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Place aux normes
Du plomb dans la peinture
Publié dans La Presse de Tunisie le 23 - 10 - 2015

Un travail d'enquête et d'analyse recommandé par le Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue) a permis de dévoiler des indices alarmants sur la teneur en plomb des produits de peinture dans neuf pays en développement dont la Tunisie.
L'association de l'éducation environnementale pour les futures générations (Aeefg) vient d'entamer une série d'actions d'information et de sensibilisation du jeune public sur les méfaits redoutables du plomb sur la santé. Cette campagne a démarré mardi dernier dans plusieurs établissements de l'enseignement de base, dont le collège Taïeb Mhiri, à la Marsa et aux autres collèges, à Nabeul.
Cette démarche traduit le souci de la société civile œuvrant pour l'environnement d'attirer l'attention et des Tunisiens et des parties concernées sur l'impératif d'adopter des mesures strictes afin de lutter contre l'usage du plomb dans plusieurs produits, d'une manière générale, et dans la peinture, plus particulièrement.
Invisibles à l'œil nu, les pigments de plomb sont présents dans les produits cosmétiques, dans les jouets colorés ainsi que dans les différents types de peinture, notamment la peinture émail décorative et la peinture à l'huile. Cette substance a ceci de bon qu'elle permet de rehausser les degrés des couleurs. A l'exception de cet avantage strictement esthétique, le plomb ou les pigments de plomb constituent un facteur fort nocif pour la santé de l'Homme et pour les enfants, en particulier.
Conscients des effets néfastes du plomb sur la santé, les pays industrialisés ont imposé des normes strictes relatives à l'utilisation, par les industriels, du plomb. C'est le cas des USA qui ont fixé la limite supérieure du plomb dans la peinture à seulement 90 parties par million (ppm). Dans d'autres pays, la limite réglementaire à respecter se situe entre 90 et 600 ppm.
En Tunisie, en revanche, et dans bien d'autres pays encore, la réglementation sur l'introduction du plomb ou des pigments de plomb dans la peinture fait défaut. Et malgré l'insistance de la société civile sur l'urgence d'instaurer une réglementation claire, fondée sur les normes internationales en vigueur, aucune décision n'a, jusqu'à l'heure, été prise pour conformer les produits de peinture made in Tunisie aux normes mondiales et réduire ainsi l'incidence de plusieurs pathologies dues au contact avec des matières contenant du plomb. «Nous avons interpellé, en 2013, les parties concernées, dont le ministère de l'Industrie et le ministère de l'environnement, sur l'urgence de procéder à la réglementation de l'usage du plomb dans les peintures afin de minimiser les risques nocifs de cette matière sur la santé de l'Homme et sur celle des enfants, en particulier. Mais jusqu'à nos jours, aucune démarche n'a été entreprise dans ce sens. Pourtant, cela relève de la santé publique et celle des générations futures», souligne Mme Semia Gharbi, de l'Aeefg, enseignante, environnementaliste et consultante.
L'association sus-indiquée multiplie les démarches pour arriver à cette fin. Elle a été parmi les ONG qui ont répondu à l'appel du Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue) et en particulier à l'Alliance mondiale pour l'élimination des peintures à plomb.
Les peintures tunisiennes sont à forte teneur en plomb !
Il s'agit d'une action de détection de la teneur en plomb dans lesdites peintures. Ce travail a été financé par le Fonds du Pnue ou (Ipen). Des ONG, représentant neuf pays en développement, notamment la Tunisie, l'Argentine, l'Azerbaïdjan, le Chili, la Côte d'Ivoire, l'Ethiopie, le Ghana, le Kirghizistan et l'Uruguay, se sont chargées d'analyser des échantillons prélevés à partir de 234 pots de peinture disponibles sur leurs marchés respectifs ainsi qu'une dizaine de pots supplémentaires de peinture émaillée anticorrosive en provenance de la Côte d'Ivoire, et ce, afin de mesurer leur concentration en plomb.
Ce travail a permis, hélas, de révéler une réalité le moins qu'on puisse dire alarmante.
En effet, dans cinq pays, dont la Tunisie, plus de 67% des échantillons analysés comptent plus de 90 ppm et 57% d'entre eux, présentent des teneurs supérieures à 600 ppm.
Pis encore : dans sept pays, il a été identifié des échantillons dont la teneur en plomb est supérieure à 10.000 ppm, dont huit échantillons disponibles sur le marché tunisien. L'irrespect des normes internationales et l'absence d'un cadre juridique spécifique donnent libre court aux industriels d'utiliser le plomb d'une manière inconditionnée. Résultat : en Tunisie — comme au Kirghizistan, en Argentine ou encore en Ethiopie —, il existe des peintures dont la teneur en plomb excède les 99 mille ppm, soit 10% le poids du produit. En somme, ce travail d'enquête et d'analyse a permis de conclure que chaque pays commercialise deux produits de peinture dont la concentration en plomb est supérieure à 10 mille ppm. Parmi les neuf pays, quatre produisent et commercialisent une peinture d'une concentration en plomb dépassant les 99 mille ppm. Et dans cinq pays, l'on constate que la moitié des échantillons présente des concentrations de plomb supérieures à 600 ppm ; soit la norme maximale autorisée dans certains pays.
Encore faut-il préciser que seules les peintures provenant du Chili et de l'Uruguay présentent de faibles concentrations de plomb. Ces deux pays se sont soumis aux directives internationales en la matière. Ils ont instauré un décret interdisant la fabrication, l'importation, la vente et l'utilisation des peintures dont la concentration excède les 600 ppm.
Notons que les peintures blanches présentent de faibles concentrations contrairement aux peintures de couleurs vives comme le rouge et le jaune.
Les résultats de ce travail d'analyse devraient être pris au sérieux. Il n'est plus permis à la Tunisie, qui entame avec brio une nouvelle phase de son Histoire, de fermer l'œil sur des pratiques nuisibles à la santé.
L'adoption d'une réglementation conforme aux normes internationales en vigueur s'impose afin de préserver le droit des consommateurs à des produits sains. «Les parties concernées sont vivement appelées à établir un cadre juridique spécifique et à fixer la teneur maximale à 90 ppm», renchérit Mme Gharbi. D'autant plus que des substituts de pigments de plomb existent et permettent de raviver les couleurs sans pour autant présenter un danger sur la santé de l'Homme. Les industriels sont appelés, de leur côté, à certifier leurs produits — une fois le cadre juridique instauré — et à contribuer à l'information et à la sensibilisation du public.


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