Talent, rigueur et motivation : Carthage garde solidement le pouvoir. La saison 2015-2016 fut un autre triomphe pour le Club Féminin de Carthage. Le succès attire le succès, et le titre remporté quatre fois d'affilée est la preuve de la suprématie des Carthaginoises. Cela traduit largement leur statut de numéro un à l'échelle nationale. Avec un mélange de force et d'habileté, les banlieusardes ont pris le meilleur lors de la «belle» à Sfax sur un adversaire incapable de trouver le registre technique dans lequel il pouvait s'exprimer. Elles administrent ainsi la preuve de leur puissance physique, technique et mentale en s'imposant sur un score sans appel, et sans permettre à l'adversaire de dépasser le cap du vingtième point dans les trois sets disputés. Le tout en une heure de jeu. Les championnes ont réalisé une formidable démonstration. Des services appliqués qui ont perturbé l'organisation de l'adversaire, des réceptions bien ponctuées, des attaques fulgurantes et une cohésion entre les secteurs de jeu. Voilà les principales armes utilisées et procurant au CFC une aisance certaine dans les manœuvres. Un CFC où l'arrivée notamment de l'entraîneur Ameur Nasraoui, tout juste avant le championnat d'Afrique des clubs féminins, succédant au duo Walid Machhout-Slim Belgaeïd, a donné un nouvel élan, une nouvelle dimension psychologique et technique à la formation carthaginoise. Depuis, la bande à Nasraoui s'en était bien sortie en accédant pour la première fois à la finale de la compétition africaine après un parcours sans fausse note. L'équipe est passée à côté de la consécration à l'issue d'une finale à cinq sets âprement disputée. L'échec est dû au coup de pouce de la CAVB et à l'arbitrage maison. En finale du championnat national, la puissance et le talent du CFC étaient si forts qu'il paraissait invincible. «L'équipe a joué presque à la perfection», déclara fièrement la capitaine Meriem Brik. Une victoire finale qui consacre la régularité des joueuses et l'apport du président du club Khaled Ben Amor. L'équipe est désormais animée d'une volonté farouche de viser le doublé. Les joueuses viennent, en effet, de faire la preuve qu'elles ont retenu la leçon des deux faux pas de la première phase et de la finale retour du championnat face au principal rival, le CSS. «Quand j'ai pris les choses en main, j'ai constaté que l'équipe dispose d'une bonne discipline tactique. Le stage effectué en Serbie avant le championnat d'Afrique m'a permis de procéder à quelques correctifs, essentiellement au niveau de la synchronisation des automatismes et la complémentarité entre la passeuse et les attaquantes. Il faut dire, cependant, que les statistiques m'ont été d'un grand apport pour la mise au point de l'équipe. Il fallait aussi en parallèle axer le travail sur le côté mental et l'aspect psycologique, d'autant que j'ai une idée suffisamment précise sur le groupe et ses moyens technico-tactiques. Les joueuses ont vite adhéré à mes choix et aux nouvelles stratégies de travail. L'effort entrepris pour promouvoir davantage le niveau de jeu et remotiver l'équipe a porté ses fruits en dépit du temps court dont je dispose», explique Ameur Nasraoui. Cette première tâche en Serbie bien menée, l'entraîneur devait alors maintenir la pression sur le groupe. Une mission très délicate mais facilitée par le comportement discipliné de l'équipe, surtout lorsqu'il fallait faire tourner l'effectif. Les jeunes Amina Mansour, Wided Amdouni, Wafa Gharsalli devraient se tenir prêtes pour intégrer le groupe et le «six» rentrant en compagnie de joueuses d'expérience et de valeur confirmée, tout en continuant leur progression. Evidemment, il fallait compter sur l'apport de la passeuse. Organisatrice qui a répondu présent. La Brésilienne Sabrine Braza (débarquée au mois de décembre pour remplacer Marwa Barhoumi) a réussi une bonne saison contribuant par son savoir-faire aux succès tant à domicile qu'à l'extérieur. «Lorsqu'on arrive à analyser les adversaires, à déceler leurs faiblesses et leurs points forts, on peut varier la manœuvre à notre guise. Nous étions confiants», dira Ameur Nasraoui. Un titre, en attendant le doublé et celui de la prochaine édition du championnat d'Afrique des clubs. c'est ce que soulignent les joueurs du CFC qui insistent sur les sacrifices du président Khaled Ben Amor et sur les efforts des responsables de la section, Faouzi Ben Jannet, Mohamed Saïdane, Ilyès Essahli, Rafaâ Baoundi pour apporter à l'entraîneur et aux joueuses un soutien sans faille, surtout dans les moments de doute. Taoufik HAJLAOUI Le Palmarès du CFC Fondé en 2011 - 2011-2012 : Champion de la Nationale B Accession en Nationale A et finaliste de la Coupe de Tunisie - 2012-2013 : Champion de Tunisie - 2013-2014 : Champion de Tunisie - 2014-2015 : Champion de Tunisie et vainqueur de la coupe en battant en finale le CSS par trois sets à un. - 2015-2016 : Champion de Tunisie - Classé 4e en championnat d'Afrique des clubs 2014 à Tunis, 3e à celui de 2015 au Caire, et 2e dans l'édition de 2016 à Tunis. Les actrices du sacre Meriem Brik - Attaquante-poste 4 Fatma Agrebi - Attaquante - poste 4 Rahma Agrebi - Attaquante - poste 2 Khouloud Jenhani - Attaquante - poste 4 Meissa Lenghiz - Contreuse centrale Marwa Boughanmi- Polyvalente Abir Othmani - Contreuse centrale Fatma Ktari- Libéro Amina Mansour -Passeuse Wided Amdouni- Contreuse centrale Wafa Gharssali-Libéro Sabrina Braz (Brésilienne) - Passeuse.