Samedi dernier au Mondial, c'était le deuxième jour du premier cycle de représentations de la nouvelle pièce 10 ans de mariage, mise en scène de Sami Montasser, d'après une adaptation de la pièce du même titre de l'auteur et metteur en scène français, Adil Vardar, avec à l'affiche, Manel Abdelkaoui et Mohamed Dahech. La pièce a été donnée devant un public clairsemé, à cause sans doute, du prix du billet (20 D) qui n'est pas à la portée de tout le monde, surtout en ces temps de crise et en période de fin d'année, durant laquelle les dépenses augmentent. Parmi l'assistance, il y avait la grande comédienne Mouna Noureddine, qui a chaleureusement félicité Manel Abdelkaoui, émue par la présence de son aînée ; Hamdi Hadda qui a chaudement applaudi la prestation des comédiens et le producteur Néjib Ayed qui a encouragé les comédiens, par des appréciations positives. Ces derniers étaient fiers et heureux des louanges des professionnels mais aussi du public qui semble avoir été attentif à cette comédie satirique sur le couple. Quand la routine s'installe De nombreux couples peuvent se reconnaître dans cette pièce, bien que la majorité des Tunisiens ne soit pas habituée à célébrer les anniversaires de mariage. L'adaptation a tenu compte des particularités des couples tunisiens modernes. D'après la trame, au bout de 10 ans de mariage, les conjoints changent et ne se supportent plus tellement. Les enfants commencent à grandir, la routine s'installe et c'est parti pour une rupture, qui peut mener au divorce. C'est ce qui arrive à Kais (Mohamed Dahech) et Leila (Manel Abdelkaoui). Le jour de l'anniversaire du mariage, Leila organise une soirée surprise à son mari. Mais, pour ce dernier, le jour «J», est une journée comme les autres. Mieux encore, Kais a choisi cette date pour demander le divorce. Le décor est minimaliste, et le duo d'acteurs a évité de tomber dans la caricature et les écarts de langage, utilisant quelques métaphores. A ce titre, le répertoire langagier tunisien est bien fourni. Cette réflexion sur le couple moderne, en crise, a été traitée dans les comédies théâtrales tunisiennes à l'instar de Dar El Hana, de et avec Jaleleddine Saâdi et Kaouther Bardi ou encore Lila âla Dalila, one man show de et avec Lamine Nahdi. Sami Montasser a suivi, à la lettre, le canevas de la pièce : le couple se rencontre dans une boîte de nuit et finira dans une autre boîte : le cercueil. Pourtant, malgré les mensonges et les subterfuges de Kais qui essaye de cacher sa relation avec la meilleure amie de sa femme, Leila, en épouse ingénue, aura tout fait pour sauver son couple du naufrage. Certes, la pièce comporte des hauts et des bas, mais elle est sauvée par le gong de l'humour et l'énergie débordante des acteurs. 10 ans de mariage à savourer en couple, bien entendu.