Après une aussi longue trêve, le spectacle en va pâtir, préviennent les entraîneurs. Le calendrier général est montré du doigt. L'élimination du team national au stade des quarts de finale du Chan aura eu le mérite, si l'on peut dire, d'abréger la trêve consacrée à cet événement et de permettre la reprise des activités des internationaux avec leurs clubs. Comme quoi, comme trop souvent, à quelque chose malheur est bon. Après deux tours de Coupe de Tunisie programmés le 30 janvier (seizièmes de finale) et les 6 et 7 février (huitièmes), le championnat de Ligue 1 va reprendre ses droits les 13 et 14 février avec la 16e journée. A l'entame de la phase retour, c'est comme si un nouveau championnat commençait, d'autres repères s'imposant aux entraîneurs lesquels savent que la continuité et la stabilité restent deux valeurs précieuses sans lesquelles aucune réussite ne serait possible. Or, en plus d'un vent de changement apporté par le marché des transferts hivernal aux formules de jeu et aux stratégies préconisées, il leur faut également compter avec les effets inévitables d'un aussi long arrêt de la compétition. «Vous allez voir, nous risquons fort d'assister à une parodie de football dès la reprise de la compétition, préviennent les entraîneurs des clubs d'élite. Cela ne va pas être beau à voir d'autant plus que les retombées de l'échec rwandais vont se faire sentir. En tout cas, c'est comme si on repartait de zéro, pour un début de championnat survenant après l'intersaison estivale», entend-on dire dans les cercles des techniciens. «La faute au calendrier africain» Au fait, c'est une deuxième longue trêve qu'a dû subir la compétition de Ligue 1, cette saison, après celle dédiée à la Coupe d'Afrique des nations U23. Le calendrier général a dans une large mesure été construit en fonction de celui établi par la Confédération africaine. Or, d'aucuns savent les incohérences que comporte le calendrier continental taillé sur mesure en fonction des exigences de l'Afrique subsaharienne puisqu'il s'étend du mois de février à novembre pour ce qui est des compétitions interclubs. Depuis la nuit des temps, face à l'énigme jamais résolue des incohérences du calendrier général, la Fédération nationale a régulièrement invoqué l'argument massue des retombées catastrophiques de l'agenda africain sur le calendrier tunisien. D'autant plus que les clubs rechignent à se passer de leurs internationaux, remuant ciel et terre lorsqu'ils doivent le faire en Coupe en vertu d'un amendement voté en juillet dernier. Toujours faut-il que la résolution adoptée soit valable pour tout le monde sans exclusion ni privilèges. Or, il faut admettre que dans le contexte électrique, aveuglément fanatique et au final déprimant du foot national où l'on ne se fait aucun cadeau, rendant allègrement coup pour coup, mettre en pratique une telle résolution avec le maximum d'équité et de justice demeure un exercice périlleux et sujet à controverses. On a pu d'ailleurs s'en rendre compte rien qu'en analysant la position du CS Sfaxien (dans le rôle du dindon de la farce dont on se paie royalement la tête) par rapport aux supposées faveurs accordées à d'autres clubs dont on a exempté quelques éléments potentiellement incontournables en sélection. Eh bien, ce qui passait naguère pour un insigne honneur est perçu aujourd'hui différemment, parfois comme une corvée. Autres temps, autres mœurs! Bref, que peut-on bien attendre d'une compétition aux courbes aussi irrégulières où, à un marathon démentiel de sept journées en à peine une vingtaine de jours, succède une paralysie totale des activités durant un bon mois ? Pas grand-chose, bien évidemment. Volet spectacle, émotions et plaisir, passez, il n'y a rien à signaler ! Un simple championnat de 16 équipes qui prend fin le 12 juin : l'exploit est comme on le constate rare. Quant à la coupe, si le cœur vous en dit, elle peut aller à son terme. Sinon, pourquoi se déranger lorsqu'on peut bien en repousser quelques tours pour l'avant-saison 2016-2017. Dans le foot tunisien, il ne faut jamais l'oublier, tout est permis...