Secteur du livre en crise : les éditeurs tunisiens sonnent l'alarme    Afrique du Sud – Palestine : un engagement forgé par l'histoire de l'apartheid    Un public exceptionnel pour écouter Aziz Krichen en analyste des pensées de la gauche tunisienne (Album photos)    Foot-FIFA Unites Women's Series 2025: Le onze national féminin en lice    Tunisie : plus de 7,6 tonnes de denrées avariées retirées du marché    Sfax, capitale de l'huile d'olive tunisienne : une saison exceptionnelle en vue    Le marathon « Nourane » fait vibrer Tunis pour la santé des femmes    Santé féminine : les bienfaits méconnus des thérapies par l'eau    Matchs du jour : où voir EST, ESS et l'Olympique du Beja ?    Nutrition thérapeutique : le "Oligocheck" affine la détection des carences et déséquilibres    Ligue des champions – 2e tour préliminaire retour – EST-Rahimo FC (17h00) : Mot d'ordre : la relance !    Arrestation de deux suspects dans le vol de bijoux historiques au Louvre    Association des anciens ambassadeurs et consuls généraux de Tunisie : le nouveau comité directeur    Gabès : vers un nouveau modèle de développement durable loin des industries polluantes    Fin de l'impunité pour les dépassements de visa Schengen : les Tunisiens concernés    Météo du dimanche : un temps calme le matin, avant le retour des pluies le soir    Littérature francophone : deux rendez-vous sont prévus la semaine prochaine à Tunis    Défi de la Lecture Arabe 2025 : Accueil triomphal des championnes tunisiennes à l'aéroport Tunis-Carthage    Mohamed Amouri: Visionnaire, gestionnaire    Le président Saïed félicite les jumelles tunisiennes Bissan et Bilsan Kouka, lauréates du Défi de la Lecture Arabe 2025 à Dubaï    Tunisie : un conseil ministériel décide de mettre la pression sur les prix de l'huile d'olive dans les surfaces commerciales    Banque Centrale : les réserves nettes en devises progressent légèrement    Pourquoi les Tunisiens stockent-ils les traitements de la thyroïde ?    Chômage des diplômés : l'ARP saisi d'une demande d'examen en urgence    « Where the Wind Comes From » d'Amel Guellaty sacré meilleur film arabe à El Gouna 2025    Révolution dans les laboratoires tunisiens : diagnostic des bactéries en quelques minutes seulement !    Mohamed Khalil Jendoubi offre à la Tunisie le titre mondial de taekwondo en Chine    Tunisair mobilise 106 millions DT pour un programme de maintenance historique    Greenov'i lance son deuxième appel à manifestation d'Intérêt GreenAssist pour le diagnostic environnemental des entreprises    Médenine abrite la 28ème édition de son Festival National du théâtre expérimental, session hommage à Anouar Chaafi    Rafaâ Ben Achour - L'avis de la Cour internationale de Justice du 22 octobre 2025: Obligations d'Israël    Météo en Tunisie : pluies éparses attendues sur le Nord-Ouest    Festival International du Cinéma de la Femme de Gaza : huit films tunisiens participent à la 1ère édition    Entre traditions et diplomatie : l'Ambassadeur britannique en Tunisie célèbre les liens entre deux cultures    S.E. Roderick Drummond ambassadeur du Royaume-Uni : La Tunisie est un pont entre tradition et modernité    Ameur Bahri: Une allégorie singulière    Arab Reading Challenge : les jumelles Bissane et Bilsane Kouka remportent le trophée de la 9e édition    Le film 13 Round de Mohamed Ali Nahdi sélectionné au Festival Black Nights de Tallinn 2025    Météo en Tunisie : nuages passagers sur la plupart des régions    Aziz Krichen, ce vendredi à Al Kitab; pour débattre de son nouveau livre «A contre-courant»    Quand le trottoir devient un tribunal : l'Allemagne se penche sur le catcalling    Gabès – crise environnementale : Kais Saïed promet de démanteler les réseaux de corruption (vidéo)    Vient de paraître : Une fille de Kairouan de Hafida Ben Rejeb Latta    L'Espérance de Tunis ouvre la vente des abonnements "Virage" à partir du 22 octobre    Wushu Kung Fu : la Tunisie décroche 7 médailles au championnat du monde en Chine    Sarkozy se rend en prison à bord de sa voiture personnelle    Pétrole russe : Pékin dénonce les “intimidations” de Trump et défend ses achats “légitimes”    Tunisie vs Namibie : Où regarder le dernier match qualificatif pour la coupe du monde 2026 du 13 octobre    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Risque de pénurie d'oxygène médical sur fond de crise sanitaire inédite : Comme si un seul malheur ne suffisait pas
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 05 - 2021

C'est devenu un bien précieux de par le monde. Il emplit ces grandes bouteilles cylindriques que l'on voit sur les photos. Dans certains pays, des régions entières sont asphyxiées, elles souffrent d'une pénurie d'oxygène médical utilisé pour sauver les malades de la Covid-19. En Tunisie, on n'est pas à l'abri d'une pénurie de ce gaz, ce qui provoquerait une catastrophe sanitaire.
Comme si un seul malheur ne suffisait pas. Au cœur d'une crise sanitaire inédite, et alors que le rythme de contamination et le nombre des décès causés par le coronavirus ne cessent d'augmenter, la Tunisie se trouve face à un risque majeur, celui d'une pénurie d'oxygène médical, indispensable pour prendre en charge les cas Covid-19.
Le cri d'alarme a été lancé par le directeur des structures de santé au ministère de la Santé, Nawfal Somrani, qui craint une pénurie fatale d'oxygène en Tunisie vu la forte demande provoquée par la hausse des malades Covid-19 pris en charge dans les hôpitaux et cliniques. En effet, le responsable craint que «les Tunisiens risquent de se trouver confrontés à une catastrophe sanitaire sans précédent si la Tunisie serait incapable de s'approvisionner depuis l'étranger après l'épuisement des quantités disponibles de la production nationale d'oxygène».
Face à cette situation, le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, a supervisé hier, dimanche, une réunion au Centre stratégique d'opérations sanitaires pour se pencher sur le manque d'oxygène dans certaines unités hospitalières, en présence notamment du ministre de la Santé, Faouzi Mehdi.
Le locataire de La Kasbah a sévèrement critiqué le fait que la Tunisie soit arrivée à cette situation, affirmant que «nous devons mettre le paquet et ne pas lésiner sur les moyens». Pour lui, «l'erreur des vaccins ne doit pas se reproduire».
Au fait, la production nationale d'oxygène médical assurée, notamment, par des sociétés privées, n'est plus à même de répondre à la demande. Ainsi, la Tunisie s'est tournée durant ces deux dernières semaines à l'importation depuis l'Algérie pour appuyer ses réserves qui commencent à s'épuiser.
D'ailleurs, jeudi dernier, l'Agence de presse algérienne a annoncé que trois camions-citernes d'une capacité de 27.000 litres chacun ont pris la direction de la Tunisie par voie terrestre pour appuyer les hôpitaux et cliniques confrontés à des risques de pénurie d'oxygène.
Cependant, cette première quantité représente à peine 24 heures de consommation, les livraisons d'oxygène vers la Tunisie se poursuivront au cours de ces prochaines semaines, affirment les autorités algériennes.
Un risque élevé !
Un membre de la commission scientifique de lutte contre le coronavirus explique, sous couvert de l'anonymat, à La Presse que le risque de pénurie d'oxygène est élevé si la situation sanitaire poursuit sa dégradation encore quelques semaines. «L'augmentation du nombre de cas a provoqué une très forte pression sur les structures hospitalières, notamment les services de réanimation et les urgences. Face à l'afflux des malades et des malades suspects nécessitant une prise en charge et une assistance respiratoire, les hôpitaux se sont retrouvés en manque d'oxygène liquide, élément essentiel dans la prise en charge de ces patients», explique-t-il, assurant que dans certains hôpitaux le manque d'oxygène commence à se faire sentir, précisant que la situation est actuellement sous contrôle, mais «les risques sont gros».
En effet, les hôpitaux et cliniques tunisiens sont confrontés à une situation difficile en raison d'une consommation élevée d'oxygène en réponse à la demande croissante dans le cadre de la prise en charge des patients atteints de la Covid-19, alors que les prestataires privés de production d'oxygène ont atteint leur production maximale. En Tunisie, ce sont principalement deux sociétés étrangères, française et allemande, qui produisent de l'oxygène médical. Mais leur capacité de production a été largement dépassée par la demande accrue, vu l'explosion du nombre des hospitalisations durant cette troisième vague de contamination. Le recours à l'importation est donc une priorité, l'Algérie étant la meilleure solution, vu les délais courts et les coûts de transport assez bas.
L'hôpital Hédi-Chaker de Sfax constitue l'exemple frappant du début de cette crise d'oxygène en Tunisie. Il y a quelques jours, plusieurs patients ont été transportés vers l'hôpital militaire de campagne installé à Sfax en raison de la baisse des réserves d'oxygène. En effet, afin d'alléger la pression sur cette structure hospitalière, il a été décidé de transférer 35 patients de l'hôpital Hédi-Chaker vers l'hôpital militaire de campagne, de renforcer le staff de l'hôpital de campagne et de continuer à exploiter les condenseurs à oxygène disponibles et les soupapes pour rationaliser la consommation.
Le syndicat de base des médecins de la santé publique de Sfax, qui a félicité les efforts des blouses blanches, accuse une situation extrêmement grave dans ce gouvernorat face aux risques de pénurie d'oxygène. Le syndicat dénonce surtout l'indifférence du gouvernement et son laxisme dans la guerre menée contre l'épidémie, pointant des défaillances dans l'encadrement du cadre médical et dans la campagne de vaccination.
Un enjeu mondial
Au cœur de cette crise sanitaire mondiale, l'oxygène médical devient de plus en plus une monnaie rare, dans la mesure où plusieurs pays connaissent une forte pression sur leurs réserves et préfèrent garder leur production pour eux-mêmes.
Pénurie d'oxygène en RD Congo, files d'attente devant les hôpitaux au Venezuela, spéculation sur les prix au Pérou, marché noir au Brésil. Depuis des semaines, l'oxygène, vital pour sauver des malades de la Covid en détresse respiratoire, manque dans beaucoup de pays dits « à faibles revenus ou à revenus intermédiaires», notamment en Amérique latine et en Afrique, mais aussi en Inde, selon l'Organisation Mondiale de la Santé.
Au moins sept personnes sont mortes en raison d'une pénurie d'oxygène à l'hôpital Al-Hussein d'Al-Salt, en Jordanie le mois dernier. Le scandale sanitaire avait provoqué la colère de la population et une série de démissions.
Face à l'explosion du nombre de cas de la Covid-19, l'Inde se retrouve aussi à court d'oxygène, l'une des plus précieuses ressources pour sauver les patients les plus gravement atteints par la maladie. Pourtant, il y a un peu plus d'une semaine encore, les autorités assuraient pouvoir facilement y faire face.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.