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« Fleur d'Alep, mon retour tant attendu au cinéma tunisien »
Entretien du lundi — Hend Sabri
Publié dans La Presse de Tunisie le 07 - 12 - 2015

Après près de sept ans d'absence, Hend Sabri signe son retour au cinéma tunisien avec le film de Ridha El Béhi Fleur d'Alep dont le tournage prendra fin d'ici quelques jours. Nous avons rencontré la comédienne tunisienne sur le plateau. Entretien.
Dans le nouveau film de Ridha El Béhi, vous avez le rôle principal de Selma ...
J'ai envie de dire que ce film est, tout d'abord, un rêve qui se réalise parce que nous avons porté ce projet, Ridha El Béhi et moi, pendant presque trois ans. On en a parlé, puis on a tâtonné autour, puis ça a commencé à prendre forme et à prendre vie. Le rôle de Selma est également pour moi un retour au cinéma tunisien ...cela fait six ou sept ans que je n'ai pas fait de film en Tunisie. C'est aussi un retour qui prend en considération tous les changements qui ont eu lieu en Tunisie, puisque c'est un film d'actualité dont le sujet n'a pas encore été traité. Un sujet qui touche les fondements de l'identité tunisienne qui est en train d'être remise en question.
Selma est donc une femme tunisienne, «une femme très tunisienne d'aujourd'hui» j'ai envie de dire , et dont le fils a fait un choix de vie qu'elle ne comprend pas . Elle se retrouve donc confrontée à ce changement radical qui affecte les jeunes aujourd'hui. Mais c'est aussi une brave femme comme beaucoup de Tunisiennes dont je suis fière et que j'aime représenter à l'écran ...
Comment s'effectue ce retour vers le cinéma tunisien après l'expérience égyptienne ?
Ce retour est très enrichi par mon expérience égyptienne. Les nombreux tournages auxquels j'ai participé en Egypte ont fait que je suis devenue une professionnelle du métier, ce que je n'étais pas en partant d'ici, car quand j'ai tourné Les silences du palais, Poupées d'argile ou El Kotbia, je n'avais pas beaucoup d'expérience ... Ce n'était pas mon métier à l'époque. Aujourd'hui, je peux affirmer que c'est vraiment ma profession d'être comédienne .J'ai pourtant fait d'autres études qui ne me destinaient pas à ce métier. C'est pour cela que dans mon jeu, l'approche est toujours la même. C'est-à-dire que je ne suis pas dans la technique ! Je suis plutôt «animale» comme comédienne, ce qui ne change pas mon rapport avec la caméra, mais avec le métier lui-même. Cela me permet de porter des projets qui m'intéressent, des projets dont je veux parler. C'est cela qui a changé à mon sens, plus que mon rapport à la performance et au jeu.
Certains disent que même si on a de bons acteurs tunisiens, il n'y a pas de bons professionnels pour les diriger ... Avez- vous trouvé meilleure direction ailleurs qu'en Tunisie ?
En Tunisie, on a de grands acteurs, mais on a un manque en termes de quantité et de pratique. Il ne faut pas oublier que les acteurs ne travaillent pas à plein temps en Tunisie vu le nombre limité des productions. Or, c'est la conjugaison du talent avec la pratique qui fait la grandeur d'un comédien ou d'un artiste en général .Cette maturité artistique existe chez certains comédiens en Tunisie que je considère comme chanceux. Personnellement, je suis partie dans un pays où cette expérience est accessible à plus de monde.
Sur le plateau de Fleur d'Alep, quels sont vos rapports avec Ridha El Béhi ?
Ridha El Béhi est un grand silencieux ! Et j'ai appris à décoder les silences avec lui ! Je trouve ça très poétique... Ça me change des bavards ! Ses mots et ses intentions sont très précis et clairs ... Pas de digressions ! En tant que comédienne, je dois être très réceptive avec lui. C'est aussi un réalisateur qui écoute bien les comédiens. Il y a beaucoup de complicité entre Ridha El Béhi et moi, et je trouve qu'il a un vrai langage cinématographique, un rythme, et une identité filmique qui lui sont propres. Sur le plan personnel, c'est quelqu'un que j'ai connu depuis que j'étais toute petite et avec qui j'ai toujours voulu travailler. Il fait partie de mon ADN cinématographique.
Du cinéma à la télévision, vous avez beaucoup d'aisance pour passer d'un médium à l'autre ....
Pendant longtemps, je me suis méfiée de la télévision. Mon apparition sur le petit écran est tout de même tardive car j'ai fait du cinéma de 1994 à 2008. J'ai effectué mon entrée à la télévision après avoir eu de bonnes bases dans le cinéma. Et là j'ai découvert qu'il n'y avait pas les mêmes réflexes et, au début, je n'accrochais pas du tout ! Puis, j'ai vu le résultat ! Un feuilleton vous rapproche d'un grand public beaucoup plus rapidement qu'une vingtaine de films. J'avoue que j'essaie d'utiliser ce pouvoir de la télévision, mais à bon escient pour passer des messages positifs. A titre d'exemple dans Aiza atgouaz, on a traité d'un sujet très tabou. J'ai essayé de dédramatiser le thème qui fut présenté durant longtemps de manière mélodramatique, en me moquant de cette obsession du mariage et ça a marché ! La télévision me permet de tâter le pouls du public et de voir jusqu'où je peux aller. La télévision est un vrai laboratoire d'expériences avec des résultats immédiats, puisque sur trente jours, on peut avoir toutes les réactions du public.
Pensez-vous que le cinéma tunisien aura des jours meilleurs dans les prochaines années ?
Je pense qu'il y a eu de gros progrès déjà ! C'est-à-dire que la rue a été plus rapide que la nouvelle vague artistique en Tunisie. En 2011, la rue a pris le dessus, c'était une rue bouillonnante et assourdissante. Le secteur culturel fut alors pris de court .Et pendant les deux ou les trois ans qui ont suivi, on n'a pas su quoi faire ni quoi dire ! Je pense qu'un film de Nouri Bouzid il y a quinze ans était beaucoup plus révolutionnaire que les films du lendemain de la révolution. C'est pour cela d'ailleurs que les documentaires ont eu plus de succès. Aujourd'hui les choses commencent à bouger parce qu'il y a le recul nécessaire, certes, mais il y a aussi une autre Tunisie dont on n'a pas parlé. Maintenant, on tâtonne encore pour parler de cette nouvelle Tunisie, mais à mon avis, ça va prendre un peu de temps.


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