Un club qui n'a pas de mémoire et qui ne tire pas de leçons de son histoire est un club dont l'avenir est incertain. En peu de temps, la raison d'être et la vocation du club ont beaucoup changé. L'image a perdu de ses couleurs. Dans un entourage divisé et dépourvu de bon sens, il n'a jamais aussi mal porté son nom. Pour parler du ST, ce monument et cet édifice du football tunisien, il faut remonter et se plonger dans un passé lointain. Révolu. Celui de vrais responsables, dévoués et consciencieux, compétents et requis. Un club qui rassemblait, fédérait et qui en arrivait même à créer une cohésion nationale. Un club auquel il était facile de s'attacher, de s'identifier. Aujourd'hui, les choses ont beaucoup changé. Un club qui n'a pas de mémoire et qui ne tire pas de leçons de son histoire est un club dont l'avenir est incertain. Dans sa nouvelle posture, dans sa façon de plus en plus marginalisée, il a épousé toutes les grandes transformations relatives aux décadences, à l'abaissement et au dérapage de tous genres. Il a acquis une réputation et un statut qui ne peuvent que poser des interrogations sur sa postérité et sur sa destinée. Que ce soit sur le plan technique, ou fonctionnel et administratif, il s'est complètement démarqué de ses racines et de ses sources. Jeudi, il a écrit une autre page de son histoire. Beaucoup moins glorieuse, beaucoup moins illustre!... Comment ne pas être révolté par le comportement de dirigeants et de joueurs qui ne respectent rien, qui ont tout fait pour que le ST soit ce qu'il est aujourd'hui. Au bord de l'explosion. La dernière défaite face au SG n'a qu'une seule signification. Elle rappelle que certains se moquent bien des règles de bon sens. Ce rappel très douloureux, ils l'ont certainement aujourd'hui sur la conscience. Jusqu'à un certain point, ils sont tous des désillusionnés du football et du sport en général. D'ailleurs, ils n'ont jamais donné l'impression d'être au cœur du système. Les supporters ne s'identifient plus aux joueurs qu'ils voient évoluer sur le terrain, aux responsables qui gèrent les affaires du club. Ces derniers agissent en fonction des humeurs et des intérêts personnels. Le manquement, l'incompétence et l'absence de discernement déferlent dans tout ce qu'ils entreprennent. Cela s'était bien fait sentir dès l'intronisation du nouveau bureau directeur, sans prêter attention au maillot et à tout ce que représente un club comme le Stade Tunisien. Les nouveaux responsables n'ont fait que pousser au paroxysme une «logique» d'échec qui a foulé aux pieds les traditions du club. Et maintenant? Depuis ce temps-là, ils ont abaissé la vocation de dirigeant mandataire, notamment par des actes dont le club risque bel et bien de ne plus se relever. Le ST n'a jamais su où il va, ni comment il va. A aucun moment en tout cas, les différentes parties prenantes ne donnaient l'impression de pouvoir remédier à une situation devenue insoutenable. On a beau vouloir s'inscrire dans une alternative de rigueur, mais les bonnes solutions, les vraies, n'étaient pas réellement à la portée de cette équipe dirigeante. N'ayant rien oublié de leurs privilèges et sûrs de leur bon droit, ils sont devenus indifférents à tous les impératifs et les contraintes qui ne cessaient de marquer l'évolution de l'équipe. Ils ont tourné le dos à la vie sportive, à la vie tout court du club. Les standards et règles communément respectés, bafoués. Une saison et un parcours d'abaissement sportif, de l'avilissement des résultats et du déchirement pathétique. Une saison pénible et profondément regrettable que l'on n'oubliera certainement pas de sitôt. Il n'y a pas longtemps et sur ces mêmes colonnes, on avait exprimé notre désolation pour l'abandon des grands principes au profit d'approches circonstancielles faites d'incompétence et d'impuissance et qui ont ouvert la porte aux responsables enferrés dans le déni. Il aurait pourtant suffi de penser et de provoquer une véritable réflexion sur la manière de gérer le club, de se pencher sur les véritables problèmes qui entravent sa marche. Au lieu de quoi, on a préféré sombrer dans les fausses promesses, dans les beaux discours. De nouvelles pratiques entrent ainsi en scène par une série d'actes qui ne véhiculent pas les vraies valeurs du club. La responsabilité de ces dirigeants dans tout ce qui arrive au club est totalement engagée dans la mesure où personne ne semblait s'inquiéter de ce qui s'y passait. Que se soit sur le plan de fiabilité sportive, ou d'ordre structurel, le club n'a plus la même crédibilité. Son destin est plus que jamais compromis. A moins d'un miracle, il risque de connaître le sort des grandes équipes qui s'étaient perdues. Fragilisé et affaiblie par ses responsables et ses principaux acteurs, les incidents, les échecs, les déceptions et les désillusions s'étaient succédé à un point de non-retour. Le ST entretient une relation désespérante avec le rectangle vert.