Un phénomène ravageur qui s'amplifie. Il pose plus d'un point d'interrogation Réserves de qualification et évocations de fraude à la pelle qui font gagner les matches sur le tapis alors qu'ils étaient perdus sur le terrain, qui enlèvent le mérite des joueurs, qui faussent les résultats, le classement, voire le championnat. Ce phénomène n'est pas nouveau dans notre football, mais force est de dire qu'il est devenu frappant, inquiétant pour ne pas dire alarmant. Cette saison en Ligue 1, sans parler des autres ligues, il a battu tous les records. L'AS Kasserine s'est vu retirer les trois points contre l'ASM et qui l'avaient pourtant relancé dans l'opération maintien, et ce, pour avoir fait participer le joueur Razak Keïta alors qu'il était sous le coup d'un match de suspension pour trois avertissements. Tarek Thabet a failli jeter l'éponge tellement cette décision a flanqué par terre tous les efforts entrepris pour sortir le club de la queue du peloton et lui redonner un gros espoir d'assurer sa survie parmi l'élite. Naturellement l'ASM en a profité pour grimper vers le milieu du tableau et s'éloigner de la zone dangereuse. Deuxième principale victime de ce phénomène dévastateur l'ES Zarzis qui a commis une erreur monumentale en alignant Hamza Messaâdi devant la JSK alors qu'il était suspendu pour ce match pour non-rétablissement dans ses droits du fait qu'il n'a pas purgé sa peine d'un match de suspension pour troisième avertissement également. Alors qu'ils n'ont récolté qu'un seul point sur le terrain devant les Zarzissiens, les Aghlabides s'octroient trois points sur le tapis qui leur tombent du ciel pour accentuer leurs chances de maintien. Le Stade Tunisien a introduit dernièrement une évocation de fraude contre le joueur de l'ASM Jaziri toujours pour match de suspension non purgé suite à un troisième avertissement. Au cas où cette évocation s'avère fondée et aboutit, c'est une porte d'espoir qui s'ouvrira dans le camp stadiste alors que le sort de l'équipe est quasiment scellé. En Ligue 2, on n'oubliera pas de sitôt la mésaventure du SC Ben Arous qui a perdu en début de saison six points sur le tapis qui l'ont fait tomber de la première à la dernière place du classement pour évocation de fraude contre son joueur Haythem Gloulou qui n'a pas purgé un reliquat d'un match de suspension datant de la fin de la saison 2014/2015. On peut citer aussi l'US Monastir qui a perdu trois points au profit de l'AS Djerba à cause d'une erreur dans le décompte des avertissements du gardien de but Makram Bdiri qui a failli lui coûter la qualification pour le play-off. En ligues inférieures, trois points obtenus sur le tapis par l'ASK Barnoussa au détriment du FC Djérissa lui ont permis d'accéder en Ligue 3 pour la première fois de son histoire, etc. La question qui se pose est comment des secrétaires généraux et responsables administratifs puissent commettre de telles bévues surtout qu'il ne faut pas être une sommité dans le domaine des règlements sportifs ou un super-doué en mathématiques pour savoir faire le décompte des avertissements et des matches de suspension qui «est de l'entière responsabilité des clubs» : article 14 du Code disciplinaire de la FTF. Car l'opération est très simple avec l'article 12 du même code qui indique que «le joueur totalisant trois (03) avertissements en trois (03) matches officiels est suspendu pour le match officiel qui suit son 3e avertissement» et l'article 13 qui est en étroite liaison avec l'article qui le précède et qui stipule que «le joueur averti et participant par la suite à cinq (05) matches officiels sans encourir la moindre sanction voit son dernier avertissement supprimé». Les clubs sont tenus par le règlement de faire eux-mêmes le décompte des avertissements reçus par leurs joueurs, de ceux qui doivent être supprimés et d'actualiser leurs fichiers disciplinaires en fonction de ces suppressions et de déterminer les matches de suspension pour 3e avertissement à purger. Or, il apparaît que plusieurs administrateurs dans plus d'un club ont besoin de cours de mathématiques, d'addition et de soustraction pour ne plus tomber dans le piège, commettre des erreurs aussi impardonnables qui coûtent très cher et ont des répercussions parfois graves sur le classement de certaines équipes allant jusqu'à une descente «injuste» à l'étage inférieur si l'on tient compte de leurs seuls résultats sur le terrain.