Par Raouf SEDDIK Dans le cadre du travail de suivi et de soutien dont le secteur agricole bénéficie auprès des instances les plus hautes de l'Etat, un Conseil ministériel s'est tenu samedi dernier sous la présidence du Président Ben Ali : un nombre important de décisions en ont été issues. Il s'agit, à travers de telles mesures, de maintenir les objectifs ambitieux de notre agriculture, en général, et de notre céréaliculture, en particulier, tout en tenant compte des contraintes imposées par les conditions climatiques de la saison écoulée et de prévenir pour une certaine proportion de nos exploitants des situations financières difficiles. Bien que diversement ressentie, la dernière saison dans le domaine des céréales a été très mitigée, pour ne pas dire mauvaise. Responsable : une pluviométrie parcimonieuse et des journées de chaleur estivale au printemps, lors de la phase sensible de la formation du grain dans l'épi. Il faut le rappeler : le secteur agricole, s'il est l'outil grâce auquel est consolidé un des piliers fondamentaux de la souveraineté de notre pays, à savoir la sécurité alimentaire, est aussi un secteur dont les professionnels peuvent être fragilisés par les aléas climatiques. Toute la politique de développement agricole mise en place par le Président Ben Ali, et bien avant l'actuel Programme d'avenir qui sert de feuille de route à l'action gouvernementale, a consisté à créer les conditions d'une amélioration du niveau des revenus des agriculteurs, et en particulier des petits parmi eux. Cette politique est complétée par tout un mécanisme de mesures à caractère social dont le dernier Conseil ministériel a donné une claire illustration. En premier lieu, il y a la fourniture d'aides en nature, sous forme de semences et d'engrais, au profit de petits exploitants, au nombre de 30.000. En second lieu, il faut signaler le rééchelonnement de la dette sur 5 ans et sans intérêts pour les agriculteurs qui ont été touchés par la sécheresse ainsi que pour les exploitants affiliés au Fonds national de garantie. Troisième mesure : la fourniture, pendant une période de deux mois, d'aliments composés pour quelque 210.000 petits éleveurs répartis à travers 16 gouvernorats. Enfin, la mise à la disposition des petits exploitants à des prix compensés de semences d'orge ordinaire, et ce, à hauteur de 170.000 quintaux. Ces mesures, à côté de leur dimension sociale, ont pour but d'encourager la profession à s'engager dès à présent et avec confiance dans le travail de préparation de la saison nouvelle. Du reste, le Conseil ministériel s'est distingué par des mesures d'encouragement significatives : le maintien au profit des agriculteurs des prix des céréales offerts à la production : prix qui, il faut le souligner, sont actuellement au-dessus du niveau des cours mondiaux; le maintien aussi du prix des semences sélectionnées au même niveau, relativement bas, grâce à une politique de subvention, de manière à inciter les céréaliculteurs à y avoir plus souvent recours; la poursuite des mesures prises auparavant et relatives à la prise en charge par l'Etat de 50% des frais d'assurance de la récolte. En outre, les taux d'intérêt concernant le crédit de campagne se situent au niveau très concurrentiel de TMM+1 : du moins pour les exploitants qui ont accepté la règle de base du remboursement préalable de l'ancien passif. Il reste que, au-delà de l'ensemble de ces mesures, il appartient aux exploitants eux-mêmes de faire preuve de persévérance et de ne pas relâcher leur effort dans un domaine du travail de l'homme où la constance est une vertu cardinale.