Le ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle a, enfin, pris la décision de révéler au public ce qu'il est en train de faire en vue de mettre au point la stratégie nationale de l'emploi dont on attend le lancement depuis la révolution. Aujourd'hui, on saura à quels résultats ont abouti les trois grandes études élaborées par le ministère en partenariat avec l'Organisation internationale du travail (OIT) sur la jeunesse, le chômage et l'emploi décent en Tunisie. Les études en question traitent des thèmes suivants : – La jeunesse tunisienne et l'emploi au sein de l'économie non structurée. – La transition de l'école vers la vie professionnelle – L'évaluation des politiques d'emploi adoptées en Tunisie de 1987 jusqu'en 2014 Le ministère organise aujourd'hui à Gammarth un atelier de réflexion au cours duquel on évoquera l'emploi productif décent des jeunes pour savoir comment surmonter une demande de travail faible et fragmentée pour les jeunes. On discutera également des mesures à prendre en vue de lutter contre le sous-emploi et l'emploi informel du travailleur jeune. Enfin, on discutera des programmes publics de promotion de l'emploi et d'insertion des jeunes sur le marché du travail. Mais que dégagent les trois études sur les trois thèmes soumis à la discussion des participants à l'atelier de réflexion ? Pour ce qui est de la transition de l'école vers la vie active, il apparaît, d'après un document de synthèse (dont une copie est parvenue à La Presse), que «malgré l'augmentation du niveau général d'éducation en Tunisie, la plupart des jeunes exercent des métiers peu qualifiés et font face à d'importantes difficultés pour transiter de l'école vers la vie active». «En outre, lit-on dans le même document, malgré les efforts déployés par le gouvernement pour promouvoir la création des petites et micro-entreprises, les jeunes optent faiblement pour le travail indépendant». Volet sous-emploi et travail informel des jeunes, on observe que l'emploi dans l'économie informelle a enregistré une nette augmentation depuis la révolution. Il est aujourd'hui temps de dresser un état des lieux pour mesurer le rôle que joue l'économie informelle en matière d'absorption des jeunes sortants du système éducatif. L'étude appelle «à une série d'enquêtes et de sources statistiques et administratives en vue de permettre de définir des mesures et des politiques plus efficaces pour l'emploi des jeunes et de poser les bases d'une transition progressive et bien comprise de l'économie informelle vers l'économie formelle». Enfin, concernant le soutien à l'insertion des jeunes dans le marché du travail, il sera question de l'analyse du programme de l'OIT pour l'emploi des jeunes réalisé dans 90 pays du monde.