Défaillances en cascade et troisième revers de rang en six matchs disputés. Tous les indicateurs sont au rouge et tous les jokers ont été grillés. Critiquer ou caresser dans le sens du poil, on serait plutôt enclin à adresser des remontrances au groupe clubiste et son staff technique. Choix tactiques hasardeux, bloc bas, lignes espacées, attaque anémiée et enfin résignation palpable la majeure partie du temps, excepté lors du money-time. Zarzis, par contre, a pris le taureau par les cornes dès le coup d'envoi. L'ESZ a touché du bois à deux reprises sans que le CA ne revoit son positionnement défensif. Puis vint le premier tournant du match. Le but inscrit par Hamdi Mabrouk étant la conséquence d'un manque d'anticipation défensif adverse conjugué à l'absence de pressing de zone au départ de l'action. Du point de vue individuel, si la défense du CA, médiocre à souhait, a encore facilité la tâche de ses vis-à-vis, le milieu, quant à lui, a évolué loin, très loin des attaquants. Pour revenir aux bases arrières, l'on s'interroge de nouveau sur l'utilité d'un Bilel Ifa dans l'axe (lourd, lent et prévisible). Incapable même d'accrocher une place parmi le groupe des 25 joueurs sélectionnés pour les éliminatoires du Chan, l'ex-latéral droit reconverti en défenseur central est devenu un élément effacé, sorte de maillon faible qui précipite la chute des siens. Sans chercher coûte que coûte un bouc émissaire, il serait approprié de remplacer Ifa par Walid Dhaouadi ou Coulibaly à l'avenir, en attendant éventuellement le retour au premier plan d'un Seif Tka. Bref, le rideau défensif clubiste a fait pâle figure face aux capacités adverses. Sur les flancs, la responsabilité du staff technique est engagée. Si le droitier Bouslimi, reconverti sur le côté gauche, a fait de son mieux (quoique ce soit insuffisant), Salifu Seidu a surnagé, pour ne pas dire flotté à droite. Un pivot de métier qu'on place sur le flanc droit, il faut avoir certaines prédispositions pour enfiler le costume de défenseur. On se rappelle d'ailleurs que le Ghanéen n'en n'est pas à son premier coup d'essai à droite. La saison dernière, le staff technique l'a testé sur le flanc. Résultat, face aux rushs adverses, Saber Khelifa a évolué en doublon avec Salifu, prêtant main forte à un élément déboussolé et sans repères. En retard au départ des diagonales de Zarzis, Salifu était tout simplement perdu, sans vision adéquate. Il aurait peut-être été préférable d'aligner Wissem Ben Yahia sur ce côté, comme l'avait préconisé Pierre Lechantre il y a quelques années. De toute évidence, des choix sont à revoir, surtout volet état d'esprit, vélocité, rigueur tactique, hargne et agressivité dans le jeu. Aucune profondeur dans le jeu, des amorces tellement stéréotypées que les pivots adverses se sont régalés. Beaucoup de choses sont à revoir côté champion sortant. Pour revenir au milieu, si Nater a tenté de servir le jeu (volontaire lors de la négociation de la seconde balle et sur la largeur du terrain), les appels et contre-appels de Touzghar n'ont pas permis de faire mouche. Idem pour Saber Khelifa, évoluant tantôt dos au but, et la plupart du temps lancé dans de longues courses stériles. Il aurait été préférable de jouer de manière compacte (en 4-4-2) au lieu d'offrir ce spectacle de résignation avec des lignes espacées, des attaquants esseulés et un bloc bas digne d'un club qui ne joue pas pour la gagne. A ce titre, quelle mouche à piqué Nabil Kouki d'aligner le jeune Jaziri en attaque ? Manquant de flair offensif, de formation à la base et de talent tout simplement, ce jeune joueur doit revoir ses gammes chez les élites avant de postuler chez les seniors. Ne pas se voiler la face On aura beau palabrer sur l'état du terrain, quand on voit la conduite de balle d'un Salhi, Zouheir Attia ou d'un Hamdi Mabrouk, on ne peut que réfuter ces circonstances atténuantes qui n'ont pas lieu d'être. Passons à la panoplie technique des joueurs, le football moderne est avant tout un sport de contact où il faut aller au charbon et percuter tantôt. Samedi, on n'a pas reconnu ce CA qui semblait trop tendre pour sortir son épingle du jeu face aux véloces Gomis (quel poison) et consorts. Enfin, même si le but des locaux était entaché d'un hors jeu, rien ne prédestinait le CA à forcer son destin. L'équipe poursuit sa chute vertigineuse au classement en attendant une réaction d'orgueil ou d'amour-propre. D'ici là, il faut certes se remettre en cause, mais l'impatience des supporters ne doit pas tourner à l'inquiétude, ni à la dérision d'ailleurs...Le travail jusque-là entrepris pourrait aboutir quoique la vérité du terrain soit jusque-là cruelle et sans appel.