Des centaines de supporters se sont rassemblés avant-hier pour réclamer le départ du président du club, de plus en plus contesté ces derniers temps. Depuis le début de la semaine dernière, l'ambiance au sein du CSS n'est pas au beau fixe. La reprise des entraînements en date du lundi 2 août a été controversée. La direction du club a eu recours à un huissier pour faire le constat de l'absence de certains joueurs qui avaient menacé de faire grève pour cause d'impayés. Et même si les joueurs avaient finalement renoncé à faire grève, la situation ne s'est pas améliorée pour autant. Et pour cause : les finances du club ne sont toujours pas au beau fixe. Et ce n'est pas la politique d'austérité menée par le bureau de Moncef Khemakhem qui consiste à alléger la masse salariale en se débarrassant des joueurs à « gros » salaires qui a réglé les problèmes financiers. La situation se complique L'état de santé du président du club n'a fait que compliquer une situation déjà critique, voire au bord de l'explosion. Depuis que Moncef Khemakhem a connu des difficultés de santé, il a eu du mal à gérer convenablement les affaires courantes du club. Et comme la situation financière ne s'arrange pas, la grogne des supporters n'a fait qu'empirer. La colère des supporters sfaxiens est telle qu'ils se sont rassemblés par centaines avant-hier pour réclamer le départ du président du club, Moncef Khemakhem. Dénicher de généreux donateurs Comme il n'arrive pas à subvenir aux besoins financiers du club, le premier responsable du CSS doit s'adresser aux autres hommes d'affaires sfaxiens pour l'aider. Or, en ces temps difficiles de crise financière, dénicher de généreux donateurs n'est pas chose aisée. Or, le président du CSS doit agir dans l'urgence. A défaut, il cristallise la colère des supporters du club qui n'apprécient guère la situation critique dans laquelle se trouve leur club. Le CSS a sauvé sa saison sportive in extremis en remportant la Coupe de Tunisie après s'être imposé aux tirs au but devant le CA. En s'attribuant le trophée de la Coupe de Tunisie, les Sfaxiens ont sauvé un exercice sportif durant lequel ils ont cumulé les contreperformances. Après avoir échoué en Ligue des champions, ils se sont rabattus sur la Coupe de la CAF. Mais même en C3 africaine, les « Noir et Blanc » ne sont pas allés bien loin. En championnat de Tunisie, ils ont terminé à la cinquième place qui ne leur permet pas de disputer une compétition continentale. Heureusement qu'ils ont pu rectifier le tir en remportant Dame Coupe. Aujourd'hui, Moncef Khemakhem est à la croisée des chemins. Ou il trouve une issue à la crise financière, ou il ferait mieux de démissionner et céder la place à quelqu'un d'autre. S'il s'accroche à son poste et ne trouve pas de ressources financières, il devra faire face seul à la colère des supporters. Bref, le président du CSS subit de plein fouet l'amalgame juridique dans lequel se trouvent tous nos clubs dits « professionnels ». Des clubs qu'on oblige à rester à la merci de généreux donateurs et, parallèlement, on exige d'eux qu'ils se comportent financièrement comme des équipes professionnelles de football en honorant les gros salaires de leurs joueurs et entraîneurs. Or, ces messies des temps modernes subissent, à l'image de Moncef Khemakhem, les conséquences ravageuses d'une crise économique sans précédent à cause d'une pandémie sanitaire qui met à mal l'économie mondiale. Des messies qui n'arrivent plus à se monter aussi généreux qu'exigeraient les budgets de grands club de la trempe du CSS.