Naturalisation en France : une nouvelle circulaire signée par Bruno Retailleau vient durcir les conditions d'accès à la nationalité française. Le texte, transmis à tous les préfets, met l'accent sur des critères plus stricts, suscitant de vives inquiétudes auprès de nombreux Tunisiens résidant en France. Le ministre de l'Intérieur rappelle que « la naturalisation n'est pas un droit », mais bien une décision souveraine du gouvernement. Si le nombre de naturalisations a augmenté en 2024 (66 745 cas, +8,3 %), cette hausse serait due, selon l'administration, à un rattrapage lié à des difficultés techniques en 2023. Le nouveau texte exige désormais un renforcement du niveau de langue française, une adhésion sans faille aux valeurs de la République, et surtout un parcours jugé « exemplaire ». Toute irrégularité de séjour passée pourrait jouer en défaveur du demandeur. Parmi les critères renforcés, la circulaire exige que le candidat démontre une insertion professionnelle continue sur cinq ans ainsi que des ressources stables et suffisantes, hors aides sociales. Ces conditions pourraient exclure de nombreux Tunisiens installés depuis peu ou exerçant des emplois précaires. Retailleau, qui avait déjà révisé la circulaire Valls sur la régularisation des sans-papiers, poursuit ici sa ligne très ferme sur l'immigration. Il attend un bilan d'application de la circulaire de la part des préfets dans les trois mois. En clair, pour le ministre, être naturalisé aujourd'hui suppose de prouver une assimilation complète à la société française, tant sur le plan linguistique que civique, légal et économique. Une orientation qui, selon plusieurs observateurs, risque de complexifier davantage l'accès à la nationalité pour des milliers de demandeurs, notamment issus de la diaspora tunisienne.