«Le faisceau d'éléments clé de la Licence Club permettra à terme de tirer vers le haut le rendu qualitatif de notre football». Conçue pour être un véritable outil de progrès, la Licence Club va intégrer prochainement les rouages du football tunisien et continental. Ces critères sont nombreux via un impact total sur le sport-roi. Sorte de philosophie du monde de la sphère footbalistique avec un panel d'exigences, cette licence touchera la pelouse, la sécurité, le confort des spectateurs et des joueurs, la certification des vestiaires et tout ce qui touche à la progression et à l'évolution de ce sport planétaire. Sghaïer Zouita, instructeur-entraîneur, conseiller de la FTF, ex-directeur général de Ahly Jeddah et chargé de formuler des recommandations pour définir à terme les critères d'application de la Licence Club pour le continent africain, nous en parle amplement : «L'adoption de cet outil de mesure, composé de plusieurs indicateurs, est un signe de la volonté unanime des acteurs du football de faire de cette Licence Club un outil pérenne. Elle n'est pas seulement orientée vers l'élite, car en prévision du branle-bas de combat pour l'accession, elle prépare les clubs montant via une Licence Accédant (délivrée aux clubs venus de Ligue 2). Pour ce qui concerne le volet "surfaces de jeu" de l'instance stratégique qui veille aux respects des critères, on peut analyser et apprécier les nouveautés de la Licence Club en matière de pelouse. Ces évolutions portent sur des critères plus exigeants concernant les pelouses naturelles et synthétiques. Les dispositions y afférentes permettront, d'une part, de prendre en compte les efforts des clubs en matière d'infrastructure et d'entretien de l'aire de jeu, et, d'autre part, d'inciter à l'amélioration qualitative. Grâce à la collecte d'informations, nous sommes en passe de disposer d'une riche expertise et d'une base de données porteuse dans ce cas d'espèce. En ce sens, des propositions portant sur de nouveaux critères ont été formulées. Ces dispositions, liées à l'infrastructure et à l'entretien, sont déterminantes dans le rendu qualitatif à court et moyen terme. Elles devraient permettre aux clubs de tendre vers l'optimisation de la structure de l'aire de jeu et vers la mise en œuvre d'un entretien de haut niveau, accompagné d'une meilleure traçabilité. Ainsi aux travers des critères sélectionnés (présence d'une couche drainante continue, système de chauffage intégré, programme et traçabilité de fertilisation annuel, dispositif de luminothérapie, etc..), ce faisceau d'éléments clés permettra à terme de tirer vers le haut le rendu qualitatif des pelouses sportives de nos clubs de l'élite. J'insiste sur le côté infrastructure car sans une aire de jeu parfaite, notre football ne peut évoluer. Critères impératifs Maintenant, volet technique et sportif, mon credo, la Licence Club octroie une prime à la bonne gestion et à l'efficacité du centre de formation. A la suite des préconisations du groupe de travail dont je fais partie, et qui est axé sur le côté purement technique, des mesures seront introduites pour octroyer des bonus relatifs aux critères d'efficacité du centre de formation. En compétition, tout ce qui touche de près ou de loin les joueurs sera revu et repensé selon des paramètres précis. Vestiaires modernes, pelouse symétrique, contrat d'entretien, éclairage, accès terrain. Rien ne doit être laissé pour compte. Ainsi, pour les jeunes issus du CDF, le centre doit être agrée via une structure sportive, dédiée exclusivement à ces derniers (nombre de terrains d'entraînement et existence d'un ou deux terrains synthétiques). La bulle médicale autour des footballeurs est quant à elle la pierre angulaire de ce système. Il faut une infrastructure médicale dédiée, l'existence d'un local spécifique pour le médecin et d'un local spécifique pour le kiné. Une salle de musculation et même l'existence d'une infrastructure de balnéothérapie. C'est tout un dispositif tout bénéfice pour le football qui sera appliqué et adopté. L'angle dont nous sommes en charge, soit le volet technique, aura une incidence sur l'investissement en faveur des jeunes (valorisation). Car, concrètement, en Tunisie, seuls quatre clubs répondent à ces critères et sont aux normes. C'est le cas aussi en Algérie. Nous l'avons constaté lors du dernier séminaire tenu chez nos voisins. En clair, les clubs doivent s'adapter et appliquer des critères dits impératifs. Sinon, dans quelque temps, ils pourraient même être privés de compétition continentale. A titre d'exemple, le critère A comporte des notions primordiales tel le fait de disposer de 30 joueurs professionnels dans un club. Ce qui n'est pas le cas de tout le monde en Afrique. C'est dire combien le volume de notre action englobe toute une sphère qui doit s'adapter aux différents paramètres arrêtés conformément aux nouvelles lois du jeu. Je conclus par ce constat inhérent aux préceptes de la formation de base : Pour former un joueur de haut niveau, il faut 10.000 heures de travail. Nous sommes encore très loin du compte...».