On doit admettre que le football tunisien ne peut plus être laissé au pouvoir de quelques personnes. Que ce soit sur le plan de fiabilité sportive ou d'ordre structurel Le Stade Tunisien a pris la décision la plus contraignante, et sûrement aussi la plus désagréable, en déclarant forfait au match qui devait l'opposer dimanche dernier à Métlaoui. Les sanctions du bureau fédéral, qui a pris l'affaire en main sans raison particulière, puisque la Ligue avait toutes les prérogatives nécessaires pour y statuer, étaient non seulement excessives, mais aussi et surtout dénuées de tout fondement. On remarquera, en passant, qu'aucun article dans les règlements généraux ne stipule la radiation à vie concernant les actes d'agression entre joueurs. Plus encore, deux joueurs non impliqués dans les incidents du Bardo(Hachem Abbès et Hamdi Rouid) étaient gratuitement sanctionnés. On pourrait soustraire les problèmes de forme qui ne cessent de marquer le quotidien de la FTF, mais les questions essentielles pour l'avenir du football tunisien restent toujours sans réponses. L'image donnée dépend beaucoup trop des dérives dans lesquelles il est entraîné et dont la fédération assume visiblement une grande partie. Mais tout cela n'est pas lié uniquement à la fédération et à son instance. C'est sûrement pareil avec les clubs et leurs dirigeants intenables. Une nouvelle génération de responsables s'arroge aujourd'hui le droit d'avoir raison sur le terrain et ailleurs, de contester, de polémiquer et défendre à tort ou à raison leurs clubs. Sous-entendus et démagogie Depuis quelque temps, l'on ne cessait d'insister sur la nécessité de tirer les enseignements de cette dérive avant qu'il ne soit trop tard. On doit admettre que le football tunisien ne peut plus être laissé au pouvoir de quelques personnes. Que ce soit sur le plan de fiabilité sportive ou d'ordre structurel. On se rend compte aujourd'hui qu'il est tombé si bas et qu'on n'avait rien fait pour y remédier. La responsabilité de toutes les parties est totalement engagée dans la mesure où plus personne ne semble s'inquiéter de ce qui se passe dans presque tous les stades. Personne ne semble aussi s'inquiéter des débordements des responsables sportifs et qui ont plus que jamais atteint une situation de non-retour. Le modèle footballistique, tel qu'il est revendiqué, est affecté par des considérations et des arguments qui n'ont aucun rapport avec le sport. La remarque n'est pas anodine, puisque la discipline, le fair-play ne font pas partie des priorités absolues de ces dirigeants. Tout cela dépasse largement le débat autour de l'idée que l'on se fait d'un match, d'un résultat, d'un titre. Ce qu'ils cherchent n'est pas tant d'être appréciés comme de dirigeants vraiment capables de tirer leurs clubs vers le haut et de leur donner un peu de grandeur, mais plutôt de se cacher derrière les faux alibis, les polémiques inutiles. Ils ne s'arrêtent même pas lorsqu'ils réalisent qu'ils sont sur le point de déborder. Il semble d'ailleurs entendu que les valeurs sportives et toutes la signification qui s'y rattache, n'ont plus de sens et de raison d'être ni pour les joueurs ni pour les dirigeants. C'est à ce titre qu'ils réagissent chaque dimanche et toutes les fois où ils se retrouvent sur le terrain. Le football, comme ils le vivent, comme ils le dénaturent aurait ainsi perdu une partie de son âme et beaucoup de son innocence. Dans un monde où les vrais responsables sont devenus minoritaires, les braves aussi, on assiste au procès du football avec beaucoup de sous-entendus démagogiques. Le fanatisme et l'inconscience sont en train de tout détruire. La Fédération veut aujourd'hui s'inscrire dans une politique de vigilance et de rigueur, imposant de nouveaux amendements aux lois, tels que ceux qui ont un rapport avec les accompagnateurs des équipes pour limiter ainsi l'accès au terrain uniquement à ceux qui le méritent, mais on ne voit pas dans ce genre de décision la position suffisamment apte pour éradiquer le fléau des débordements et de violence. Pour avoir fermé les yeux sur tout ce qui s'est passé auparavant et tacitement autorisé tous les dérapages et toutes les dérives de différents genres, l'appareil fédéral semble aujourd'hui dépassé par les événements et incapable d'y faire face...