Sommet islamique de Banjul : La migration irrégulière au centre d'une réunion entre le ministre des AE et son homologue gabonais    Mobilisation dans l'enseignement secondaire en Tunisie : appel à une heure de protestation    Des spécialistes mettent en garde contre les idées promues par des formateurs en développement personnel    Prix Khalifa pour l'éducation 2024 : Une tunisienne récompensée    Mobilisation étudiante mondiale croissante : Situation pays par pays    Transport - Sarra Zaâfrani Zenzri appelle à assurer la préparation de la saison estivale    Tunisie – La Marsa : Evacuation manu militari du complexe des jeunes squatté par les subsahariens    Tunisie – Nabeul : Démantèlement d'un réseau d'organisateurs d'opérations de migration clandestine    Ligue 1 pro (play-offs et play-out) : résultats des matches du samedi et classements    L'AMT dénonce des pratiques visant à restreindre ses activités    Hyundai Tunisie organise sa convention réseau 2024 sous le slogan « S'agrandir pour couvrir, s'unir pour mieux servir »    Sousse: Arrestation d'une femme faisant l'objet de 95 avis de recherche    Le chef de l'ONU "choqué par le nombre de journalistes tués" à G-a-z-a    Brief régional de la semaine du 26 avril au 03 mai 2024: Près de 500 migrants subsahariens évacués d'un immeuble à Sfax    FAJ: Les journalistes africains exigent de meilleures conditions et sécurité pour lutter contre la crise climatique    Pluies torrentielles dans le sud du Brésil: Au moins 37 morts    Korba: Les producteurs de pommes de terre lancent un cri d'alarme [Vidéo]    Zarzis Smart Center-Université : De nouveaux liens s'établissent    AVIS D'APPEL D'OFFRES N° 05/2024    Fatma Thabet Chiboub : le déficit énergétique est devenu un fardeau pour l'Etat    Journée nationale de la diplomatie : Défendre plus que jamais les intérêts nationaux    Forum économique Tuniso-Turc : Pour un partenariat gagnant-gagnant entre les entreprises tunisiennes et turques    Un juge menace les membres du conseil de discipline du collège de Bouficha    Médicaments : La pénurie, un enjeu de santé publique    Accidents de la route : Les dangers de la distraction au volant !    Jalel Ben Tkaya et Zied Tlemcani font appel contre la décision de rejet de leurs listes : Un baroud d'honneur, pas plus    Le Pentagone commente l'entrée des forces russes dans une base américaine au Niger    Météo : Ciel clair à peu nuageux sur la plupart des régions    Roshn Saudi League : Al Hilal tout proche du titre (vidéo)    Anouar Ayed n'est plus l'entraîneur de l'ESS    Le taekwondoïste tunisien Khalil Jendoubi sacré meilleur sportif arabe pour la saison 2023-2024    La CAF dévoile les dates de la finale entre l'EST et Al Ahly    Prix FABA de littérature 2024 : ouverture de l'appel à candidature    Tunisie: Ce dimanche, accès gratuit aux musées    Section VR de GCFen : Un RDV fixe qui explore des histoires de drames et d'espoir en 2024    «La Quête de l'Espoir Sublime» de Héla Jenayah Tekali comme récit de voyage    Exécution du budget de l'Etat : le point sur les résultats provisoires à fin décembre 2023    La Tunisie veut protéger et sauver son patrimoine architectural avec une loi    Le CA reçoit le CSS ce dimanche : Le cœur à l'ouvrage...    Le CSS accroche l'EST dans son arène : Un premier pas important    Rencontre avec la Palestinienne Adania Shibli, invitée de la 38e édition de la FILT : «La littérature, pour moi, est le seul lieu qui accepte le silence»    «Les contours de l'Infini», exposition individuelle de Jamel Sghaier au Club Culturel Tahar Haddad, du 3 au 22 Mai 2024 : Quête d'Absolu dans la peinture de Jamel Sghaier    En bref    USA : un campement d'étudiants dénonçant l'agression sioniste contre la Palestine démantelé    Les écoles et les entreprises ferment de nouveau aux Emirats    Giorgia Meloni reçoit le roi Abdallah II de Jordanie au palais Chigi à Rome    Palestine: Pour un simple statut d'observateur aux Nations Unies!    Adhésion de la Palestine à l'ONU: La Tunisie regrette l'échec du projet de résolution porté par l'Algérie    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Déliquescence tous azimuts
Classe politique
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 05 - 2016

Les faits et méfaits de certains ténors de la classe politique se succèdent. Ils prennent ces deux jours une allure fantasque. Au point de souscrire que du sublime au ridicule il n'y a qu'un pas
Acte I : Fadhel Omrane, président du groupe parlementaire de Nida Tounès, est poussé à la porte de sortie. Le lendemain de sa démission obligée, il démissionne de la commission des finances et adresse une missive assassine au président du Parlement. A l'en croire, ses colistiers dans ladite commission ne feraient guère montre de sérieux et de diligence. Il accuse même l'un des députés de rappliquer fréquemment ivre mort à la commission au point de s'y adonner à des extravagances manifestes et caractérisées.
Acte II : Le lendemain, Fadhel Omrane revient à la charge sur un plateau télé et s'en prend ouvertement à Saïd Aïdi, ministre de la Santé et membre de Nida Tounès, comme lui. Il l'accuse d'inconsistance et d'activisme facebookien plus que d'engagement politique. Saïd Aïdi rétorque le lendemain qu'il n'avait rencontré Fadhel Omrane qu'une seule fois et avait refusé d'interférer illégalement en faveur de l'un de ses proches, comme il le lui a demandé.
Acte III : Le lendemain, trois députés de l'UPL rallient le bloc parlementaire de Nida. Slim Riahi, président de l'UPL, réagit sur Facebook. Il en congratule Soufiane Toubel, nouveau président du bloc parlementaire de Nida et l'homme d'affaires à la renommée sulfureuse Chafik Jerraya, qu'il désigne ironiquement comme président de Nida.
Acte IV : Le même jour, un autre membre de l'UPL accuse le même Chafik Jerraya d'avoir voulu acheter onze députés de l'UPL moyennant 550.000 dinars. De leur côté, les membres de l'UPL se sont réunis et ont manifesté leur désir de quitter en bonne et due forme la coalition gouvernementale.
Quelques jours auparavant, les différends des partis de la majorité avec le parti Afek Tounès avaient fait miroiter l'éventualité d'un retrait de ce parti de la coalition gouvernante.
L'opinion est estomaquée. Les gens sont blasés par cette passe d'armes aux argumentaires scabreux et peu recommandables. Les priorités du pays sont ailleurs. Les terroristes sont toujours à l'affût. Le chômage massif persiste. Le renchérissement des prix se poursuit. Le déséquilibre régional n'en finit pas d'accuser les tares du sous-développement et de l'exclusion de larges franges de la population, dans seize des vingt-quatre gouvernorats du pays. Les investissements sont au point mort, les exportations se tarissent. L'endettement extérieur atteint des seuils faramineux.
Et nos valeureux politiques s'abîment dans d'interminables querelles de coteries et de chapelles. A la manière des Byzantins, qui passaient le plus clair de leur temps à se disputer sur le sexe des anges.
Reconnaissons-le. Notre classe politique déçoit. Bien pis, l'argent louche interfère dans les affaires. L'échelle des valeurs est reléguée aux oubliettes. Alliances et contre-alliances s'opèrent sur la base d'intérêts secrets et inavoués. Des hommes brusquement devenus riches, Dieu sait comment, mènent le bal. Au vu et au su de tous. Sans être inquiétés pour leur fortune, les réseaux semi-occultes qu'ils entretiennent et le chantage qu'ils exercent à l'emporte-pièce et d'une manière non déguisée.
D'ailleurs, les enceintes médiatiques et associatives sont instrumentalisées par les nouveaux gourous de la politique mafieuse. Là, tous les coups sont permis. Et l'enceinte judiciaire demeure, elle, sclérosée, sinon plombée par les interférences secrètes et les pressions partisanes. Les instruments de régulation et de garantie du plein-jeu de la règle de droit en toutes circonstances sont inexistants, voire inefficients.
La scène politique va mal. La déliquescence de la classe politique est on ne peut plus évidente. Deux perspectives aussi catastrophiques l'une que l'autre se profilent. D'abord, l'investissement de la place politique par les réseaux mafieux. Comme ce fut le cas en Italie et dans certains secteurs du patronat et du syndicalisme américain. Cela est de manière à pervertir également les institutions, les associations et les médias notamment.
Par ailleurs, il y a un fort risque de générer une désaffection généralisée de la politique. La voie royale pour les populistes et manipulateurs de tout poil en somme. Avec la perspective d'élections municipales en mars 2017, cela pourrait être lourd de conséquences.
Moraliser la politique ? Cela peut sembler, de prime abord, niais. Emmanuel Kant définissait l'Etat comme une communauté de volontés impures sous une règle commune. Et Montaigne instruisait que le premier trait de la corruption des mœurs, c'est le bannissement de la vérité.
Osons regarder la vérité en face.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.