L'originalité de ce type de télévision consiste au fait à être partout où la jeunesse se trouve en créant un côté interaction très fort. D'emblée, le paysage télévisuel semble aujourd'hui la victime de trop de débats, de trop d'opinions, d'expertises et parfois même d'une course au buzz malheureusement racoleuse. Les téléspectateurs ont même détourné le regard de certaines émissions ou talk show par trop usés et qui tombent souvent dans l'invective. Les grandes chaînes de télévision tunisiennes ne font que dans le relookage et ne pensent pas à une sorte de télévision de demain qui leur donnerait pignon sur rue d'ici quelques années. Si nous nous sommes intéressés à l'émission de Tunivision Live c'est justement parce qu'elle tente d'explorer d'autres chemins qui peuvent esquisser une télévision de demain interactive. «Il s'agit d'une «social-tv multicanal», une émission faite pour l'interaction et la diffusion sur plusieurs supports en même temps, dit son concepteur Nizar Chaâri. Du coup, on est en direct chaque jour du lundi au vendredi de 20h15 jusqu'à 22h00 sur une télé (First tv), sur une radio (Knouz FM), sur le site tunivision/ live et sur les différents réseaux sociaux toujours en live. L'originalité de ce type de télévision consiste au fait à être partout où la jeunesse se trouve en créant un côté interaction très fort. En fait, pendant la diffusion de ses programmes, la chaîne demande aux jeunes qui la regardent d'interagir en temps réel en posant des questions aux invités, en faisant des commentaires et surtout en envoyant leurs photos, leurs vidéos pour faire du «crout sourcing» c'est-à-dire créer du contenu à partir du public». «On a aussi décidé de ne pas faire des émissions négatives parce qu'on a remarqué que sur le paysage audiovisuel tunisien, il y a trop d'émissions réservées aux querelles et aux invectives, poursuit Nizar Chaâri. Nous essayons de montrer des Tunisiens qui travaillent et qui réussissent ou qui essaient de réussir. C'est une télévision qui positive. Au fait, nous sommes en train de créer la télévision de demain. C'est-à-dire une télévision en multiscreen, sur plusieurs écrans en même temps et où le destinateur final n'est pas juste un consommateur d'images mais c'est aussi un interlocuteur qui crée le contenu ou qui interagit avec lui. C'est possible aujourd'hui grâce aux différents réseaux sociaux qu'on a Snapchat, Instagram, Périscope Twitter, etc.» Dans ce sens, nous citerons l'exemple de «Selfie et tunivision live Khalfi» où les gens se prennent en photo avec à l'arrière-plan leur télé ou leur famille et diffusent cette photo à la télé. C'est une sorte de nouvelle génération de dédicace. Sur Périscope, les gens regardent l'invité et ils lui posent eux-mêmes des questions. Dans «Fikra El tounes», des Tunisiens qui vivent à l'étranger font des vidéos de concepts qui ont réussi à l'étranger et qu'on peut appliquer en Tunisie. Tel est le cas de cette idée qui vient des Etats-Unis : le travail de volontariat est noté et entre en ligne de compte dans les examens universitaires. Le ministère de l'Education tunisien semble avoir apprécié l'idée et pense l'intégrer pour donner l'envie aux jeunes de participer à l'action sociale. Pourquoi faut-il penser à une télévision de demain? «Parce que cette télévision qui a une audience linéaire va changer, aujourd'hui l'audience est «délinéarisée», c'est-à-dire les gens regardent des capsules de 8 ou 15 minutes quand ils veulent et où ils veulent. Il faut donc leur mettre les contenus à leur disposition sur les réseaux sociaux et leur permettre à chaque fois d'avoir une «vidéo on demand» pour interagir quand ils le veulent. Finalement, la télévision telle qu'on l'a toujours connue ne sera que l'un de ces supports. «On est sur la deuxième saison et on est plus proche des jeunes et cela s'inscrit dans le programme ‘‘tunivision universités tour'', dit Nizar Chaari. C'est une série de conférences où je me déplace personnellement à la rencontre des jeunes dans les facultés tunisiennes. Pendant ces conférences, je parle de l'expérience de cette télévision, du e Marketing et de l'esprit d'entreprise. Moi aussi j'apprends beaucoup de ces jeunes pour de nouveaux programmes. J'ai remarqué qu'il y a un décalage entre génération. C'est une génération qui ne rêve plus comme autrefois, mais elle a beaucoup de points positifs qu'il faut développer».