Les objectifs fixés par le réseau : renforcer la capacité des jeunes Tunisiens à nouer des coalitions pour défendre leurs causes et les doter des compétences leur permettant de militer pour des questions touchant à leurs intérêts En janvier 2014, l'association RAJ Tunisie a été créée. Cet organisme non gouvernemental a été fondé par un groupe de jeunes qui a eu l'idée de créer un réseau en s'inspirant des expériences des pays voisins, tels que l'Algérie ou le Maroc, où des réseaux altermondialistes — tel le mouvement des jeunes Marocains — ont été fondés. L'association qui ne bénéficie d'aucune subvention se fixe les mêmes objectifs que ces réseaux: faire parvenir la voix des jeunes aux plus hautes sphères décisionnelles, les faire participer au développement régional, encourager les jeunes dans les régions à s'engager dans le bénévolat et proposer des alternatives plus intéressantes aux politiques actuelles de la jeunesse. En se basant sur les indicateurs établis par les organismes officiels, les membres du réseau alternatif des jeunes de Tunisie ont analysé la situation sociale et économique du pays et la place qu'occupent les jeunes dans les politiques du gouvernement et leur contribution au processus de transition économique et démocratique du pays. Les chiffres et les statistiques qui ont été établis dans les divers secteurs reflètent la situation sociale des jeunes qui ont été progressivement marginalisés, alors qu'ils ont été le principal catalyseur de la révolution. Quasiment absents de la vie politique, ils sont faiblement représentés dans les partis et ne sont pas associés à l'élaboration des politiques de jeunesse tandis que leurs revendications sont restées insatisfaites. Les statistiques sur la jeunesse qui ont été établies par des sources officielles et non officielles viennent confirmer cela: 95% des jeunes ne participent pas à la vie politique, 31,3% des diplômés de l'enseignement supérieur sont au chômage et ils sont plus de 40% à ne pas faire confiance aux députés et aux membres du gouvernement. Sur le terrain, les associations présentes dans les régions ne jouent pas un rôle suffisamment efficace pour aider les jeunes à contribuer au développement économique et à la vie politique et associative dans leur région. Exclusion sociale et économique Vingt-deux associations se sont mises d'accord pour unir leurs efforts afin de mettre en œuvre un projet collectif visant à sortir les jeunes de leur exclusion sociale et économique et à en faire une force de contestation pacifique, capable d'infléchir les décisions politiques sur les sujets relatifs à la jeunesse. Les objectifs ont été fixés par le réseau qui a été créé. Il s'agit de renforcer la capacité des jeunes Tunisiens à nouer des coalitions pour défendre leurs causes et à les doter des compétences leur permettant de militer pour des questions touchant à leurs intérêts. Des ateliers ont été organisés un peu partout dans les régions par le réseau alternatif des jeunes (RAJ) pour débattre des questions liées au chômage des jeunes, à la participation à la vie civile et politique et à leur contribution au développement régional. Récemment, une conférence de presse a été organisée par des jeunes appartenant à l'association au cours de laquelle ils ont présenté un livre intitulé « La promotion des questions de la jeunesse » dans lequel figurent plusieurs recommandations sur les thèmes de l'emploi des jeunes, de la participation politique et associative et de l'autonomisation économique et sociale. Dans ce livre, les membres du réseau préconisent, entre autres, d'organiser un congrès national de lutte contre le chômage, de mettre en place un plan d'évaluation des mesures étatiques pour lutter contre le chômage, de garantir une meilleure représentativité des jeunes dans les conseils régionaux et surtout d'élaborer des politiques nationales pour la jeunesse plus audacieuses, rompant avec les choix actuels.