La Tunisie accorde un intérêt particulier à la culture en tant que l'un des attributs de l'identité et secteur fondamental favorisant la promotion des ressources humaines et offrant des opportunités d'investissement dans des domaines innovants et à forte valeur ajoutée. C'est que la culture et la production culturelle constituent une partie des composantes essentielles du paysage économique en Tunisie au regard de leur contribution indéniable à la formation des richesses nationales et à la création de postes d'emploi. Partant de cette approche, qui valorise la culture et son rôle dans le développement, le Président Zine El Abidine Ben Ali a ordonné l'élaboration d'une étude stratégique portant sur les industries culturelles, qui sera fin prête avant la fin de 2011. Cette étude permettra de mettre au point un plan d'action national pour mieux faire connaître ces industries et mettre en exergue leur rôle dans la réalisation des objectifs et des priorités de développement. Cette étude est financée par la Banque africaine de développement (BAD), sous l'égide d'un bureau d'études spécialisé dans la réalisation de ce genre de travaux. L'équipe d'experts chargée de cette mission sera formée de chercheurs en matière d'économie, de statistiques, de traitement de données, de droit et de politiques culturelles. L'étude s'articulera autour de quatre axes. Elle accordera la priorité à l'évaluation de la situation actuelle des industries culturelles, à l'identification de l'utilité économique et de l'emploi des divers domaines concernés, à la capacité des industries culturelles à attirer les promoteurs et à gagner le pari de l'exportation. Elle permettra également de mieux cerner la contribution de ces industries à réinventer des contenus culturels et éducatifs pour promouvoir les arts, mettre en valeur le patrimoine matériel et immatériel et impulser l'innovation dans les métiers traditionnels. Parallèlement, l'effort s'oriente vers la révision globale des formes de financement classiques de la culture qui se limitent actuellement au soutien apporté par l'Etat. Croissance sensible Cette révision permettra notamment d'introduire dans le Code d'encouragement à l'investissement plusieurs dispositions spécifiques au profit des projets et des promoteurs dans le secteur culturel et de faire bénéficier les industries culturelles d'incitations et avantages fiscaux similaires à ceux accordés aux nouveaux promoteurs et aux PME. Il s'agit, également, de permettre à ces industries de tirer profit des interventions du Fonds de promotion des industries, d'avoir accès aux marchés extérieurs et de bénéficier du mécanisme de garantie des crédits. A noter que les industries culturelles concernent, notamment, les domaines de l'édition, de la musique, du cinéma, des métiers de l'artisanat et du design. Elles enregistrent une croissance sensible et pourraient jouer un rôle décisif dans la conception de l'avenir s'agissant de la promotion de toute forme d'expression, de la diversité culturelle et du développement économique. Selon les rapports de l'Unesco, les industries culturelles figurent parmi les secteurs qui connaîtront une expansion soutenue au cours des prochaines années. Ces industries devraient ouvrir de larges perspectives devant les pays en développement en matière d'échanges commerciaux, sachant qu'elles représentent actuellement plus de 7% de l'ensemble du PIB mondial et l'on s'attend à ce que ce taux s'élève à 10% au cours des prochaines années. (TAP)