Vendredi face au Nigeria, le mot d'ordre sera de récupérer et d'assurer un meilleur équilibre défensif. Dans le droit fil de la phase préparatoire traversée par plusieurs contretemps, le championnat d'Afrique des nations a commencé dans la frustration et les regrets pour l'équipe de Tunisie, accrochée lundi (2-2) par une formation guinéenne très moyenne. Il y avait, en effet, de la place pour une victoire par deux ou trois buts d'écart sans le ratage devant les buts de Abdoul Aziz Keita. En plus de ses deux buts, dont un premier spectaculaire, une sorte d'eurogoal que nous voyons à la télé dans les grands championnats du Vieux continent, Ahmed Akaïchi avait les moyens d'inscrire deux autres buts, alors que Adem Rejaibi a raté de son côté de nettes opportunités. Sans parler des deux transversales sur des essais de Akaïchi au premier half, et de Zied Derbali à la reprise. L'entraîneur national Hatem Missaoui a beau évoquer les erreurs individuelles commises par les siens, la fatigue accumulée depuis la dernière course haletante de la fin de la phase aller en Ligue 1, la méforme de Saâd Beguir... D'ailleurs, on a vu un Rejaïbi s'éteindre progressivement pour disparaître complètement dans la dernière demi-heure. Par ailleurs, d'aucuns n'ont pas compris l'utilité du remplacement d'Ahmed Akaïchi par Iheb Mbarki dans les sept dernières minutes, juste après l'égalisation guinéenne, ce qui a fait que le team national termine le match avec quatre latéraux de métier alignés côte à côte: Mathlouthi et Mbarki côté droit, Maâloul et Tej côté gauche. Des latéraux qui battent de l'aile Pourtant, cette équipe a créé un nombre incalculable d'occasions nettes de scorer face à un Syli parfois dépassé et facilement prenable. Elle a su produire un volume de jeu intéressant, quand bien même avec un important déchet aussi. D'ailleurs, Missaoui a assuré après le match qu'il ne renoncera pas à son option offensive, vendredi prochain face au Nigeria pour la deuxième sortie de ses hommes au 4e Chan réservé aux joueurs locaux. L'intention est louable, certes, et cela nous change avec les ennuyeuses stratégies ultra-défensives derrière et stériles devant. Mais il y a urgence de trouver l'équilibre nécessaire en composant notamment avec le manque de fraîcheur et les effets de l'altitude (Kigali se situe 1.600m au dessus du niveau de la mer). «Parfois même, on s'est retrouvé à défendre avec deux joueurs seulement», a déploré le sélectionneur national par intérim, sans doute déçu par les larges boulevards offerts régulièrement par ses latéraux, notamment par Ali Maâloul. Sans parler de la difficile cohabitation entre les axiaux Derbali et Boughattas qui n'avaient jusque-là jamais joué ensemble. Un premier but venu au départ côté droit avant que l'axe, notamment Derbali, ne s'emmêle les pinceaux, n'intervenant pas sur le ballon qui va échoir devant Alseny Camara, et un second suite à un corner où le marquage parut lâche sur le même Camara et sur Jean Mousté qui a dévié de la tête le centrage: deux buts naifs et bêtes pris par les nôtres. Jeridi en patron de la défense En 2011, lors de sa victoire finale au Soudan au deuxième Chan de l'histoire, la Tunisie pouvait compter sur un axe défensif complémentaire et vigilant composé d'Aymen Abdennour et Seifallah Hosni qui protégeait un Aymen Mathlouthi lequel savait placer ses défenseurs et les «réveiller» de la voix. Rami Jeridi doit s'imposer en patron de l'arrière-garde capable de diriger ses copains. Il faut travailler sur l'efficacité défensive et serrer les boulons derrière. Là où le bât blesse, et cela ne date pas d'aujourd'hui. Cela fait une interminable série de rencontres où les Aigles de Carthage prennent régulièrement au moins un but à chacune de leurs sorties. Certes, chaque match a sa vérité. Il n'est pas évident que les Super Eagles du Nigeria trouvent la même efficacité offensive que lundi dernier face au Niger (victoire 4-1). Les nôtres savent pertinemment qu'une défaite les éliminerait pratiquement de la course aux quarts de finale. Le salut passe par un meilleur équilibre, une couverture plus efficace de la défense et par une rapide récupération des effets conjugués de la chaleur, de l'humidité, de l'altitude et... du dernier marathon du championnat qui semble avoir laissé des traces.