L'équipe de Tunisie paie très cher les bourdes arbitrales (volontaires ou pas) à chacune de ses participations africaines. Cela tourne à la farce de mauvais goût. Un but tout ce qu'il y a des plus réguliers a été refusé aux Aigles de Carthage, à la dernière minute de la première période du choc des titans Tunisie-Nigeria, vendredi à Kigali. «Plus jamais ça !», avait-on entendu dire après la grave injustice du 31 janvier 2015 à l'occasion du quart de finale de la Coupe d'Afrique des nations Guinée Equatoriale-Tunisie (2-1 après prolongations). L'arbitre Rajindraparsad Seechurn avait ce jour-là donné une image caricaturale de l'arbitrage africain. Le referee seychellois a parfaitement illustré ce qu'on appelle généralement «arbitrage maison». Il a tout fait pour donner le coup de pouce nécessaire afin de voir le pays organisateur rejoindre le dernier carré. Un penalty imaginaire, et, en tout cas, très généreux dans le temps additionnel en faveur des locaux, et un coup franc très douteux à la limite des 16,50m grâce auquel les Equato-Guinéens ont fini par s'imposer ont mis le camp tunisien dans tous ses états. L'image des joueurs tunisiens, Maâloul, Saïhi, Syam Ben Youssef, Hamza Mathlouthi, Akaïchi et Sassi frustrés et hors d'eux-mêmes après un tel désastre, courant derrière Seechurn qui cherche à se mettre à l'abri sous la protection des stadiers et du service de l'ordre, est toujours présente dans les esprits. Les suites, on les connaît : une amende infligée à la Fédération tunisienne «pour le comportement insolent, agressif et inacceptable des joueurs tunisiens», et au titre de dédommagement des dégâts infligés aux installations du stade, des excuses écrites exigées par l'instance africaine à la FTF pour «ses insinuations de partialité et de manque d'éthique à l'encontre de la CAF et de ses officiels, ou à défaut de présenter des preuves irréfutables et tangibles pour étayer les propos injurieux de la FTF ». Le président de la FTF, Wadii El Jari, sera finalement suspendu de toute activité au sein de la CAF pour un an. Et rebelote. L'équipe de Tunisie n'a pas dû attendre plus loin que la deuxième rencontre du CHAN rwandais pour payer la note des errances de l'arbitrage. Joshua Bondo, un Botswanais, a cette fois frappé, avec la complicité de ses assistants. Certes, cela ne sert à rien de focaliser sur l'arbitrage. Toutefois, il n'est pas inutile de poser la question du poids de la Tunisie au sein des instances (Fifa et CAF), notamment au sein de la commission d'arbitrage de l'instance africaine, présidée il n' y a pas longtemps par le Tunisien Tarak Bouchamaoui. Notre arbitrage ne se porte pas mieux ! Le président de la CAF, Issa Hayatou aurait présenté ses excuses à El Jary pour cette nouvelle bourde arbitrale. Le président de la FTF lui aurait répondu : «CAN et CHAN, cela fait un peu trop, non ?». En tout cas, se calfeutrer dans une facile attitude de la victime qui n'en peu plus, dans le fameux complexe de persécution n'avance pas les affaires de l'équipe de Tunisie. La FTF doit faire entendre sa voix clairement. Encore faut-il avoir des hommes et du lobbying dans les arcanes de la CAF. Paradoxalement, pour s'opposer à cette culture périlleuse et vieille comme le monde qui discrédite forcément l'arbitrage tunisien, il y a un retard considérable au sein même du corps arbitral tunisien, incapable, par le biais de son représentant Mohamed Saïd Kordi de répondre aux simples tests physiques Warner afin de pouvoir diriger les rencontres du CHAN. Ne se portant pas mieux, son savoir-faire n'étant pas avéré, notre arbitrage renvoie un peu l'image des détestables incertitudes et approximations de l'arbitrage africain.