Une première dans l'histoire du football tunisien. Slim Riahi, président du Club Africain, décide de limoger le staff technique et son directeur sportif après 45 minutes seulement, alors que l'équipe de Bab Jédid est menée deux à un contre Hammam-Lif. Cette décision était prévisible et attendue depuis quelques journées déjà, surtout que cet entraîneur confirme d'un match à l'autre qu'il est totalement démonétisé techniquement et tactiquement et qu'il est très loin du profil capable de mettre en application le projet clubiste. Toutefois, l'on estime que le timing reste totalement incompréhensible, tellement irresponsable. Il y avait justement encore 45 minutes à jouer. Et une telle réaction était en mesure de déstabiliser et déconcentrer encore plus l'équipe, appelée à rattraper son retard. Il faut reconnaître que cette décision témoigne de l'indécision et surtout des incertitudes du président clubiste. Et on se rappelle qu'avant l'entame de la saison 2015-2016, notamment après la coupe nord-africaine des clubs champions, tout le monde s'est attendu à un changement de l'entraîneur français, sauf Slim Riahi, qui a trop hésité, malgré sa conviction de la pertinence d'une telle décision. Et il a fallu attendre la cinquième journée, la perte de 6 points et l'élimination de la coupe de Tunisie, pour voir notre président réagir enfin. Dans la précipitation bien entendu, ce qui explique le mauvais choix de Kouki. Ce qui est encore plus préoccupant, c'est que les incertitudes du bureau directeur, sa mauvaise gestion et le manque de planification à moyen et long terme donnent lieu, à chaque fois, à des spéculations très graves. Des spéculations qui finissent généralement par influer sur les décisions finales. Comme cela a été le cas avec la nomination de Kouki. Aujourd'hui, le même scénario risque de se reproduire. Car, quelques heures seulement après l'éviction du staff technique, les spéculateurs ont commencé, ici et là, à réagir activement. On parle ainsi d'un contact avancé avec Patrice Carteron, l'ex-entraineur de TP Mazembe, on évoque des négociations sérieuses avec Roger Lemerre, et surtout d'une nomination imminente de...Nabil Maâloul. Et c'est surtout ce dernier nom qui inquiète le plus. Car, cet entraîneur est et restera pour toujours le mal-aimé des supporters clubistes. Car, Maâloul, comme on l'a déjà écrit sur ces mêmes colonnes, le 21 août 2015, est «encore très loin du profil recherché et il ne peut pas être donc l'homme de la situation». On a écrit également, «qu'il ne faut pas avoir la mémoire très courte. C'est bien Maâloul qui a émis publiquement, il n'y a pas longtemps, ses profonds regrets d'avoir porté un jour les couleurs clubistes. Ainsi, faute d'un sentiment d'appartenance, ce technicien ne peut aucunement servir les intérêts du club et encore moins s'impliquer dans son projet sportif». En plus clair, le choix doit absolument tenir compte d'un profil porteur d'une mission de développement, et surtout d'une vision claire de l'avenir. Et ce n'est pas tout. Slim Riahi est tenu par le devoir historique de reconsidérer et surtout réhabiliter les anciens du club. Bassem Mehri, les frères Sellimi, Bayari, Gommidh... restent des valeurs sûres. Justement, plus que leur registre professionnel, c'est leur implication et surtout leur sentiment d'appartenance à cette famille qui sont en mesure de faire la différence.