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Grâce à l'intelligence de son peuple et au sang des martyrs
20 mars 1956 -20 mars 2016
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 03 - 2016


Par Foued ALLANI
La Tunisie arracha son indépendance, suite à une lutte pacifique puis armée et se libéra ainsi du joug de 75 longues années d'occupation française.
Jamais le peuple tunisien n'a été aussi heureux comme ce jour-là. Mieux encore, au summum de son bonheur. Ce jour-là, le 20 mars 1956, il ya de cela 60 ans, la Tunisie venait d'arracher son indépendance après 75 longues années d'occupation française. Indépendance chèrement acquise grâce à une âpre lutte contre la puissance colonisatrice et de lourds sacrifices. Ce jour-là, le peuple tunisien devait de concrétiser tous les objectifs adoptés par le mouvement réformiste, né au milieu du XIXe siècle, et par le mouvement national né en 1920. Tels que devenir souverain, fonder une démocratie pluraliste et constitutionnelle représentée par un Etat moderne, pacifiste, de droit et des institutions et au sein d'une société équilibrée, épanouie, créative et tolérante. La fin de la colonisation a donc été l'aboutissement d'un processus ayant commencé dès l'avènement de celle-ci, le 12 mai 1881, puisque le peuple tunisien n'avait jamais accepté cet état de fait que la France lui avait imposé par les armes et qu'elle avait maquillé en protectorat. Un montage juridique, consistant en une convention signée par le bey, sous la menace, ayant permis de transférer l'autorité du prince à l'Etat français. Il avait d'abord opposé une farouche résistance malgré le déséquilibre des forces en faveur de l'agresseur. Puis quand l'occupation devint réalité, il s'employa à revendiquer des réformes politiques, économiques et sociales afin de sortir de la misère dont il souffrait, et enfin il déclara son intention de tout mettre en œuvre pour acquérir son indépendance.
Vers la mobilisation générale
du peuple
Les revendications tunisiennes commencèrent par avoir un caractère social et économique et furent transmises au pouvoir colonial à plusieurs reprises dès la fin des années 1880, puis se développèrent en incluant des revendications à caractère politique dès 1907 grâce au mouvement des Jeunes Tunisiens dirigé par le leader Ali Bach Hamba. Dirigé depuis 1934 par le Néo-Destour, parti né de la scission avec la formation mère, le Parti libre constitutionnel, ou parti du Destour (de la constitution, fondé en 1920 par des représentants de l'élite tunisienne, à leur tête le cheikh Abdelaziz Thaalbi), le mouvement national avait petit à petit préparé le peuple à la confrontation avec un pouvoir colonial réfractaire aux revendications les plus élémentaires. Malgré la répression sanglante de bon nombre de mouvements sociaux pacifiques tels que ceux de 1905, 1906, 1911, 1912, 1938 et autres, le peuple tunisien, et à sa tête ses leaders, ne baissa jamais les bras ni n'abandonna les moyens pacifiques. Réunis, en août 1946, les représentants du mouvement national revendiquèrent publiquement et sans équivoque l'indépendance du pays comme étant la priorité des priorités. Il furent poursuivis par les autorités coloniales et une partie d'entre eux furent jetés en prison. Le peuple réagit en observant une grève générale.
Suite à cela, le résident général français, gouverneur du pays au nom de l'occupant, déclara que son gouvernement envisageait de faire évoluer les relations avec la Tunisie vers plus d'autonomie de cette dernière. Le mouvement national intensifia alors son action sur le double front intérieur et extérieur et commença à tout mettre en œuvre pour internationaliser la cause tunisienne et la lier à celle du reste des pays du Maghreb et même à celle de tous les peuples encore sous le joug de la colonisation. En avril 1950, Habib Bourguiba, leader du mouvement national, proposa à la France une série de revendications du peuple à même de mettre fin à la présence effective de cette dernière en Tunisie, tout en préservant quelques-uns de ses intérêts. Deux mois après, le gouvernement français annonça timidement son intention d'envisager une forme d'autonomie interne pour la Tunisie, mais fit volte-face fin décembre 1951. Entre-temps, les Tunisiens maintinrent la pression contre l'occupant au prix d'une répression ayant fait plusieurs martyrs.
Eclata alors, en janvier 1952, l'insurrection du peuple tunisien et sa résistance armée. Les principaux leaders du mouvement national furent jetés en prison et la direction de la lutte politique et armée fut confiée au leader Farhat Hached, dirigeant du mouvement syndical national et porte-étendard de la cause tunisienne auprès des instances internationales. La pression nationale était telle que le gouvernement français ordonna, entre autres d'éliminer Hached. Il sera lâchement assassiné le 5 décembre 1952 près de Tunis. Cela fit l'effet de l'huile sur le feu et son martyr provoqua l'indignation de l'opinion internationale et aussi des émeutes dans plusieurs pays colonisés et annonça le ras-le-bol de ces derniers face à la colonisation.
De l'autonomie interne à l'indépendance
Humiliée suite à sa défaite en mai 1954 lors de la fameuse bataille de Dien Bien Phu au Vietnam, harcelée par la résistance tunisienne armée, coriace et performante, la France envisagea de remettre totalement en question sa politique coloniale. Et c'est ainsi que le 31 juillet 1954, Pierre Mendès France, chef du gouvernement français, annonça devant le bey à Tunis la décision de son pays d'octroyer l'autonomie interne à la Tunisie. Décision applaudie par le mouvement national en tant que pas sérieux vers l'indépendance. Un nouveau gouvernement tunisien vit alors le jour le 7 août sous la présidence du leader Tahar Ben Ammar, entre autres président-fondateur en 1944 du Front national tunisien, collectif des différents partis et organisations nationales et personnalité, très respectée sur le double plan national et international, dans le but de mener les négociations avec le gouvernement français. Celles-ci débutèrent le 4 septembre à Tunis. Houleuses et parfois dans l'impasse, les négociations aboutirent enfin. Et c'est ainsi que le 22 avril 1955, le protocole d'accord sur les conventions instituant l'autonomie interne de la Tunisie fut signé. Lesdits textes seront quant à eux signés le 3 juin de la même année. La décision fut immédiatement rejetée par le leader Salah Ben Youssef, le très populaire secrétaire général du Néo-Destour et principal bâtisseur dudit parti à partir de 1945 et ce, après avoir pourtant bien reçu, à l'époque l'annonce de Mendès France déjà citée. Une véritable crise éclata alors entre Ben Youssef et Bourguiba qui fit couler beaucoup de sang, essentiellement du côté des youssefistes. Une dangereuse situation qui faillit emporter le mouvement national. Le Néo-Destour trancha enfin en faveur de Bourguiba lors de son congrès extraordinaire, à Sfax, en novembre 1955. La crise se poursuivit et participa ainsi à accélérer, le processus de l'indépendance. De nouvelles négociations furent alors inaugurées le 29 février 1956 entre le gouvernement tunisien dirigé par le président du conseil Tahar Ben Ammar et le gouvernement français dirigé par le président du Conseil Guy Mollet et aboutirent, quelques jours plus tard, non sans achoppements, à la signature, le 20 mars vers 17h45, à Paris du protocole d'indépendance de la Tunisie. Mais la Tunisie dut affronter à la fois les défis de la construction du nouvel Etat, ceux du développement et ceux imposés par la France non pressée d'évacuer totalement le pays. Après plusieurs batailles durant lesquelles jeunes armées nationales et résistance avaient enregistré de spectaculaires exploits, le dernier soldat français quitta le pays le 15 octobre 1963. Quelques mois plus tard, soit à la date symbolique du 12 mai, la Tunisie promulgua la fameuse loi nationalisant les terres agricoles, jusque-là encore occupées par des colons français, mettant ainsi définitivement fin à toute occupation étrangère de son sol.


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