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Des pinceaux libres
Galerie Saladin — Exposition «petits formats»
Publié dans La Presse de Tunisie le 19 - 02 - 2016

Dans la miniature, il y a la gestuelle de l'artiste libérée de toute attache. A la galerie Saladin, plusieurs peintres exposent de petits formats qui en disent long sur leur force intérieure. Venez, scrutons ensemble le financement des must de la peinture, le voyage est long et féerique et la poésie s'exprime à petites doses.
D'emblée, on est attiré par les œuvres du doyen de la peinture, Hédi Turki, ses moindres esquisses sont un poème aux couleurs pastels qui tend vers l'infini. Un trait volubile en continuité. Sa peinture est, en elle-même, une balade puisée dans son for intérieur. Une toile datée de 1961 séduit le regard. Une toile en avance sur son temps, contemporaine puisque parsemée ça et là par un collage minutieux sur fond de peinture longiligne et noyée dans des couleurs apaisantes. Toile de maître qui se distingue par rapport aux autres exposants. Puis, on rencontre les évasions de Ali Louati dans Dame nature. La Tunisie, lumineuse, transparente, exécutée dans une aquarelle étincelante. Couleurs paisibles et sérénité. Hamda Driden, lui, rend hommage à la femme corpulente et met en relief toute sa grâce... Un clin d'œil à Botero qui inspire aussi les peintures de Ghazoua Riahi. Belle couleur harmonieuse, gestuelle libre et voluptueuse. Les atouts de la femme sont maîtres des lieux.
Différents styles nous emportent loin, exprimant ainsi les fluctuations des pinceaux entachés de rêves. Adnène Haj Sassi s'exprime par des jets d'acrylique, il mise sur les couleurs et emprunte le chemin d'un abstrait qui obéit à un rythme saccadé. Au détour d'un regard, Hatem Gharbi s'exprime à travers le bois. Cette matière noble met en exergue un savoir-faire et une minutie déconcertante. Il flirte avec la calligraphie. Ce peintre tamponne l'acrylique, ce qui confère à ses œuvres une sorte de transparence dans un élan de lucidité. Des formes presque géométriques mises en valeur par des couleurs chatoyantes et chaudes. Couleurs terre. Quant à Mohamed Guiga, à travers un feutre fin, il nous invite à déflorer son univers onirique non moins tumultueux. Des personnages, des yeux au regard fixe... Cet amoureux fou du ciel et de la lune balade son pinceau dans l'ombre et la lumière. Il exprime un mal-être sociétal. Le peintre engagé qui a les mots pour le dire. Ces tableaux sont des mots. Des mots enchevêtrés mis en relief par un blanc qui contraste avec le noir indélébile. Abdelwaheb Charni laisse promener son pinceau dans un univers riche dont le rivage est la mer... Un élan abstrait savamment coloré... bleu, jaune, vert «le tout n'est que paix et sérénité». Samir Ben Gouia zoome sur les yeux expressifs et sème la joie de vivre faisant montre d'une liberté d'exécution qui obéit aux fluctuations de son imaginaire... De l'abstrait noyé dans le figuratif. Hamadi Ben Saâd, aux touches infantiles, fait revivre l'enfant qui sommeille en lui. Il ne jure que par la craie à l'huile et nous offre un visage asymétrique haut en couleur où l'œil, prépondérant, exprime un imaginaire débordant parsemé de couleurs vives. Le pinceau de Leïla Shili est voluptueux, il répond à l'appel de son cœur... Il est libre et voyageur... et la sensualité est son maître... Corps de femme à la nudité pudique... emporté par un doux tourbillon. Une peinture en mouvement... Elle est femme.
Mohamed Zouari, avec ses croquis, nous invite à des scènes... On croit entendre des femmes chuchoter leurs secrets les plus cachés... La femme mère et nourricière est le guide de son pinceau. Fethi Ben Zakour peint des portraits qui éclatent de réalisme. Presque photographiques, ses œuvres obéissent à un figuratif précis et net. Sa gestuelle est minutieuse et son pinceau capte le moindre détail. La majorité de ces peintres allient acrylique et collage. Certains même utilisent du papier journal. L'imaginaire de Mongi Maâtoug est lumineux. Touches fluides et dégoulinantes, il a choisi la transparence exprimée à travers un beau jeu de couleurs apaisantes. Rafik El Kamel allie l'acrylique au collage, l'abstraction guide un pinceau qui connaît son chemin... Il transcende. Walid Zouari improvise et nous ouvre grandes les portes d'un monde intérieur, où des visages multiples, tels des enfants têtards observent, le regardant et sèment la joie. Abdelhamid Thabouti, dans un élan d'abstraction, mise sur différents atouts. On croit voir des corps et des visages enrobés de touches lumineuses et parsemés de collage minutieux, une sorte de trompe-l'œil. Amor Ghedamsi, quant à lui, joue avec le bois, il le sculpte et l'imbibe de calligraphie. Yosr Jamoussi nous ouvre grandes les portes de son monde onirique. Presque en 3D, ses peintures sont saillantes, parsemées de personnages venus d'ailleurs, venus tout droit de ses rêves. Ses touches sont précises et expriment sa vie intérieure. Souad Mahbouli procède par touches... Taches colorées qui inspirent des paysages entachés d'un abstrait vivace aux couleurs chatoyantes. Mounir Ben Moussa est à cheval entre le figuratif et l'abstrait. Ses touches sont saillantes et fraîches et savamment colorées. Kaouther Jelassi possède un pinceau profond et suggestif. Il va loin jusqu'aux fluctuations d'un univers onirique où des images s'enchevêtrent en un univers tumultueux. Samir Makhlouf, tel un architecte, refait le monde. Il l'exprime non sans poésie. Il allie le pastel et l'acrylique pour scruter le firmament et se noyer dans la mer. Raouf Karray a un pinceau nostalgique. Il se balade dans les traditions. Un régal pour les yeux. Ses mergoums aux couleurs vives sont repris majestueusement et nous réconcilient avec notre identité. Abdelatif Romdhani nous offre un figuratif à travers une gestuelle bien rythmée. Un enfant, une femme et leur reflet dans un miroir sont enfantés par un pinceaux gracieux et volubile... Mohamed Chalbi peint des portraits qui se cachent derrière des traits longilignes. Touches saillantes... Il cache ses personnages derrière des barreaux... en mal de liberté. Islem Bel Hay Romdhane nous offre une peinture assez originale de gravures sur cuivre. Le pinceau agile se noie dans des couleurs terre noyées dans un noir non moins lumineux. Fereyel Lakhdar se distingue par une liberté d'action. Son pinceau déploie ses ailes et personnifie les anges. Cette artiste n'a pas peur de scruter le firmament. Esquisses et couleurs n'obéissent qu'a un seul monde les méandres de l'onirisme. Baker Ben Frej promène son pinceau sur du papier fin. Collage et peinture sont emportés par un tourbillon de couleurs. Son lieu de prédilection: la mer et ses richesses, les poissons, l'un des symboles de notre culture. Ali Zenaïdi rehausse sa peinture par un collage insoupçonné. Femmes en habits traditionnels, nature morte, son pinceau cultive les traditions et nous emporte loin dans un réalisme entaché d'abstrait.
Avec cette belle peinture fluide et en mouvement, on a effleuré l'univers imaginaire de chaque peinture. Des pinceaux libres et bien rythmés puisent leur force dans la vie intérieure de chacun de ces artistes. Un pinceau qui n'a pas peur de se perdre dans les profondeurs.


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