A la faveur de la multiplication du nombre des fournisseurs des pièces de rechange, certains commerçants trouvent du mal à équilibrer leurs finances et certains vont jusqu'à fermer boutique Le parc automobile ne cesse de se développer en Tunisie à la faveur d'une politique qui a favorisé depuis des années déjà l'acquisition d'une voiture pour les catégories à revenus moyens qui ont le droit d'acquérir leur bien par facilités de paiement. La durée de vie d'une voiture dépend, cependant, de ses composants. Plus ceux-ci sont entretenus et changés à temps, plus la voiture gagne en performance. Les véhicules sont répartis en différentes catégories prédominées par les voitures de tourisme qui sont utilisées par les particuliers pour leurs besoins familiaux et personnels. Cette catégorie constitue une importante clientèle au niveau du marché de l'automobile et de ses composants. Les voitures utilitaires comme les camionnettes ou fourgonnettes se comptent aussi par milliers et sont utilisées par les entreprises de petite et moyenne taille. Il est certain que ces véhicules parcourent plusieurs kilomètres par jour et leurs composants sont ainsi rapidement amortis. A cela, il faut ajouter les voitures importées par nos compatriotes établis à l'étranger, les taxis, les louages... Tous ces véhicules ont besoin de changer après une période donnée — dont la longueur dépend de la durée d'heures de parcours et de la manière d'utilisation — leurs différents composants pour prolonger leur durée de vie et leur permettre d'avoir le rendement attendu. Les différents concessionnaires de grandes marques automobiles, qui sont chargés de commercialiser les véhicules de la maison mère, sont en mesure de fournir à leurs clients des pièces de rechange d'origine. Garantie de la qualité pour les clients Plusieurs clients choisissent, en effet, d'acheter leurs pièces de rechange du concessionnaire, quitte à payer le prix fort. Ils ont ainsi la garantie de bénéficier de pièces de qualité répondant aux normes internationales. Les maisons mères disposent de leurs filières de pièces de rechange qui sont fabriquées dans les unités de la firme et en partenariat avec certaines entreprises délocalisées. Le commerce parallèle des pièces de rechange a connu lui aussi, il y a quelque temps, une floraison suite à l'affluence des clients provenant de différents horizons. Les évènements qui ont eu lieu en Libye ont diminué un peu la propagation de ce commerce qui se base sur la contrefaçon mais aussi sur des pièces d'origine peu utilisées ou même neuves à prix relativement abordables. Malgré le contrôle rigoureux des services concernés, il n'a pas été possible durant la période qui a précédé la révolution de contenir ce commerce parallèle. Un autre créneau est fréquenté par les automobilistes à la recherche de certains composants et qui veulent faire des économies, en l'occurrence les ateliers de réparation. Ces derniers peuvent offrir, en effet, dans la mesure du possible, des pièces usagées retapées et qui peuvent servir encore des années. Le garagiste garantit à son client la qualité de la pièce et l'invite à lui rendre visite en cas de problème. Le bouche-à-oreille fonctionne très bien dans ces affaires et celui qui cherche un bon fournisseur est vite orienté vers les garagistes les plus généreux. Le commerce organisé des pièces de rechange se trouve, de ce fait, pénalisé car il n'a pas une marge de manœuvre assez importante à pratiquer au niveau des prix. Certains commerces à la rue de Carthage et au quartier de Bab El Khadhra ont été contraints de mettre la clé sous le paillasson en attendant peut-être des jours meilleurs. Importées, les pièces de rechange passent par plusieurs charges avant d'être exposées sur les étals, ce qui se répercute sur les prix qui comprennent aussi les frais de location, les charges sociales et les différentes dépenses d'entretien. Plusieurs unités tunisiennes opérant dans le secteur des industries mécaniques et électriques — dont certaines entreprises mixtes — travaillent en partenariat avec de grandes firmes étrangères qui vendent ces produits dans plusieurs pays du monde. Les équipements installés répondent aux normes les plus modernes. Ce secteur, qui fait travailler des milliers de personnes, a pu réaliser au cours des dernières années des performances en termes d'exportation. Mais la situation actuelle de la commercialisation au niveau national n'arrange pas ces petits commerçants dont plusieurs cherchent à intégrer de nouveaux produits pour pouvoir équilibrer un tant soit peu leurs finances même si les pièces proposées à la vente sont de qualité utilisable pour les différentes marques. En fait, certains commerçants se sont spécialisés dans la commercialisation d'une ou de deux marques les plus utilisées par les automobilistes.