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Tunisiennes, mes hommages !
Tournage de Fleur d'Alep, de Ridha Béhi
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 11 - 2015

Sur le plateau, il y a beaucoup d'ondes positives qui donnent envie de demeurer davantage sur les lieux. C'est l'un de ces films dont la bonne gestation se fait sentir dès le tournage. C'est peut-être le caractère paisible et réfléchi, empreint d'une bonhomie très discrète et qui force le respect.
Nous sommes dans une région agricole et nous pénétrons dans une vieille ferme coloniale. C'est là que se déroule une partie du tournage du nouveau film de Ridha Béhi, Fleur d'Alep. Notre arrivée coïncide avec le tournage d'une séquence et on maintiendra ce silence si familier aux «On tourne» qui nous transporte dans l'univers magique du cinéma. Sur ce plateau, l'ambiance est détendue et elle dégage des ondes positives. On mentionne cela parce qu'on a assisté à des tournages où l'ambiance est plutôt électrique et, généralement, ce n'est pas bon signe pour le travail final. Par contre, sur le plateau de Fleur d'Alep, il y a beaucoup d'ondes positives qui donnent envie de demeurer davantage sur les lieux. C'est l'un de ces films dont la bonne gestation se fait sentir dès le tournage. C'est peut-être le caractère paisible et réfléchi, empreint d'une bonhomie très discrète et qui force le respect de Ridha Béhi qui donne le ton à ce tournage. Ce cinéaste d'une grande sensibilité a toujours su mettre entre lui et le pédantisme de la bêtise et du mauvais goût une barrière infranchissable. Mais il n'y a pas que cela, d'autres noms ramènent leurs ondes positives et très professionnelles sur le plateau : Hind Sabri qui campe le premier rôle de Selma, côté acteurs, et côté technique : Mohamed Maghraoui, comme directeur photo, Khaled Barsaoui, comme premier assistant. «Je suis à un moment crucial du tournage, surtout que la première semaine avec ses surprises est passée. Maintenant, toute l'équipe est rodée et on est sur la bonne voie».
Fleur d'Alep est inspiré de la réalité tunisienne de l'après-14 janvier. Le film raconte le périple de Selma, une femme tunisienne dont le fils est parti combattre auprès des terroristes en Syrie. Selma décide un jour de partir sur ses traces pour le sortir de cet enfer. «Le plus important, c'est de montrer que s'il y a quelque chose de positif qui fonctionne encore dans le monde en général et en Tunisie en particulier, c'est grâce à la femme, dit Ridha Béhi, c'est ma propre conviction. C'est un hommage qu'il faudrait lui rendre. Et depuis ces derniers changements, le rôle de la femme tunisienne a été déterminant. Personnellement, j'aurais décerné le prix Nobel à la femme tunisienne. J'ai beaucoup d'estime pour les services que les femmes ont rendus à la Tunisie».
75 % du film d'une durée de 90 minutes sont conduits par cette femme «Selma» ( Hind Sabri ) qui se bat en Tunisie avec la cruauté de la vie avant d'effectuer le voyage dans l'enfer syrien.
«Dans ce film, j'essaie de ne pas tomber dans le manichéisme, ajoute Ridha Béhi, je n'entre pas non plus dans les affaires syriennes. C'est à eux de faire un film pour ou contre leur régime. Ce qui m'intéresse, c'est que mon film soit contre toute forme d'intégrisme de tout bord». Pour le casting, Ridha Béhi a opté également pour Hichem Rostom, avec qui il a déjà travaillé dans La Boîte magique et Les Hirondelles ne meurent pas à Jérusalem, et pour Mohamed Ali Ben Jemmaâ qui campe le rôle de l'Emir en Tunisie. On retrouve aussi Raya Ladjimi qui va jouer le rôle de la sœur de Hind Sabri.
Sur le plateau, également, il y a des acteurs syriens et pas des moindres : Bassem Lotfi, Jihad Zoghbi et Zina Halleq. Par souci professionnel, le réalisateur a fait appel à un consultant syrien pour les dialogues afin d'accompagner les acteurs qui jouent le rôle des dirigeants de «Jebhet Ennosra» qui embrigadent les jeunes. «Le fanatisme est la seule forme de volonté qu'on puisse insuffler aux faibles et aux timides», écrivait Nietzsche...
Ridha Béhi restera-t-il fidèle à ses choix cinématographiques dans La boîte magique ou Les Hirondelles ne meurent pas à Jérusalem?
«J'essaie de ne pas faire ce que j'ai fait dans Les hirondelles... ou Le soleil des hyènes, répond le réalisateur, c'est-à-dire ce côté documentaire qui prend place dans la fiction. Je me suis dit que la question Daech et du terrorisme inonde tous les moyens de communication, il fallait bien trouver le moyen de raconter cette histoire sans tomber dans les clichés ? Comment parler de la violence sans montrer du sang et des décapitations? Comment filmer l'enfer syrien sans qu'il n'y ait d'explosions et sans avoir l'aspect d'une production américaine... C'est à toutes ces questions que j'ai essayé de répondre. D'un autre côté, j'ai envie que le spectateur se pose les bonnes questions quand il verra ce film car pour moi, un film, c'est d'abord une émotion et j'essaie de l'inscrire dans chaque plan, dans chaque séquence... même si on me taxe d'esthétisant... Je l'assume totalement».
Une autre séquence se prépare. C'est une séquence où le chef du front Ennosra est sur son lit de mort, tout en continuant à donner des ordres pour tuer. «Silence on tourne». La séquence qui suit est celle de la rencontre de Selma avec le chef mourant. Entre ces deux séquences, nous avons rencontré Hend Sabri qui se prépare. «Pour moi, c'est un rêve qui se réalise parce qu'on a porté, Ridha Béhi et moi, ce projet pendant presque trois ans. Finalement, ça prend vie. Pour moi, c'est un retour au cinéma tunisien à travers Selma et cela fait six ans maintenant que je n'ai pas fait de films en Tunisie. C'est un retour qui prend en considération tous les changements qui ont eu lieu. C'est un film très moderne et d'actualité. Un sujet qui touche le fondement de l'identité tunisienne qui est en train d'être questionnée au quotidien. Selma est un personnage qui m'habite, c'est une femme tunisienne dont le fils a fait des choix qu'elle ne comprend pas. Une femme confrontée à un changement radical. C'est une femme courageuse comme toutes les femmes tunisiennes que je vois autour de moi et dont je suis très fière».
Pour l'acteur syrien, Jihad Zoghbi, ce film contient des idées très importantes. «C'est un film qui me touche en tant que Syrien qui a vécu de près cet enfer, dit-il. Je joue le rôle du bras droit du chef du front Ennosra qui embrigade les jeunes. J'ai mis beaucoup de moi-même dans ce rôle et cela me rappelle les paroles d'une femme qui m'a dit un jour : si ce n'était pas la honte, je piétinerai le voile que je porte sur la tête si ce qu'ils font a un quelconque rapport avec l'Islam».
Ce n'est que vers le crépuscule que nous avons pu parler à Mohamed Maghraoui, le directeur photo, de Fleur d'Alep. «J'ai collaboré avec Ridha Béhi bien avant le tournage de ce film. Fleur d'Alep est le film dans lequel j'ai mis le plus la main à la pâte. Et le sujet me tient beaucoup à cœur, parce que je connais bien la Syrie et j'ai perdu beaucoup de mes meilleurs amis dans ce conflit».
Juste une pause et on reprendra le tournage. Le train est sur les rails, mais il y a encore du chemin à faire...


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