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Une approche asymétrique et progressive
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 10 - 2015

Le président du Syndicat des agriculteurs de Tunisie a affirmé qu'il faut être vigilant et prudent. «Ce qui nous fait peur en tant qu'agriculteurs, c'est que le tissu agricole est encore fragile»
Alors que l'intégration économique s'impose — un avis partagé par les acteurs économiques nationaux — l'on se demande, d'ores et déjà, quel apport à l'ouverture sur l'Union européenne, notamment pour des secteurs sensibles et en manque de restructuration comme l'énergie, les services et l'agriculture. Le premier partenaire commercial de la Tunisie se dit prêt pour une ouverture asymétrique, cependant la société civile attire l'attention sur le déroulement des négociations sans études d'impact au préalable. Des questions comme la mobilité, les marchés publics ou encore l'Open Sky figurent parmi les points nécessitant un rapprochement des positions entre la Tunisie et l'Union européenne.
Le débat autour de ces questions et bien d'autres, à l'instar de la compétitivité des produits «Made in Tunisia», ne fait que commencer à l'occasion du lancement des négociations sur l'Accord de libre-échange complet et approfondi entre la Tunisie et l'Union européenne. Des négociations qui viennent d'être entamées après un premier accord d'association signé en 1995 qui s'était limité à la levée progressive des droits de douane sur les produits manufacturés et à l'échange des produits agricoles.
Pour Cecilia Malmström, commissaire européenne au commerce, cet accord vise à permettre une plus grande ouverture des marchés européens à la Tunisie, ainsi que le soutien aux réformes à même de favoriser l'investissement en Tunisie. Ainsi, après une rencontre avec le chef du gouvernement, Habib Essid, et le ministre du Commerce, Ridha Lahouel, elle a pris part à un séminaire organisé par l'Institut tunisien des études stratégiques (Ites) et la fondation Konrad Adenauer (KAS), sur le thème «Vers une nouvelle relation Tunisie–Union européenne dans la perspective de l'Accord de libre-échange complet et approfondi (Aleca)». Ont pris part à cette joute MM. M'hamed Ezzine Chelaïfa, secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, Ridha Ben Mosbeh, ministre conseiller auprès du chef du gouvernement, Mme Patricia Augier, présidente du Conseil scientifique du Femise, ainsi que d'éminents experts économiques, des élus du peuple et des représentants de la société civile.
Déclarant que l'Union européenne est consciente des défis auxquels fait face la Tunisie et qui impliquent des réformes importantes, la commissaire européenne a ajouté: «Nous proposons par conséquent une approche asymétrique et progressive, notamment en ce qui concerne les engagements en matière de rapprochement de la législation tunisienne avec celle de l'Union européenne». Elle a expliqué que l'Aleca s'appuiera sur les engagements existant dans le cadre du premier accord d'association de 1995, et a pour objectif de réduire les barrières au commerce des services, des produits agricoles, des produits agricoles transformés et de la pêche, de l'énergie, de faciliter le commerce et l'investissement, et de permettre le rapprochement des réglementations économiques. Elle a insisté sur le besoin de s'assurer du respect des droits de l'Homme et des libertés fondamentales.
Exigences et accompagnement
La commissaire européenne au commerce a annoncé que l'UE est prête à soutenir les négociations et la mise en œuvre du futur accord avec un paquet de mesures d'accompagnement. Ce paquet soutiendra le processus de réformes, la mise à niveau de certains secteurs clés tels que l'agriculture, les services et l'appui au secteur privé. Mme Cecilia Malmström s'est dit convaincue que le commerce doit également contribuer au développement durable. Elle a indiqué qu'un chapitre sera dédié aux normes fondamentales du travail ainsi qu'au respect des conventions multilatérales relatives à l'environnement, soulignant le rôle clé que jouent la coopération bilatérale et l'implication étroite et continue de la société civile dans la mise en œuvre de ce chapitre.
Le ministre conseiller auprès du chef du gouvernement pour les Affaires économiques, Ridha Ben Mosbeh, a insisté quant à lui sur le potentiel d'intégration régionale et le devoir d'en faire bénéficier tous les secteurs afin de réaliser la croissance escomptée. «La Tunisie a fait le choix stratégique de s'intégrer dans l'espace euroméditerranéen avec l'option pour un développement inclusif. C'est un pari qu'on doit réussir», a-t-il confirmé.
Pour sa part, le ministre du Commerce, Ridha Lahouel, a insisté sur les exigences tunisiennes avant d'entamer les négociations, les Européens devront prendre en compte la sensibilité de certains secteurs dont l'énergie et les produits agricoles, ainsi que l'importance de la question de la mobilité et des procédures de visa qui devront être allégées voire annulées, mais aussi des questions comme la reconnaissance des diplômes tunisiens pour de vrais échanges de compétences et pour permettre aux Tunisiens d'entreprendre librement en Europe.
En ouverture du séminaire, le directeur de l'Institut tunisien des études stratégiques, Hatel Ben Salem, a insisté sur la transparence dans laquelle on a procédé à la préparation de l'Aleca et sur le contexte géopolitique régional difficile et dangereux avec les menaces sécuritaires existantes. «Nous nous sommes bien préparés à l'entame de ces négociations avec l'apport de nos négociateurs, diplomates et économistes de divers horizons», a-t-il affirmé. Une transparence sur laquelle insiste aussi le représentant résident de la Fondation Konrad-Adenauer, M. Hardy Ostry, qui a souligné qu'il n'y a de réformes profondes qu'en temps de crise.
Le secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, M. M'hamed Ezzine Chelaïfa, a évoqué dans son discours les secteurs sensibles et les programmes compensatoires, de mise à niveau et d'harmonisation qui vont accompagner l'accord. Dans ce sens, il a indiqué qu'une commission nationale, sous la présidence du gouvernement et avec la participation de représentants de tous les secteurs entrant dans l'accord est en train d'étudier les points de cet accord en tenant compte des conclusions des études sectorielles déjà accomplies...
Intégration régionale passage obligé
Pour sa part, le président du syndicat des agriculteurs de Tunisie, Leïth Ben Becher, a affirmé qu'il faut être vigilant et prudent. «Ce qui nous fait peur en tant qu'agriculteurs c'est que le tissu agricole est encore fragile tout comme le tissu industriel. Il faut travailler sur l'expérience européenne en matière de structuration de la profession agricole et prendre en considération la multifonctionnalité. Aussi, l'Etat doit se concerter avec les professionnels et non pas seulement avec les petits groupes d'influences comme c'était le cas en 1995», a-t-il lancé en réclamant une procédure transparente dans les négociations.
L'accord en lui même a été estimé comme passage obligé par tous les intervenants sauf que certains ont insisté sur le devoir d'être transparent.
C'est plutôt l'UE qui en profite le plus ...
Par ailleurs, Hassan Zargouni, directeur de Sigma Conseil, a présenté les résultats d'une enquête effectuée auprès de chefs d'entreprises exportatrices et non exportatrices ainsi que des citoyens de différentes sensibilités. Globalement, le résultat est mitigé en ce qui concerne l'appréciation de l'Aleca et son impact sur l'économie nationale. L'UE bénéficie d'une bonne image auprès de la majorité des gens enquêtés et quant au profit de ce partenariat l'on pense que c'est plutôt l'UE qui en profite le plus.
Allant contre certaines analyses, des experts économiques, intervenant lors de la journée d'étude, ont appelé à se lancer dans cette intégration de l'espace européen qui, selon eux, est un passage obligé et ont donné l'exemple du Maroc qui est passé à une autre vitesse sur le plan développement et intégration régionale en allant vers l'Afrique. Un autre cheval de bataille à considérer impérativement.


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