L'intégration maghrébine dans les domaines économiques, sociaux et culturels doit se concrétiser à travers la réalisation de plusieurs projets concrets qui ciblent directement les chefs d'entreprise et les citoyens A l'issue des travaux du séminaire sur «L'intégration régionale: quelles alternatives populaires pour une intégration efficiente et durable dans la zone maghrébine?», organisé les 2 et 3 octobre 2015, les associations participantes ont formulé un certain nombre de recommandations. Organisé par le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (Ftdes) et le Forum alternatives maghrébines, ce séminaire a permis de discuter des thèmes relatifs à la complémentarité entre les pays maghrébins. D'après les participants, la zone maghrébine vit, depuis des années, un éparpillement qui a été aggravé par la menace terroriste. Les gouvernements des pays maghrébins ont échoué à s'entendre sur des sujets d'intérêt commun comme ceux qui concernent l'aspect économique, les échanges commerciaux, la création de richesses et la promotion du bien-être des citoyens. D'où la nécessité d'engager un dialogue profond avec les groupements économiques voisins et internationaux, en plus des institutions mondiales spécialisées, l'objectif final étant de bien se positionner sur la scène internationale, dans l'intérêt des citoyens maghrébins. Corruption et évasion fiscale Les citoyens maghrébins ont déjà payé la facture de l'échec des politiques réalisées dans les domaines sociaux, économiques et environnementaux et n'ont pas vu leur bien-être quotidien s'améliorer. Cet échec s'est traduit notamment par l'accroissement du taux de chômage et de la pauvreté, en plus de la marginalisation de certaines catégories sociales. La corruption, l'évasion fiscale, l'absence de transparence et la mauvaise gouvernance sont encore constatées dans les Etats maghrébins. Selon les participants au séminaire, il est nécessaire d'adopter de nouvelles politiques alternatives — particulièrement dans les domaines des services sociaux, y compris la santé et l'éducation, ainsi que dans les commodités et les équipements collectifs — qui auraient des impacts positifs sur la qualité de la vie des citoyens. En l'absence de ces services, ou en raison de leur mauvaise qualité, les mouvements syndicaux féminins et de jeunes ont organisé, au cours des dernières années, des manifestations de protestations. Le projet d'intégration maghrébine a été évoqué, à plusieurs reprises, par la société civile, mais sur le terrain rien ou peu de chose a été réalisé, même si un Pacte a été signé par les chefs d'Etat maghrébins quelques années plus tôt. Le séminaire d'Hammamet a été organisé dans un contexte difficile, caractérisé par une conjoncture économique défavorable. Il fait suite aussi à un long combat social visant une intégration maghrébine réelle qui ferait de la rive sud de la Méditerranée un espace commun ouvert où les libertés et les droits humains seraient respectés dans leur globalité sans tenir compte des frontières. Ainsi, les transactions commerciales pourraient être renforcées, sans compter les nouveaux postes d'emploi. Le citoyen maghrébin doit bénéficier, de nos jours, de la sécurité et de la liberté ainsi que des droits économiques, sociaux et culturels. Les générations futures ont également le droit de vivre dans un Maghreb meilleur, unifié, équitable où l'égalité entre l'homme et la femme est assurée. Le Maghreb doit devenir un espace actif où la société civile aura un rôle important à jouer pour engager un dialogue pluriel et riche avec la participation de toutes les parties prenantes. La mobilisation populaire vise à attirer l'attention des autorités publiques, qui sont appelées, à leur tour, à s'ouvrir davantage sur les citoyens pour connaître leurs besoins dans le cadre d'une vision stratégique. Les secteurs public et privé doivent s'engager à adopter cette démarche d'ouverture en respectant l'indépendance de la justice qui est garante des droits humains et du développement des législations.