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La quête de soi, éternel dilemme !
Lu pour vous : ‘'Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran''...
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 02 - 2016

Eric-Emmanuel Schmitt nous entraîne dans un roman cloné sur les contes soufis du ‘Methnawi' de Jaleleddine Roumi , jalonné d'interrogations, de rencontres décisives, de recherche de soi, de débats fondateurs, de quête de spiritualité et de poésie.
Un roman saisissant d'évidence et de simplicité où un jeune garçon de douze ans, Moïse (dit Momo), narrateur et personnage principal, montre du caractère et une individualité déjà indépendante. Et du caractère, il en faut pour sortir indemne d'une famille disloquée, dont la mère a quitté (ou fui) le père torturé par le souvenir de ses parents qui furent déportés et par ce qu'il en semble concevoir de sentiment de culpabilité; celui de n'avoir pas péri avec eux. Un déni de la vie qui le mène devant un train, comme pour boucler la boucle. Mais cet esprit embrouillé ne parvient pas à dévier Momo de sa soif de vivre, d'apprendre et de se comprendre.
Le stéréotype de l'Arabe du coin
Car Momo se cherche et se pose encore et encore des questions qu'il finit par poser à l'épicier du quartier (l'Arabe du coin). Le vieillard (Monsieur Ibrahim) et l'adolescent deviennent amis. Et c'est le début de longues conversations où Momo commence à apprendre que le vieillard n'est pas arabe, mais Turc musulman : «Arabe, Momo, ça veut dire "ouvert de huit heures du matin jusqu'à minuit et même le dimanche" dans l'épicerie, lui dit Ibrahim, comme pour donner le point de départ d'une analyse, mine de rien, de la société devenue dominée par les stéréotypes et où rares sont ceux qui parlent vraiment aux autres pour saisir les nuances et entrevoir la vérité.
Une rencontre décisive, telle que faite des siècles plus tôt par le soufi Jaleleddine Roumi avec l'ascète Chamseddine Tabrîzi. En vérité, quand Chams arrive à Konya (Turquie) en 1244, il n'est qu'un derviche errant venant d'Iran, mais il a composé un livre de maqâmât. La rencontre devient universellement connue pour un moment d'exception où Chams apparaît comme le maître spirituel tant attendu de Roumi qui se voue immédiatement à l'enseignement de son maître, et sa vie prend alors un tournant essentiel. Il devint la quintessence panachée de lui-même et fut reconnu de son vivant comme un saint et comme un pôle spirituel. Chams inspira une transformation capitale de Roumi qui devint un esprit libre qui fréquentait assidûment les chrétiens et les juifs tout autant que les musulmans. Ce sont tous ces rayonnements que l'on retrouve dans l'ouvrage majeur de Roumi, connu et commenté jusqu'à nos jours', le ‘Methnawi'.
Schmitt revisite Roumi
Comme dans le "Methnawi" de Jaleleddine Roumi, on retrouve dans l'ouvrage de Schmitt des inspirations du Coran, du Prophète, de la Bible, de fables, de contes... que Roumi utilisait pour illustrer le propos de son enseignement.
Dans l'ouvrage de Schmitt, on décèle tout de suite ce ton narratif très singulier des maîtres de la spiritualité quand on suit Momo dans sa recherche d'une identité, une individualité unique assez forte pour ne pas subir les ondes négatives d'un entourage peu reluisant. Mais Momo n'est qu'un adolescent qui a besoin d'aide pour avancer et c'est avec un autre outil de Roumi qu'il y réussit à l'aide de Ibrahim : l'apprentissage par les conversations ! De longs débats entre les deux amis qui les mènent dans les dédales de la vie à proximité vers les hautes sphères de la quête de spiritualité. Et quand Momo apprend que Ibrahim appartient à une longue tradition spirituelle, la boucle semble bouclée car l'adolescent a trouvé le maître qui l'éclaire... mais ce n'est pas encore le cas. En vérité, la boucle ne tracera un cercle complet que quand Momo fera un voyage initiatique au pays de Ibrahim où il fréquentera les tekké, ces lieux de retraite où les derviches tourneurs signent leur symbiose avec l'univers, quand il s'éprend lui-même de cette danse à l'éloge du Seigneur, quand il sombre définitivement dans le réalisme poétique qui fut la voie de Ibrahim et quand il hérite (au propre et au figuré) de son vieil ami qu'il ‘'remplace'' dans l'épicerie, devenant à son tour l'Arabe du coin ; "ouvert de huit heures du matin jusqu'à minuit et même le dimanche".
L'ouvrage
‘'Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran'', 112p., mouture française par Eric-Emmanuel Schmitt - Editions Magnard, 2004, Disponible à la Librairie al Kitab.


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