Tunisie : Feu vert pour l'accélération des projets bloqués dans le secteur du transport    Tunisie – Le stockage de l'eau dans les barrages atteint un record qui date de 6 ans    Un navire chargé d'aides à la bande de Gaza attaquée en pleine mer par des drones    Tunisie – 92% des ouvrières agricoles ne bénéficient pas de couverture sociale    Décès du chef du poste de police à Tozeur : les précisions du parquet    Tunisie – METEO : Cellules orageuses sur les hauteurs du nord ouest    Miss Tunisie 2025 : Lamis Redissi représentera la Tunisie à Miss World en Inde    Alerte au tsunami après un séisme de magnitude 7,4 au Chili    Gymnastique rythmique : la Tunisie en lice au Championnat d'Afrique au Caire    Drame en Inde : une influenceuse de 24 ans se suicide après une perte de followers    Liberté de la presse: La Tunisie se classe 129e sur 180 pays    Alerte au tsunami après un séisme de magnitude 7,4 près des côtes argentines et chiliennes    Ridha Chkoundali : ni l'Etat ni les sociétés communautaires ne peuvent créer de la richesse !    Béja : Un homme de 82 ans se jette dans l'oued    Un bus ravagé par les flammes à l'entrée de Tunis    Bientôt le recours à la technologie PET Scan pour détecter le cancer de la prostate    Nouveau communiqué du comité de l'ESS    Foot – Ligue 1 (28e journée) : Faux pas interdit pour le trio de tête    DECES : Tahar SIOUD    Affaire d'embrigadement : la justice se prononcera aujourd'hui 2 mai 2025    Tunisie : Le TMM à 7,50 %, plus bas niveau depuis février    Aménagement du parc national d'Ichkeul et protection des espèces menacées : une priorité pour le ministre de l'Environnement    Tourisme en Tunisie : Les recettes atteignent 1,6 milliard de dinars à fin avril 2025    La Liga: Le Rwanda désormais un sponsor de l'Atlético de Madrid    « Médecins en colère » : les jeunes praticiens tunisiens descendent dans la rue    L'été 2025 sera-t-il moins chaud que d'habitude ? Que disent les modèles scientifiques ? [Vidéo]    L'incroyable traque de Ridha Charfeddine    Non, TF1 n'a jamais annoncé l'assassinat de Marina Carrère d'Encausse    Affaire Ahmad Soueb : décision cruciale attendue aujourd'hui    Foire internationale du livre de Tunis 2025 : hommages, oeuvres et auteurs primés au Kram    CAN U20 – Groupe B – 1ère journée – Tunisie-Nigeria (0-1) : Ils ont manqué de tact    Poulina réalise un résultat net individuel de 162 millions de dinars    Visite présidentielle à Dahmani : Les cinq points essentiels du discours de Kais Saïed (Vidéo)    Washington propose des discussions à Pékin sur les droits de douane    Le président Kais Saïed vise à transformer les ruines du moulin de Dahmani en levier économique    Israël bombarde Damas au nom des Druzes : l'impunité continue    L'Open de Monastir disparait du calendrier WTA 2025 : fin de l'aventure tunisienne ?    Signalgate : Trump se sépare de son conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz    Psychanalyse de la Tunisie : quatre visages pour une même âme    Ce 1er mai, accès gratuit aux monuments historiques    Décès de la doyenne de l'humanité à l'âge de 116 ans    Par Jawhar Chatty : Salon du livre, le livre à l'honneur    La Suisse interdit "Hamas" sur son territoire à partir du 15 mai    « Un monument…et des enfants »: Les jeunes à la découverte du patrimoine tunisien les 3 et 4 mai    Bâtisseurs : un hommage filmé aux pionniers de l'Etat tunisien    Match FC Barcelona vs Inter Milan : où regarder la demi-finale aller de la Ligue des Champions, le 30 avril 2025 ?    Demain 1er mai, l'accès aux musées, aux sites et aux monuments sera gratuit    Décès de Anouar Chaafi, le talentueux metteur et scène et artiste tunisien tire sa révérence    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Flux financiers illicites: 3.4 milliards de dinars de pertes annuelles
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 09 - 2021

L'Institut interrégional de recherche des Nations unies sur la criminalité et la justice (Unicri) et l'Agence de coopération internationale allemande pour le développement (GIZ) ont publié, récemment, une étude sur les flux financiers illicites (FFI) et la récupération des actifs en Tunisie.
D'après l'enquête publiée récemment par l'Institut interrégional de recherche des Nations unies sur la criminalité et la justice (Unicri) et l'Agence de coopération internationale allemande pour le développement (GIZ), le montant total des sorties de capitaux illicites, en 2013, a atteint près de deux milliards de dollars (5,6 milliards de dinars, à prix constants), ce qui s'élève à environ 181 dollars (507 dinars) par habitant, indique la même source. L'Unicri et la GIZ classent la Tunisie comme le huitième pays le plus corrompu de la région de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient (Mena). D'après « Global Financial Integrity », l'économie tunisienne est entièrement rongée par les FFI. Elle subit une perte de plus de 1,2 milliard de dollars (3.4 milliards de dinars) par an. Ces pertes ont un impact considérable sur l'économie tunisienne et la vie quotidienne des Tunisiens moyens, précise l'étude de l'Unicri et la GIZ.
Afin de bien comprendre le phénomène des flux financiers illicites, il est important d'en connaîre la définition exacte. Ainsi, les FFI correspondent à tous les fonds obtenus, transférés ou utilisés de façon illicite au-delà des frontières d'un pays. C'est l'illégalité qui est la principale caractéristique, s'agissant de la façon dont les fonds ont été acquis, transférés et utilisés. Ainsi, les activités criminelles en Tunisie se présentent sous différentes formes et menacent la stabilité économique et sociale du pays de différentes manières. Selon le Gafi, le terrorisme et son financement représentent l'activité criminelle la plus répandue, suivis de la corruption et des abus de marchés ou de réglementation. Le trafic de drogues (en particulier de cannabis) et des ressources non renouvelables, telles que le pétrole, crée également de grandes quantités d'activités illégales qui nuisent à l'ensemble de l'économie tunisienne.
Selon les experts, la récupération de seulement 10% de ce que la Tunisie perd à cause des FFI permettrait au gouvernement de subventionner entièrement les coûts du salaire minimum pour 40.000 jeunes pendant un an, ou de subventionner 50% des coûts du salaire minimum pour 80.000 jeunes pendant un an.
Tout le continent africain serait affecté
L'étude réalisée par l'Unicri et la GIZ recommande aux autorités nationales d'envisager la création et le renforcement de mécanismes non pénaux pour la saisie et la confiscation des avoirs mal acquis dans un contexte de crimes liés aux FFI. Il serait aussi judicieux d'adopter et de mettre en œuvre des mécanismes centralisés de recouvrement à travers la coordination des différents intervenants concernés.
D'après les statistiques publiées par l'Observatoire tunisien de l'économie, en partenariat avec le Réseau africain pour la justice fiscale, quand l'Afrique réussit à faire entrer 1 milliard de dollars d'investissement étranger, le continent en perd en réalité 2 milliards. C'est le constat fait par des experts qui se sont penchés sur la question des flux financiers illicites en Afrique.
Toujours d'après les analystes, sur le continent africain, il y a plusieurs manières d'avoir recours à des financements illicites. Dans la plupart des cas, les FFI sont découverts dans des cas de corruption commis bien souvent par des fonctionnaires travaillant pour l'Etat en question (5%), dans des activités criminelles, telles que le trafic de drogue, la traite humaine ou encore le commerce des armes (30%), le reste émanant de transactions commerciales comme l'évasion fiscale. Les experts expliquent également que les flux financiers illicites sont générés par la volonté de dissimuler des biens illicites. « Une volonté qui est provoquée par une mauvaise gouvernance de la part des Etats africains. Même s'il existe dans la plupart des pays des organismes de réglementation censés contrôler ces flux, le manque de moyens financiers, humains et techniques ne leur permet pas de travailler suffisamment à la détection des FFI », soulignent-ils. Il a été également noté que les incitations financières délivrées par les Etats sont l'un des plus grands facteurs de ce fléau qui ronge le continent. La non-évaluation de leur impact sur les recettes nationales ne peut que conduire vers une fuite en avant.
Le montant moyen de FFI perdus annuellement par l'Afrique se chiffre entre 50 et 148 milliards de dollars. Une hémorragie dans laquelle les Etats ont leur part de responsabilité. En effet, cette perte de revenus est due essentiellement aux nombreuses incitations financières octroyées par les gouvernements en vue d'attirer les multinationales.
Les pays d'Afrique les plus touchés par les flux financiers illicites sont le Nigéria et l'Afrique du Sud, qui sont en somme les plus gros pourvoyeurs d'avantages fiscaux en faveur des multinationales. Les secteurs qui sont essentiellement visés par les FFI sont le pétrole et les industries minières, les fruits et le secteur halieutique.
Les pays africains continuent de plus en plus à octroyer des incitations financières dans le but d'augmenter les fameux IDE pour un meilleur développement économique. Mais le revers de la médaille s'avère risqué. En effet, les incitations fiscales correspondent généralement à une exonération partielle, voire totale des impôts pour ces grandes firmes et donc à une baisse des revenus fiscaux. Ainsi, l'implantation de multinationales en Afrique crée, certes, des emplois, mais ne traduit pas forcément une prospérité économique.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.