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L'urgence d'une riposte massive
Les libertés en Tunisie
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 12 - 2015

Les libertés fondamentales, qui sont en butte à des menaces, ne peuvent être préservées que par l'engagement inconditionnel et sans faille de l'ensemble de la société civile et la classe politique démocratique
Décidément, la passation entre les années 20015/2016 ne se déroule pas sous de meilleurs auspices. Tant s'en faut. Le sombre tableau en matière de libertés fondamentales, dressé par les intervenants de la conférence organisée, hier, sous le titre « La réalité des libertés en Tunisie », par Al Massar, dans son siège central, est éloquent à ce propos. Les témoignages émanant, principalement, des grévistes de la faim, les anciens de l'Uget, fichés par la police sous l'ancien régime, ainsi que de la part des jeunes, dont les actes tombent sous le coup de la loi 52 et de l'article 230 du Code pénal, sont assez édifiants en la matière et rendent encore plus palpable cet amer et décevant constat.
Lutte commune
Le secrétaire général d'Al Massar, Samir Taieb, dénonce le comportement de certains médias audiovisuels qui ont brillé par leur absence, somme toute prévisible, et ce, en dépit de l'invitation qui leur a été adressée. Il explique cette attitude de leur part par la mainmise de l'argent sur le secteur médiatique.
Comme il déplore la déclaration faite par une juge, appartenant à l'Association des magistrats tunisiens, qui a justifié un jugement « injuste » en prétendant que le juge n'a fait qu'appliquer la loi.
En outre, il soupçonne des parties de vouloir remplacer un système figurant dans la Constitution par un autre à référentialité multiple, tels que la morale et la religion. « Il est grand temps qu'on active ce système constitutionnel, qu'on veut supplanter par des moyens détournés ».
Toutefois, ces libertés fondamentales, qui sont en butte à des menaces, ne peuvent être préservées que par l'engagement inconditionnel et sans faille de l'ensemble de la société civile et la classe politique démocratique. Le secrétaire général d'Al Massar note que la vraie garantie de la défense des libertés fondamentales, c'est la Cour constitutionnelle.
Concernant la coordination de l'action entreprise par son parti avec d'autres partenaires, en vue de lui donner plus d'ampleur et plus de force, il exprime leur disposition à travailler main dans la main avec toutes les parties politiques et civiles qu'il invite à se rallier à leur mouvement.
Il estime que l'engagement de tout le monde est nécessaire, d'autant plus que l'avenir de la Tunisie dépend largement de la situation des libertés qui sont les seules susceptibles de nous ouvrir des portes vers l'essor politique, économique et social.
A défaut, nous risquons de nous retrouver à la case départ, celle de la dictature qu'on croyait révolue à jamais. « Ensemble, nous pouvons gagner la bataille des libertés comme nous en avons remporté tant d'autres, il n'y a pas longtemps », entonne avec enthousiasme Samir Taieb.
Il réaffirme l'entière disponibilité de son parti à soutenir tous les mouvements et les manifestations entrepris par la société civile, et à dévoiler tous les dépassements et toutes les atteintes aux libertés commis par les agents de l'ordre ou par toute autre autorité.
Quant à l'avocat, Ghazi Mrabet, il affirme que la situation est extrêmement grave, étant donné que les atteintes aux libertés sont quotidiennes, en particulier, en ce qui concerne les textes de loi sus-cités. Et c'est aujourd'hui que l'ARP va procéder à la réforme de cette loi liberticide. Ce qu'il trouve le plus insensé, c'est ce que stipule l'article 24 qui punit de six mois de prison le propriétaire de tout domicile où des personnes sont appréhendées pour consommation de stupéfiants, sur la base de la destination du domicile à cet usage.
L'avocat relève que les violations des libertés par les agents de la police sont maquillées par l'atteinte portée à un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions, et ainsi les réprimés se trouvent accusés, c'est-à-dire qu'ils subissent la double peine.
Certains parmi eux reconnaissent qu'ils agressent des détenus pour leur arracher des aveux. « Pour prévenir tous ces dépassements, il est nécessaire et urgent d'autoriser la présence de l'avocat dès la première heure de l'arrestation », soutient Ghazi Mrabet.
Conformité de la législation
à la Constitution
Dans son intervention, une des anciennes de l'Uget trouve qu'il est insensé que ceux qui ont milité sous la dictature ne soient pas rétablis dans leurs droits au temps de la révolution qui « dévore ses enfants », selon son expression.
Elle demande aux conférenciers d'envoyer des correspondances aux trois présidences à propos de la situation des 28 grévistes de la faim, et auxquelles elle impute la pleine responsabilité, au cas où leur état de santé se détériorerait. Un jeune cinéaste estime que, depuis tout temps, l'Etat tunisien ne sait que punir, mais jamais assurer des programmes d'assistance, d'aide, de réadaptation et de réhabilitation. En répondant à La Presse, Mokhtar Trifi, l'ex-président de la Ltdh (Ligue tunisienne des droits de l'Homme) entérine les positions de Samir Taieb, en insistant sur le fait que le combat des libertés est un combat de toutes les citoyennes et tous les citoyens.
La société civile ainsi que les partis politiques sont tous concernés au premier chef. « Nous sommes en train de subir un retour vers d'anciennes méthodes », scande-t-il. Il corrobore ses dires par les pratiques de certains agents de la police, à maintes reprises et à différents endroits, notamment, à Kairouan, tout dernièrement, et dans la région de Tunis, quotidiennement, sous prétexte de respecter les bonnes mœurs. Le plus grave, selon lui, c'est qu'on fait comme s'il n'y avait pas de Constitution.
Il est important, pour lui, qu'on respecte cette constitution qui garantit les libertés, mais le problème, c'est que ceux qui sont censés l'appliquer font le contraire de ce qu'elle prévoit. Il est impératif que les lois adoptées soient conformes à la Constitution, une conformité qui n'a pas été, malheureusement, bien observée par l'Assemblée des représentants du peuple. C'est pourquoi il faut, là aussi, mener un combat pour exiger la conformité des lois et des législations à la Constitution, pas seulement en matière de libertés, mais aussi au niveau de tous les droits, à l'instar des droits économiques et sociaux et des libertés publiques et privées, d'après notre interlocuteur. D'autre part, il estime qu'à partir du moment où les auteurs des exactions ne sont pas réprimés, on ne peut que conclure que cette répression policière est méthodique.
« Le jour où l'Etat prendra les décisions qu'il faut pour punir tous ceux et toutes celles qui attenteraient aux libertés des Tunisiennes et des Tunisiens, ce jour-là, je dirais que cette répression n'est pas méthodique », précise le militant des droits de l'Homme. Donc, il considère que l'impunité dont jouissent les agents de l'ordre et ceux qui transgressent la loi encourage d'autres à faire de même.
Cette impunité se trouve renforcée par les nombreuses enquêtes annoncées, à chaque fois qu'il y a dépassement, et dont on ne voit jamais les résultats, à l'image de la dernière en date, celle qui est annoncée suite à l'agression contre les journalistes, le 24 novembre dernier, lors de l'attentat terroriste contre le bus de la garde présidentielle. C'est pour toutes ces raisons que l'impunité continue, selon Mokhtar Trifi.


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