* Bouazzi inconsolable Les deux équipes se sont présentées à Radès avec des objectifs diamétralement opposés. L'Espérance S.T, pour porter son avance à sept points, le Club Africain pour ramener son retard à une petite longueur. A l'arrivée ni l'une ni l'autre n'est parvenue à aller au bout de ses intentions car à chaque fois, il a manqué ce petit quelque chose qui fait la différence dans un match de cette importance. Premier tournant, la sortie de Naouara S'il y a une partie qui doit s'en mordre les doigts c'est bien l'Espérance S.T qui a laissé passer une occasion unique de s'assurer une avance plus que sécurisante sur son concurrent le plus sérieux dans la course au titre. Et là en portant une grande responsabilité : Larbi Majeri, en premier lieu, et Wajdi Bouazzi, en second lieu. En commettant une faute de débutant, le remplaçant de Naouara, premier tournant du match, a permis à l'équipe de Bab Jedid de revenir dans le match. Et en loupant un penalty dans la dernière minute du temps de récupération, le remplaçant de Bienvenu a constitué l'autre méprise de la rencontre pour les " Sang et Or " et le sauveur pour un Club Africain qui a failli voir ses efforts de la seconde mi-temps déboucher sur une défaite. Passe pour la bévue de Larbi Majeri que tout gardien de but peut commettre dans sa carrière d'autant plus qu'il a perdu une bonne partie de ses réflexes sachant qu'il n'a pratiquement pas joué depuis bien longtemps. Maintenant comment se fait-il que personne n'a trouvé à redire quand Bouazzi a pris seul l'initiative d'exécuter le penalty ? On sait qu'à l'Espérance S.T, Michael tire les pénalties et en cas d'empêchement, il n'y a pas meilleurs pour le remplacer que Darragi, Msakni et Korbi. Samedi, le madrilène Ronaldo a bien raté un penalty face à Almeria, mais Benzema s'est trouvé à point nommé pour reprendre victorieusement le ballon renvoyé par le gardien. Cela n'a pas été le cas quelques heures plus tôt à Radès et l'Espérance S.T l'a appris à ses dépens.
Michael, la grande énigme Dans un match beaucoup plus physique que tactique, l'Espérance S.T a fait l'essentiel du jeu en première période et au cours du dernier quart d'heure de la rencontre. Elle a gagné la quasi-totalité de ses duels pour se créer un bon ombre d'opportunités de marquer ne parvenant qu'une seule fois à concrétiser sa domination par Bienvenu. Une domination qui pouvait connaître un meilleur sort si Darragi avait affiché sa forme habituelle et si Msakni avait connu une meilleure réussite dans ses dribbles et ses pénétrations à l'instar de cette action en fin de match qui a amené le penalty. Michael restera, quant à lui, la grande énigme de ce match. On a beau dire que le joueur nigérian mobilisé à lui seul deux voire trois défenseurs oubliant qu'il est là pour marquer des buts mais il ne le fait pas plus depuis qu'il est convoqué en équipe nationale avec des séjours plus ou moins longs le pénalisant sur le plan physique. Et c'est la première ligne des " Sang et Or " qui en fait les frais.
La bonne tenue de la défense La seconde mi-temps des " Sang et Or ", a été moins bonne que la première. Le Club Africain a pris le jeu à son compte mais sans réussite si l'on excepte le but d'égalisation réalisé avec la complicité de l'infortuné Majeri. Car, comme à leur habitude, les Clubistes développent un bon volume de jeu mais une fois dans la zone adverse, l'absence de concrétisation est au rendez-vous. Il ne faut pas, néanmoins, occulter la bonne tenue de la défense espérantiste et notamment Harrisson Afful quia tenu en respect Dhaouadi, régulièrement sollicité à chaque offensive clubiste. Couvert tantôt par Korbi, tantôt par Souissi : le joueur ghanéen a évolué sur sa véritable valeur mettant un terme à tous ceux qui commençaient à douter en ses qualités. Le rideau est tombé sur le derby de la capitale sans vainqueur ni vaincu. L'Espérance S.T a gardé ses quatre points d'avance lui assurant le titre honorifique de champion d'automne. Il lui reste deux matches à disputer dans le cadre du championnat de l'UNAF, les 12 et 19 courant à Sétif puis à Tunis. Suivra une trêve qui se poursuivra pendant plus d'un mois. D'ici le mois de février prochain, on découvrira une équipe " sang et or " sûrement plus performante grâce aux deux recrutements prévus. Rafik BEN ARFA -------------------------------------- Bouazzi inconsolable 92ème minute d'un derby riche en couleurs et on s'acheminait vers une parité qui n'aurait été que logique au vu de ce que les deux équipes en présence avaient présenté comme volume de jeu, engagement, maîtrise. Youssef Msakni s'infiltre sur la gauche et se fait descendre dans la zone de réparation clubiste. L'arbitre portugais décrète fort justement la sentence suprême. Wajdi Bouazzi eut le courage de s'acquitter de cette lourde tache. Adel Nefzi plonge du bon coté et efface le but. Kanzari déclarera plus tard lors de la conférence de presse à propos du choix fait sur Bouazzi en ce moment crucial du match : « Je vais vous répondre en ancien joueur et pas en entraîneur ce coup-ci. Vous savez dans un derby et devant 50 mille spectateurs et au temps additionnel, il faut chercher longuement pour trouver un joueur en mesure d'assumer cette responsabilité. » Toujours est-il qu'après la douche, et pratiquement 90' après le coup de sifflet final du match, Bouazzi quittait les vestiaires très accablé, la tête basse pratiquement en pleurs en dépit des encouragements de tous les présents : coéquipiers, staff, membres du bureau, etc. Toutes les télévisions étaient à l'attendre pour recueillir ses impressions. Il se résolut finalement à prononcer ces deux petites phrases dans une voix à peine audible par l'amertume : « Je suis désolé pour nos couleurs, tous les joueurs en ont fait autant même en coupe du monde. » Quelques reporters ont même insisté pour qu'il leur rapporte ce que lui avait chuchoté Wissem Yahia avant l'exécution du penalty, mais il s'est contenté d'un hochement de tête significatif se murant dans un silence très éloquent. Mohamed Sahbi RAMMAH -------------------------------------- Curiosités •Le stade de Radès n'a pas fait le plein contrairement aux prévisions. Notamment côté clubiste. Ils étaient beaucoup plus nombreux les supporters de l'Espérance S.T côté rive droite des gradins. •Les fumigènes et objets divers ont refait leur apparition d'un côté comme d'un autre. Les sanctions financières vont tomber. La trêve n'aura duré que l'espace de deux matches à l'Espérance S.T. •Les joueurs de l'Espérance portaient un maillot blanc à leur entrée sur le terrain. Avec au dos l'inscription pour un sport propre: lesquels maillots ont été offerts aux supporters avant le coup d'envoi. •Agents des joueurs et délégués d'équipes européennes ont été aperçus dans la tribune : Darragi, Michael et Msakni d'un côté, Ben Yahia, Souissi Khaled d'un autre côté étaient les plus suivis. •Déclarations d'après-match: Lechantre était visiblement rayonnant. Le nul arraché à l'Espérance lui permettra de continuer à exercer avec moins de pression. •Maher Kanzari l'était beaucoup moins. Il a eu le mérite et le courage de n'accabler ni Majeri et encore moins Bouazzi. •Faouzi Benzarti a préféré, quant à lui, répondre aux journalistes dans le hall menant aux vestiaires. •Les supporters du Club Africain ont longuement "fêté" le nul arraché à l'Espérance S.T. Sur les gradins au coup de sifflet final et tout le long du parcours menant à Tunis. Il est vrai que le pénalty renvoyé par Nefzi a sauvé leur équipe d'une défaite qui semblait acquise. •L'arbitre portugais Costa Paulo Gomez a attendu la 28ème minute pour brandir son premier carton jaune. Il était temps car il aurait dû le faire bien avant. Son arbitrage n'a fait que des mécontents de part et d'autre. •Les organisateurs de l'Espérance ont effectué un travail impeccable et bravo pour le service d'ordre omni-présent avant, durant et longtemps après le match. •Plusieurs cellules de supporters de l'Espérance S.R à travers le pays ont suivi le derby de samedi après-midi. •Habib Nani était le commissaire désigné du match Espérance-Club Africain. Pas de déclaration mais à voir ses réactions tout le long de la rencontre, il était visiblement peu satisfait de l'arbitrage du Portugais Costa Paulo Gomez. •La salle de presse est munie de six fax pour faciliter le travail des médias dans l'exercice de leurs fonctions. Malheureusement les six appareils ne sont pas fonctionnels car dans un état lamentable. C'est pour quand leur remplacement?