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Les Euromaghrébins dans le collimateur des sceptiques
Victimes du regard accusateur européen
Publié dans La Presse de Tunisie le 07 - 06 - 2016

Promouvoir la formation et l'information pour instaurer une communication et une compréhension mutuelles et durables
En dehors des problèmes inhérents à la famine, à la pauvreté, aux inégalités, à l'épuisement des ressources naturelles et à la dégradation de la planète, il existe un autre souci qui préoccupe, au plus haut point, l'humanité et qui transcende les frontières matérielles et culturelles, à savoir celui de l'insécurité. Elle est occasionnée par la violence sous toutes ses formes. On la voit partout, dans les relations conflictuelles entre Etats, dans le cadre des guerres proliférantes et incessantes, entre des communautés d'une même société et entre les membres d'une même communauté. Les raisons de cette discorde et de cette haine sont diversifiées. Il y en a celles qui trouvent leur explication dans la présence d'intérêts économiques conflictuels, et il y en a celles qui sont puisées dans des facteurs socioculturels. Mais, quelle que soit son origine, cette violence doit être combattue par tout le monde et par tous les moyens adéquats possibles. Ses effets désastreux mobilisent, particulièrement, certaines associations de la société civile qui n'épargnent aucun effort et s'engagent tous azimuts dans cette lutte contre les ennemis de la paix, de l'humanité et de la vie. C'est ce que nous avons eu l'occasion de constater, lors du Programme international d'échange culturel «Volontaires contre la violence», organisé, dernièrement, par Free Sight Association à Hammamet. Et c'est ce que nous avons appris de nos deux invités, Mustapha Issaâd, président du Centre maghrébin pour l'information et la démocratie et journaliste à l'Agence marocaine d'édition et d'investigations journalistiques, et Naïma Etorfa El Kodsi, présidente de l'association socioculturelle espagnole «Arrels i Branques» (Racines et Branches). S'ils reconnaissent le caractère universel de la violence, ils récusent, cependant, des accusations infondées et injustifiées de la part de certains européens à l'endroit des Maghrébins et des Euromaghrébins en matière de terrorisme, tout en proposant les solutions susceptibles de remédier à cette situation d'incompréhension qui risque d'approfondir davantage le fossé existant entre les deux rives.
Difficultés d'intégration
Pour le premier, s'inscrire dans une action d'envergure internationale pour la cohabitation et la lutte contre toutes les formes de violence, d'extrémisme et de terrorisme, dans les circonstances actuelles, devient une nécessité incessante. Néanmoins, cet engagement inconditionnel dans ce combat décisif devrait prendre, à son sens, plus d'ampleur et plus de consistance dans les pays maghrébins que dans les pays européens, car ils sont plus menacés que ces derniers. Ce rôle et cet effort, qui incombent, en ce moment historique crucial, à tous, qu'ils soient activistes de la société civile, politiques, intellectuels, élites, ou journalistes de la région, devraient être conjugués à ceux de tous les hommes libres, d'où qu'ils viennent, en vue d'éradiquer ce fléau dans l'ensemble des sociétés humaines et de créer un espace commun sans violence. Donc, les recoupements et la coordination entre eux sont évidents, indispensables et urgents. Cependant, ce qui inquiète notre interlocuteur, c'est le fait que les Européens appréhendent mal le phénomène du terrorisme, vu qu'ils sont persuadés que c'est le Maghreb qui le leur exporte, alors qu'en réalité, il ne leur est pas étranger. En ce sens que les terroristes d'origine maghrébine sont natifs d'Europe. Et c'est là, explique le journaliste, dans les pays d'accueil qui les ont vus naître, où ils toujours évolué où ils ont été éduqués, qu'ils ont appris le terrorisme. Ceci nous invite tous à chercher une solution d'intégration pour ces jeunes issus de l'immigration, à travers des programmes de formation et d'action et des médias libres et honnêtes qui œuvrent à favoriser la cohabitation pacifique, dans un cadre commun, entre les hommes appartenant aux différentes cultures. Tout en étant conscient des limites de l'action qu'ils mènent au sein de leurs associations, notamment, à cause de l'absence de collaboration des autorités officielles, il reste persuadé qu'il vaut mieux allumer une bougie que de vivre dans l'obscurité. Par le biais de cette lumière, ils tiennent à transmettre aux partenaires du Nord un message selon lequel ils ne sont pas terroristes. Ils travailleront énergiquement et avec détermination, jusqu'à ce que ces derniers soient convaincus de la nécessité de s'impliquer dans des ateliers de travail collectif et partagé. Et c'est ainsi qu'ils comptent participer à corriger les imperfections et les défaillances du système international actuel, caractérisé, notamment, par une absence de communication et, donc, une mauvaise compréhension de part et d'autre. Dans le même ordre d'idées, la présidente de «Arrels i Branques» souligne que la rencontre de Hammamet leur offre une opportunité rare pour bien se représenter la situation, échanger les idées et les expériences et unir les efforts en vue d'essayer de résoudre ce problème commun qu'est le terrorisme qui nous touche tous, indistinctement, que l'on réside en Europe, au Maghreb ou ailleurs. D'où son insistance sur l'importance du rôle de l'éducation dans le traitement de cette question. D'autre part, elle s'inquiète de voir les jeunes euromaghrébins vivre un problème d'identité, parce qu'ils ne se sentent appartenir ni à l'une, ni à l'autre de ces deux civilisations. Et c'est la politique discriminatoire qu'ils subissent de part et d'autre qui se trouve à l'origine de ce sentiment d'aliénation qu'ils ressentent, d'après elle. En effet, en Europe, ils n'arrivent pas à s'identifier comme Européens et au Maghreb c'est pareil. Les cultures et les politiques respectives des deux espaces ne les aident pas à s'intégrer sur le plan de la citoyenneté. Cependant, elle trouve qu'en Europe cette exclusion est avant tout sociale et politique. Sociale, notamment à cause des ghettos, constitués par certaines villes où on trouve une concentration d'étrangers, à l'image de la province de Barcelone, Terrassa.
Les calculs étriqués de la droite
Alors, si on ne freine pas ce processus et qu'on n'adopte pas une politique d'intégration à temps, on risque de connaître le même problème que celui des banlieues en France, par exemple, fait remarquer la présidente de «Racines et branches». La question est d'autant plus alarmante que les terroristes vivant dans ces milieux défavorisés trouvent dans ces jeunes marginalisés et souffrant de difficultés économiques, sociales et identitaires des proies faciles pour les enrôler dans leurs escadrons de la mort. Pour contrecarrer ces dangers, selon elle, il faut travailler sur trois niveaux. Tout d'abord, le réseau associatif où l'on doit assurer une formation aux responsables des associations afin qu'ils soient à même de transmettre à leur entourage des idées constructives et cultivant l'intégration. Et parallèlement à ce travail pédagogique de sensibilisation et de conscientisation, on devrait transmettre leurs inquiétudes aux autorités locales et aux dirigeants politiques pour leur dire qu'en tant qu'associations espagnoles, françaises et autres, d'origine maghrébine, on est contre la violence et qu'on a des plans d'action efficaces, en leur expliquant que l'on connaît l'origine du mal, c'est-à-dire comment procèdent les terroristes et comment éviter qu'ils ne parviennent à influencer les jeunes. En Catalogne, par exemple, les activistes de «Racines et branches» ont réussi à établir une grande collaboration avec les autorités régionales qui leur partagent, désormais, les mêmes inquiétudes et qui font preuve d'une grande ouverture d'esprit, en acceptant leur plan de travail. Le fruit de cette collaboration, c'est l'organisation de plusieurs sessions informatives mixtes sur l'islamophobie, où l'on s'est attelé à expliquer qu'un musulman n'est pas forcément un terroriste. Mais le problème auquel se sont heurtés nos activistes, c'est que le fait qu'il existe actuellement, en Espagne, un gouvernement de droite qui freine, plus ou moins, cette action commune, vu que le phénomène du terrorisme favorise, énormément, sa campagne électorale. Donc, elle voit que la lutte contre toutes ces menaces passe, impérativement, par la formation et l'information, lesquelles ne devraient pas se limiter au cadre associatif, mais s'étendre aux mosquées qui sont entre les mains de prosélytes qui déforment l'Islam et enseignent l'extrémisme, et ce, en l'absence d'un cours de religion musulmane dans les programmes scolaires, qui serait de nature à en soigner l'image. Ce sont les meilleurs moyens qu'elle préconise dans le dessein de combattre le terrorisme, de faire face à l'islamophobie et d'aider les jeunes d'origine maghrébine à mieux s'intégrer dans leurs sociétés d'accueil respectives et à accéder au statut de citoyenneté. Cette approche ne découle pas de ses convictions personnelles, mais s'explique plutôt par le fait que la religion capture un bon nombre de jeunes fragilisés par leur statut social et culturel, et aussi par la conviction sociale assez répandue, selon laquelle un bon citoyen est un bon religieux. Autrement dit, le travail des activistes de l'association socioculturelle «Arrels i Branques» portera sur cette question tant qu'on y insiste, tant que cela constitue le centre d'intérêt pour une bonne partie de la société espagnole. En attendant d'élargir, dans l'avenir, l'éventail de leurs préoccupations à d'autres questions qu'ils jugent beaucoup plus importantes, principalement celles se rapportant aux volets social et politique...


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