Les autochtones et les visiteurs de passage aiment se balader sur la place du Vieux Port après la rupture du jeûne pour profiter de la brise fraîche et siroter un bon café Quinze jours sont passés maintenant. On s'approche petit à petit de la fin du mois saint et c'est au cours de cette période-là que les nuits ramadanesques sont vécues autrement. Bizerte, comme toutes les régions du pays, vit depuis quelques jours dans une rythmique nocturne frénétique, vive et animée. A l'arrivée du mois saint, c'est tout un rythme qui change et un autre mode de vie qui s'installe. On veille la nuit et on dort le jour. Les habitants de Bizerte, eux aussi, veillent jusqu'à une heure tardive, avant de rentrer à l'heure du «shour» pour prendre une collation copieuse avant d' aller se coucher. Balades nocturnes Ce mode de vie est surtout adapté pour ceux qui ne travaillent pas, les jeunes en vacances, les femmes au foyer et les personnes en congé. C'est pendant cette période-là, qui coïncide avec les vacances d'été, les festivités et les rencontres conviviales avec les amis et la famille, qu'on rend visite aux proches ou tout simplement on sort faire de la marche en ville et prendre un café avec des amis. «A Bizerte, tu as tout pour te sentir zen et tranquille! Si tu décides de te rendre au Vieux Port de l'ancienne ville, tu seras charmé et fasciné. Il y a la mer, la fraîcheur, la pureté, la tranquillité et de la bonne musique», observe un autochtone de la zone. Sur le Vieux Port, des chaises et des tables ont été installées pour accueillir les clients qui veulent savourer un bon thé à la menthe ou un café turc. Et les enfants aussi ont leur place : il existe, dans un coin près du port, des balançoires et un mini-manège pour leur faire plaisir. A partir de 21h00, la ville s'anime lentement, les boutiques de prêt-à-porter ouvrent l'une après l'autre, la foule commence à se rassembler. Direction le Vieux Port, la corniche ou les parcs de plaisance... C'est ce qui décrit au mieux l'ambiance qui régnait, le week-end dernier, à Bizerte. «Dans une ville où il y a la mer, la plage, la montagne... il y a la vie et tout ce qu'il faut pour bien vivre. Nous sortons, faisons de la marche, juste après le dîner, et ce, depuis le premier jour du mois saint. Certes, pendant les dix premiers jours, la ville n'était pas aussi animée et ce n'est qu'à partir du dixième jour que la ville commence à bouger. Mon mari, mes deux gosses et moi-même, très amateurs tous les quatre de la nature, de la verdure, du soleil et de la mer, nous nous rendons, chaque soir, au parc de plaisance «Errif» après avoir fait un petit tour en ville», raconte Amel, originaires son mari et elle de Bizerte. Ce parc, qui se trouve à quelques kilomètres du centre de Bizerte, dispose d'un mini zoo, d'un lac où vivent les cygnes et les canards, d'un coin manège et d'un terrain de jeu pour les enfants. De style rustique, en bois et décoré avec des tableaux traditionnels, le parc dispose d'un salon de thé, en plein air, où on est bien servi. «Mais ce qui frappe le plus, ici, c'est la fraîcheur de l'air, sa pureté et le contact direct avec la nature. Ici, Ramadan a un autre charme !», raconte Fatma, fonctionnaire et mère de deux enfants. Sandwich lablabi et kaâbour Sur le chemin qui mène vers le port, il n'y a pas uniquement les barques et la mer à contempler. Bizerte est connue aussi pour ses mets traditionnels et spécifiques de la région. Qui parmi nous n'a pas goûté une seule fois un sandwich lablabi ? Une spécialité typiquement bizertine. Et il en existe bien d'autres, côté sucré ! Il s'agit des «kaâbour» ou encore du «talècht», des pâtisseries locales de la région. Confectionnées toutes les deux à base de pâte, sucre et œufs, elles ont des goûts différents. Le kaâbour est une invention typiquement bizertine qui existe depuis 60 ans déjà. Il s'agit de petites boules, à base de farine et imbibées au miel, très appréciées des Bizertins. «Nous sommes les premiers à avoir inventé ce genre de sucreries, raconte Sadok Kaâbour, pâtissier. Ces petits gâteaux se vendent surtout pendant le mois saint. Ils se mangent accompagnés d'un café au début de la soirée et c'est très bon. Quant au prix, ce n'est pas cher du tout. Le kilo se vend à 4 dinars».