Les composants mécaniques et les pièces de rechange se distinguent par leur fiabilité et leur qualité mais, aujourd'hui, nous observons que la fraude et l'arnaque sont devenues le maître mot. Le secteur est, ainsi, devenu une jungle. Les pièces de rechange fabriquées en Tunisie ou importées légalement sont conformes aux standards internationaux mais font face à une concurrence déloyale due à l'importation illégale des produits de contrefaçon vendus sur le marché parallèle. Le président de la Fédération nationale de la métallurgie et de l'électronique, M. Cherif Khlai, explique : «Le secteur affronte des problèmes structurels et nécessite une réorganisation pour regagner la confiance des clients. La lutte contre le phénomène des pièces de rechange automobile contrefaites constitue, aujourd'hui, une priorité pour les concessionnaires automobiles. Ce phénomène a existé depuis la nuit des temps mais s'est développé d'une façon inquiétante ». Certains vendeurs de pièces de rechange tels que MM. Gh. K et S.M. estiment que l'absence de la réglementation et le laxisme des services des Douanes ont favorisé cette situation. La lutte contre la contrefaçon des pièces de rechange nécessite un travail de longue haleine. Ils soulignent aussi la nécessité de promulguer une législation qui puisse préserver les intérêts des professionnels opérant dans le marché. Le contrôle de ce marché par les services économiques est également essentiel pour l'assainir. Il s'est avéré que certains revendeurs de pièces de rechange automobile proposent aux clients des produits contrefaits provenant de Taïwan. Il est notable que le secteur de la mécanique en Tunisie a réalisé des performances mais souffre d'une situation confuse. La Tunisie exporte des pièces de rechange essentiellement vers la France, l'Italie et l'Algérie. Un consommateur contacté a mis en exergue le manque des pièces de rechange électronique et électriques. Le nombre de vendeurs ambulants dans le secteur a augmenté au cours de ces dernières années, selon ses dires. Ces pièces vendues moins cher que les pièces originales peuvent détruire le mécanisme de la voiture. Il est devenu nécessaire de sensibiliser les consommateurs sur les risques qu'ils peuvent encourir en utilisant une pièce de rechange de mauvaise qualité. C'est au client de choisir le produit qui lui convient et d'assumer ses responsabilités. Des dépenses faramineuses M. Hassine , mécanicien de son état, affirme : «Certains citoyens vendent leurs voitures aux ferrailleurs pour en retirer des pièces de rechange usagées qui sont très demandées par les automobilistes. Toutes les parties prenantes dans le secteur doivent rester vigilantes pour favoriser la transparence et assainir le marché». Le client est parfois induit en erreur par des revendeurs qui, en l'absence d'une réglementation définissant les droits et devoirs des professionnels, lui vendent de la camelote en lui faisant croire que c'est un produit d'origine. Au niveau des concessionnaires, le contrôle est plus rigoureux. Tout agent agréé est systématiquement radié du réseau des concessionnaires automobiles en cas de fraude sur la pièce détachée ». M. Ridha Mekni, vice-président de la Chambre syndicale des pièces de rechange, est on ne peut plus clair : «Le cahier des charges stipule, entre autres, que les vendeurs doivent garantir que les pièces de rechange sont exemptes de tout défaut de fabrication. Ce volet est livré à lui-même et les prix, comme on l'a souligné, sont en folie». Face à ces arnaques et à la contrefaçon, il faut faire montre de vigilance, s'informer et solliciter l'avis des spécialistes pour ne pas être pris au piège de la tricherie.