« Protectorat 1881 », un docu-fiction tunisien de Tarak Ibrahim projeté à l'ouverture du festival international du film pour l'enfance et la jeunesse, a suscité l'enthousiasme du public. Lundi soir, au Théâtre municipal de Sousse, l'équipe du Fifej (Festival international du film pour l'enfance et la jeunesse) a donné le coup d'envoi à sa 11e session, en présence d'un public nombreux et d'invités tunisiens et étrangers. Et comme de coutume, pendant la cérémonie d'ouverture, il y a eu l'allocution de bienvenue, les présentations des jurys et des invités, avec des pauses chants et musique interprétés, cette fois, par Yasser Jradi, lui-même cinéphile et ami des festivals de cinéma. Le film de l'ouverture n'était autre que « Protectorat 1881 », un vieux projet de docu-fiction, longtemps rêvé par son producteur, et qui a enfin vu le jour. Il s'agit d'une relecture d'une partie importante de notre histoire, revue et mise à jour après la révolution de 2011. Mohiédine Temimi, producteur, Hichem Jerbi, scénariste, et Tarak Ibrahim, réalisateur, voulaient restituer le vécu de ceux dont la mémoire est perdue ou relativement occultée. Les moments choisis sont les premières péripéties de l'occupation et des soulèvements populaires du Nord, jusqu'à la signature du protectorat. N'ayant pas été au rendez-vous de l'ouverture à cause d'un problème de coordination inhérent au festival, nous nous basons, dans ce compte rendu, sur les feed back des festivaliers. D'après eux, cela s'annonce bien. Le public n'était pas venu uniquement pour la cérémonie, mais aussi pour voir le film qui a suscité son enthousiasme. Car, dans « Protectorat 1881 », il y a des clins d'œil sur une culture de la résistance annoncée du temps du protectorat français et qui continue jusqu'à aujourd'hui. Il paraît que ce public a chaudement applaudi les moments où il s'est reconnu et où les répliques en disent long sur ce qu'il ressent, aujourd'hui, en cette période glissante, dans laquelle l'histoire, avec un grand « H », est en train de s'écrire. Mais ce même public ira-t-il voir les films programmés pour une semaine de festival ? Là est la question. Attendons voir. Rappelons, quand même, qu'en compétition internationale, on compte 31 courts et longs métrages, en plus d'une dizaine de films programmés dans le cadre d'une nouvelle section consacrée au Premier court métrage. Les ateliers, dirigés par des professionnels du cinéma, ont démarré en cette matinée du mardi 22 mars 2016. Car, rappelons-le, également, un des volets les plus importants du Fifej est la formation. Fidèle au principe de l'éducation par l'image depuis sa création en 1991, ce festival propose 18 ateliers qui accueillent 150 jeunes participants, envoyés par 17 établissements universitaires. Et pour compléter ce volet formation, le festival consacre son « Ecole de cinéma » aux élèves du gouvernorat de Sousse. Dans le cadre d'un colloque, le Fifej recevra les représentants de toutes les organisations cinématographiques, qui seront appelées à faire l'état des lieux du secteur, à réfléchir à une plate-forme d'action commune et à envisager la création d'une structure de coordination et de lutte pour imposer la gestion participative de la question du cinéma en Tunisie. Les espaces qui accueillent cette session intitulée « L'autre regard », sont, bien entendu, le Théâtre municipal, et le Centre culturel de Sousse, la maison de la culture de Kalaa Sghira et la maison de la culture Akouda. Des espaces d'art et de création se sont joints à la carte. Il s'agit de l'Espace Tiziri 13, Dar Kmar et Espace Arena .