Le CA n'est plus sur son petit nuage et l'explication face à l'EST ne prendra pas des allures de match-gala avec paillettes et confettis ! Et c'est reparti pour un tour ! Un peu plus de cinq mois après le dernier derby, les deux rivaux vont se retrouver dimanche pour en découdre de nouveau. L'occasion pour le champion sortant de prendre sa revanche après l'inconsolable détresse de l'aller. D'autant que la partie a été marquée par des scènes d'hystérie sur les gradins, conjuguées au camouflet infligé par l'EST, mettant notamment un terme à la saison de Daniel Sanchez sur le banc clubiste. Un véritable imbroglio s'en est suivi pour le CA, sorte de situation confuse, une affaire mal embarquée et d'une grande complexité. De quoi forcément nourrir des regrets pour un CA dont le désarroi est plus que jamais entremêlé d'amertume. Quand on veut être trop malin, on est pris à sa propre turpitude. C'est la leçon à tirer pour le Club Africain, l'enseignement majeur à retenir en cette période d'attente fébrile, sorte de veillée d'armes prolongée, de mise au vert d'avant-derby. Car pour le CA, la différence est frappante entre le derby de l'aller et celui à venir. A l'aller, le club de Bab Jedid caracolait en tête. Maintenant, il se morfond dans le magma du classement. Cette longue agonie a bel et bien débuté suite au revers face à l'EST. C'est un constat sans appel, un diagnostic que l'on remet forcément au goût du jour. Les joueurs en général n'oublient jamais les péripéties du derby et le «tenant» de ce duel perpétuel. On appelle ça l'ascendant psychologique. Les vieux routiers des chocs entre frères ennemis en savent quelque chose. Quant aux néophytes, il s'agit ni plus ni moins que d'un baptême du feu grandeur nature. Tourner la page de l'acte I du derby et se tourner vers le tome II de ce grand format exigent un état d'esprit à toute épreuve, un mental d'acier. Car se focaliser exclusivement sur le cauchemar de l'aller relèverait du doux euphémisme. Alors autant relativiser, positiver et surtout remettre les pieds sur terre. Le CA n'est plus sur son petit nuage et la prochaine explication face à l'Espérance ne prendra pas des allures de match de gala, avec paillettes et confettis. Les Clubistes sont prévenus... L'Espérance les attend de pied ferme avec pour objectif de les enfoncer un peu plus encore vers les abîmes du classement. L'aisance plutôt que le confort ! Plus que le dernier match d'une saison régulière, c'est un derby, a répété et martelé récemment un Rudd Krol réaliste mais constructif et pragmatique. A l'aller, le CA a joué avec beaucoup de confort alors que les «Sang et Or» avaient su être agressifs. C'est simpliste mais révélateur. C'est d'ailleurs une constante des derbys: l'envie et la détermination valent plus que les stratégies élaborées. Même la composition du onze rentrant (individualités) n'est pas aussi payante que l'osmose, l'état d'esprit (martial dans ce cas) et la cohésion de groupe. Car par rapport à la manche aller, à titre indicatif, des cadres et non des moindres ont sauté ou se sont dispersés dans les méandres de l'absolu, sorte de miroir éclaté où certains ne se reconnaissent pas ou plus. Demandez-le aux Touzghar, Mikari et autre Farouk Ben Mustapha. Depuis, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts, ce rendez-vous intervient après une succession de volées de bois vert (Bejaia et l'Etoile sont passés par là). Reste à défendre «son honneur» face à l'Espérance. Et pourquoi pas étalonner par là même son état de forme et inscrire enfin sa démarche dans la durée. Déjouer l'expérience adverse, gagner les duels, jouer près du cercle, se montrer compact, vigilant et patient tout en gardant la foi 90' durant. Le message serait passé. Quant à son assimilation, le public clubiste sera fixé dimanche après-midi.