Profondeur du banc. Manque de cohésion et de détermination en dépit de la qualité de l'effectif. Des choses sont à revoir au sein du club de Bab Jédid. Le CA jouera pour le titre symbolique de champion d'hiver, demain. Ce n'est pas peu quand on sait que le groupe clubiste a été totalement remodelé cette saison avec des départs massifs qui ont été compensés du point de vue qualitatif mais pas en nombre. Car jusque-là, le CA a bel et bien souffert d'un manque de doublures manifeste. Certes, l'on n'ira pas jusqu'à citer le célèbre vers de Lamartine «un seul être vous manque et tout est dépeuplé». Mais force est de constater que la problématique de l'absence d'alternatives viables se pose avec acuité à l'heure actuelle. Un club qui joue sur plusieurs fronts a besoin de second souffle, d'endurance et d'une certaine profondeur du banc pour pallier tout impondérable. Car les blessures et les suspensions sont monnaie courante en football. Il aura suffi de deux défections, celle de Ifa et Agrebi pour déséquilibrer l'équipe et œuvrer tantôt contre-nature, comme placer un pivot sur le flanc (Salifu), faire décrocher un avant-centre sur ce même flanc (Khelifa a évolué comme doublon aux côtés de Seidu durant une bonne partie du match). Bref, l'embarras du choix, ce n'est pas vraiment le cas au CA. L'on n'est pas ici dans un contexte de remise en cause du projet clubiste. Mais il faut tout de même rectifier le tir, revoir sa stratégie et œuvrer pour enrichir le groupe tant que les carottes ne sont pas encore cuites. L'on parle bien évidemment du marché des transferts et des cibles potentielles telles que Ali Machani, Dahnouss, Rejaïbi, Diakité, Mbengue et plus d'un joueur brillant en cette phase aller du championnat, sans oublier les pistes étrangères et plus précisément continentales. Encore des forfaits ? Le défenseur polyvalent Bilel Ifa ne sera vraisemblablement pas prêt pour l'épilogue de la phase aller. A la défection de Ifa viendrait éventuellement s'ajouter celle de Belkaroui (qui ressent quelques douleurs) et même Tka. Ce n'est toutefois que spéculations (feux verts respectifs suspendus à la décision du staff médical). Cependant, le cas de Seïf Tka est assez révélateur de ce manque de profondeur du banc. Face à l'absence de doublures dans l'axe (même si le jeune Walid Dhaouadi pouvait faire l'affaire), Tka, souffrant, a joué le derby suite à des injections reçues la veille. Ça explique tout. Agrebi et l'exemple de Abderrazak Chahat Hamza Agrebi a non seulement laissé un grand vide sur le flanc droit, mais par ricochet, c'est tout le dispositif qui a été chambardé (effet domino). La présence d'un élément tel que Ala Bouslimi n'aurait pas été de trop. Mais ce dernier a été cédé, privant le groupe de solutions de rechange en défense. Pour revenir à Agrebi, faute de gestion rigoureuse de ses propres émotions, ce dernier a pénalisé l'équipe et ce n'est pas peu. Certes, le fait de ne pas disposer de doublure n'est pas une faute qui incombe au joueur. Mais Agrebi doit prendre exemple sur ses illustres prédécesseurs, à l'instar d'un certain Abderrazak Chahat. Ce dernier n'a quasiment jamais été sanctionné tout au long de sa carrière (il n'a écopé d'aucun avertissement). Face à l'ASG, l'erreur d'appréciation de Agrebi sur un ballon piqué de Hédi Khalfa a valu au CA d'être déséquilibré sur son flanc droit face à l'EST. Indice de forme Ce ne sont pas toujours les mêmes qui s'illustrent. Pour retenir les hommes en forme du moment, l'on citera le portier Farouk Ben Mustapha qui retrouve du poil de la bête après un rendement approximatif face au CAB à Bizerte. Nater, Belaïd, Djabou et Belkaroui (tantôt), et surtout l'omniprésent Saber Khelifa prédominent, sur le devant de la scène comme on dit. Les moins lotis sont Mikari (aucun apport), Ghandri (décevant ou plutôt limité) et Dhaouadi, capable de beaucoup mieux même si sa seule présence (qualité de fixation) a obligé Afful à ne pas aller de l'avant, le temps que Dhaouadi soit remplacé... Bref, des choses sont à revoir, des joueurs sont à requinquer, le staff technique doit absolument mieux cerner les qualités de tout un chacun et surtout mieux préparer ses matches (visionner ses adversaires). Car, pour revenir au derby, le staff technique et en particulier Maher Zdiri connaît assez bien l'historique des chocs entre les frèresennemis. Ne dit-on pas que le passé éclaire le présent ? Il fallait prendre en compte toutes les données. Ce qui n'a vraisemblablement pas été fait. Nous dirons même plus. Certaines défaillances mentales sont à corriger. Face à l' ASD , l'ASG , le SG, l'USM, le ST, l'ESM et le CSHL, le CA a relativement baissé sa garde après avoir mené au score. A méditer.