C'est une grande misère que de n'avoir pas assez de réflexion dans le jeu, ni assez d'initiative pour faire la différence sur le terrain. Voilà le principe de toute impertinence... La passivité a la même racine que la fatalité. L'initiative qui se retranche. Privée de discernement, d'imagination et de créativité, l'équipe de Tunisie est tombée encore une fois dans ses travers. Elle n'a pas fait le poids face à un adversaire qu'on croyait pourtant à la portée. Elle n'avait pas réellement d'alternative dans tout ce qu'elle donnait l'impression d'accomplir. Elle n'a pas fait le jeu. Les réflexes et les mauvaises habitudes accumulés prolongent ses insuffisances, entretiennent le doute et font craindre le pire. Au-delà de ce qu'on peut retenir du rendement individuel et collectif des joueurs, il n'y a pas de doute sur les aptitudes d'une équipe qui ne méritait pas mieux que ce match nul (2-2) face à la Guinée. Le score ne lui était pas favorable et la prochaine rencontre, demain contre le Nigeria, sera plus compliquée. Le faux pas de lundi dernier risque de bien plomber le moral de la sélection en ce début de compétition. Il nous semble qu'elle souffre d'une grande fragilité psychologique et d'une forme de défaillance physique avérée, comme si les joueurs s'époumonaient. C'est effectivement inquiétant car ce genre de compétition nécessitera forme physique et solidité psychologique. Forcément, quand on veut gagner sans rien assurer et sans en avoir les arguments et les moyens requis, on est obligé de se contenter des miettes. Depuis le match nul contre la Guinée, on n'a pas cessé d'entendre la même rengaine « Oublions cette rencontre et pensons à la prochaine». Le faux pas lors de ce match était une faute professionnelle. Faut-il le qualifier et l'appeler autrement? De toutes les manières, d'après ce que les joueurs avaient laissé entrevoir, la sélection ne méritait pas mieux. On ne voudrait pas ici trop alourdir, mais sur les détails il y a lieu de s'inquiéter sur l'avenir, à la vue tout particulièrement des dérapages qui n'en finissent pas... Maintenant, ce qui est fait est fait. Il est toujours bon de reconnaître certaines erreurs, revenir un peu en arrière et dire que l'on n'était pas sur le bon chemin. Prendre de la hauteur Rien n'est certes perdu jusque-là, mais il va falloir rester uni et concentré face à l'adversité. Il faut prendre du recul. Analyser et faire des constats pour être capable de mettre en place un système plus efficace. Il faut être plus vigilant en défense, voire carrément revenir au registre dans lequel les joueurs savent s'exprimer à défaut d'inspiration et de technicité appropriées. Ce serait peut-être moins plaisant, mais s'il faut repasser par là... Quand la vigilance n'est pas là, c'est tout le dispositif de l'équipe qui est touché. La sélection devrait changer, prendre une plus grande dimension, de nouvelles alternatives. Au-delà de toute interrogation, les obligations et les contraintes pèseront sur son jeu dans ce Chan, tant qu'on ne saura trouver les solutions adéquates et les hommes qu'il faut... Dans l'analyse, il y a beaucoup de choses à revoir, à améliorer et surtout à éviter. Le gros regret, c'est vraiment de n'avoir pas fait l'essentiel quand cela était possible. La sélection s'était préparée pour gagner et non pas pour prendre autant de buts comme ce fut le cas lors du match d'ouverture. Il faut dire que ce n'est pas la première fois qu'elle se trouve dans une position d'insécurité, de fragilité défensive et de déficience tellement contraignante. Depuis l'arrivée de Kasperczak, réputé pourtant pour son engagement débordant pour le jeu défensif, l'équipe de Tunisie ne cesse d'encaisser des buts. Et d'en subir les conséquences. On s'interrogeait sur l'hyperfébrilité de l'équipe, sur le choix de certains joueurs, sur l'apport des uns et des autres, sur la nature du travail accompli depuis qu'il est là, mais l'on se dit que lui et ses joueurs ont montré trop peu de choses pour espérer vraiment mieux. Le problème se situe au niveau du groupe, des individualités, des noms, des aptitudes et des approches. Autant dire que ce qui a été entrepris jusque-là n'est pas conforme aux exigences du moment. Cela revenait à utiliser des paravents, des excuses, au lieu de faire face aux problèmes. Ceux qui veillent aujourd'hui aux destinées de la sélection devraient plutôt prendre de la hauteur et être plus concentrés sur la recherche de solutions. Ce qu'ils montrent actuellement est complètement extérieur à leur fonction. A leur rôle. Il faut faire preuve d'humilité. Il est évident qu'un nouvel ordre s'impose pour retrouver une lisibilité perdue. La sélection n'a plus désormais le choix. Elle est dans l'obligation de revoir les paramètres de sa vie sportive en termes de potentiel humain, de culture de jeu et d'accomplissement.