En dépit d'une prestation en demi-teinte et un manque de clairvoyance offensive, le volume de jeu développé est meilleur qu'à l'accoutumée Bien qu'accroché par le CSS, le CA a laissé entrevoir un léger mieux au niveau de la détermination, densité, construction (surtout en première période) de la combativité et de l'aptitude à aller de l'avant. L'attaque a certes encore manqué de réalisme. Mais force est de constater que le nombre important d'occasions nettes de marquer tranche avec le rendement proposé face à l'autre concurrent direct étoilé quelques jours auparavant. Cependant, seul le résultat compte au final. Le CA a beau prendre la pleine mesure de son adversaire dès les trois coups, il ne fera mouche qu'à une seule reprise (et étant mené à la marque). Deux arrêts-réflexes de grande classe de Rami Jeridi. Nater, puis Salifu qui butent sur un gardien alerte. Tête croisée de Ifa qui fuse. Encore Salifu qui voit son missile repoussé par la détente de Jeridi. Le CA a beau enchaîner, varier son registre et pousser, il lui manquera ce supplément de lucidité pour arriver à ses fins. Garder la tête froide dans les derniers mètres. Ne pas cafouiller à l'entrée de la surface adverse. C'est ce qui a manqué au CA, volet amorces offensives et finition. Pivots : le maillon faible Chapitre plan de jeu, le staff technique n'est pas exempt de reproches. Insister pour évoluer en 4-2-3-1 (qui se mue en 4-2-4 la plupart du temps), est-ce encore d'actualité ? Cette stratégie cadre-t-elle avec les qualités des joueurs sous la main ? Le positionnement des sentinelles en situation de repli (avec un déséquilibre flagrant au milieu du terrain). La mauvaise négociation de ce qu'on appelle communément la deuxième balle. Un écran axial à la traîne face aux rushs adverses (contres rapides). Ni Nater ni Salifu n'ont le profil d'un Lassâad Ouertani ou encore moins d'un Alexis Mendomo. Bref, globalement, si la meilleure défense, c'est l'attaque, cette dernière ne doit pas être envisagée si elle met en péril cette même défense. Car l'invincibilité se trouve dans les bases arrière, pour ne pas avoir à courir derrière un résultat, comme vécu face au CSS et bien avant face à l'Etoile. Ce faisant, et outre un volume de jeu intéressant en première période, il manque encore au CA cette profondeur de jeu qui en ferait un adversaire redoutable, ainsi qu'une meilleure fluidité au niveau de la circulation de la balle (conduite de balle défaillante chez plus d'un joueur). Pour revenir aux bases arrière, le CA encaisse encore (tout comme face à l'Etoile) quand il est sur ses «bonnes phases de jeu». De toute évidence, la défense est devenue fébrile. L'axe étant le maillon faible d'une équipe clubiste encore piégée sur un contre éclair adverse. Un air de déjà vu. Le même scénario qui se reproduit. Le CA presse, domine, se crée des occasions, puis se fait naïvement surprendre. But régulier de Khelifa Plus haut, le constat est clair depuis quelques rondes déjà (indigence offensive chronique par rapport au nombre d'occasions créées). Aussi, Dhaouadi et Djabou se marchent-ils sur les pieds (doublon la plupart du temps). Le capitaine du CA peine tantôt à décaler, temporise trop le ballon quand il est lancé sur son couloir, ce qui permet un retour au charbon, un repositionnement rapide des pivots clubistes sfaxiens. Djabou, quant à lui, use et abuse du jeu individuel. Il n'arrive décidément pas à retrouver ses sensations depuis son retour de Guinée équatoriale. Enfin, l'arbitrage est encore pointé du doigt suite à une erreur d'appréciation de la réglementation en vigueur. Le but refusé à Khelifa était bel et bien régulier. Le trio d'hommes en noir a peut-être oublié que la loi du hors-jeu a été modifiée par l'International Football Association Board (IFAB) qui y a ajouté un point-clé. Il y est stipulé «qu'un joueur qui ne dispute pas le ballon à son adversaire ne sera pas sanctionné si le défenseur manque son intervention, quand bien même il serait en position de hors-jeu» . Car la règle du hors-jeu a beau être parfois complexe, elle n'est pas sujette à interprétation (règle non disciplinaire). Nos arbitres auraient tout à gagner en visualisant plus de phases de jeu en rapport avec les nouvelles lois de l'international Board. Pour l'anecdote, certains attaquants au métier consommé ont fait du hors-jeu piège un atout, flairant le coup comme on dit en s'intercalant entre les défenseurs. A cet effet, chaque féru de football assimile le terme hors-jeu à un nom, celui de Filippo Inzaghi. Un jour, même le célèbre entraîneur écossais, Sir Alex Ferguson, a d'ailleurs déclaré : «Inzaghi est né hors-jeu». L'une des plus belles citations tirées du monde footballistique, et qui révèle à merveille un autre aspect du hors-jeu : celui d'être un art. Pour clore le volet arbitrage, notons que, le week-end dernier, l'action ayant permis à l'attaquant marseillais André Ayew de signer le 5e but de l'OM face au TFC est la copie conforme de la situation de but citée ci-haut. Le «referee» a validé le but car il était tout simplement correct. Un recyclage de nos arbitres d'élite ne serait pas de trop.