient à circuler dans ce que l'on nommait alors «Ifriqiyya» (la Tunisie en plus de quelques territoires du nord-est algérien).
Et puis c'est la notoriété totale et incontestée à soixante ans... Il passera les quinze dernières années de sa vie à former ses disciples et à «se montrer» : le temps de la «descente» vers les hommes !
L'ouvrage
Sidi Abu Saïd al Baji, 287p., mouture française, par Nelly Amri. Editions Contraste, 2015


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