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L'Europe perd le nord
Brexit — La Grande-Bretagne renonce à l'Union européenne
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 06 - 2016

Au lieu d'incriminer le vote souverain de tout un peuple, on gagnerait à réfléchir sur les motivations secrètes et souterraines de son vote. Et, le cas échéant, il faudrait s'empresser de renverser la vapeur à travers des mesures radicales, inscrites dans le vécu économique et social des gens et ayant la visibilité requise
Pour un séisme c'en est vraiment un. L'Europe en perd le nord et son latin, c'est le cas de le dire. Au point de piquer dans les élucubrations analytiques les plus alambiquées. Tel ce journaliste du Nouvel Obs: «»Britain first» — la Grande-Bretagne d'abord —, ne cessent de clamer les supporters du Brexit. En vérité, le renoncement à l'Union européenne acquise par référendum marque sans doute la fin d'une nation telle que les siècles l'ont façonnée.
Adieu le Royaume-Uni ! Les Ecossais qui ont voté à 62% pour l'Europe s'apprêtent à reprendre leur indépendance après cinq siècles de domination anglaise. Les Irlandais rêvent d'une réunification sous la loi de Bruxelles. Et la glorieuse cité de Londres se réveille avec le sentiment d'avoir été trahie : «les yuppies et les bobos de la capitale se demandent ce qu'ils ont encore de commun avec les Britanniques des campagnes craintives et des anciens bastions industriels désespérés. La ville-monde raisonne comme le continent et s'exaspère du revirement de son Iago shakespearien : Boris Johnson, devenu par opportunisme le tribun d'un peuple sans repère».
Comme ça, la grande nation anglaise et le Royaume-Uni partiraient en fumée en deux temps et trois mouvements. Rien que parce que les Britanniques ont voté démocratiquement contre le maintien dans l'UE ! Une nation façonnée par des siècles effacée en un vote ? Trop grosse couleuvre pour y souscrire.
Ce qu'il faudrait se demander en revanche, c'est d'abord quel modèle de coexistence avec l'UE le Royume-Uni prendra à brève échéance. Le modèle suisse, norvégien ou canadien?
En second lieu, il importe de savoir quels pays européens suivront les Britanniques à plus ou moins brève échéance. La Grèce, le Portugal, l'Espagne, l'Italie ? Parlera-t-on bientôt de Grexit, Departugal, Italeave, Czechout, Oustria, Finish, Slovakout, Latervia, Byegium?
Bien au-delà des calembours et jeux de mots, la question est sérieusement posée. Lors de la crise des attentats terroristes et des réfugiés l'hiver dernier, on a vu une nation aussi européaniste que la France menacer de se soustraire à l'espace Schengen. D'autres pays expriment des sentiments analogues.
L'Union européenne ne tient pas devant deux réalités : le capitalisme sauvage et les replis identitaires nationaux. La fragilisation économique de pans entiers des classes sociales européennes profite aux euro-sceptiques sur fond de mouvements populistes. Dimanche dernier, en Italie, Virginia Raggi, 37 ans, a été élue maire de Rome. De son côté, Chiara Appendino, 31 ans, a été élue maire de Turin. Deux femmes du mouvement populiste 5 étoiles, qui bousculent Matteo Renzi, président du Conseil. Rome et Turin avant l'Italie, pronostiquent les observateurs. Et cela sonne le rappel de vieux et sombres souvenirs. La pensée unique économique version monétarisme débridé à la Milton Friedman, régente le vieux continent. Les structures économiques et sociales ne tiennent pas. Le mouvement syndical contre la loi du travail en France a paralysée littéralement le pays fin mai dernier. Les inondations en ont rajouté à la détresse d'une population exsangue qui découvre qu'elle est l'éternelle laissée-pour-compte.
Au lieu d'incriminer le vote souverain de tout un peuple, on gagnerait à réfléchir sur les motivations secrètes et souterraines de son vote. Et, le cas échéant, il faudrait s'empresser de renverser la vapeur à travers des mesures radicales, inscrites dans le vécu économique et social des gens et ayant la visibilité requise.
Winston Churchill préférait le «grand large» au «Continent», dit-on. De Gaulle le réconfortait en plaidant pour «l'Europe nue». En préférant le Brexit, le Royaume-Uni remet les pendules à l'heure de l'opinion. David Cameron, Premier ministre britannique, a annoncé déjà sa démission. La passation avec un autre dirigeant des conservateurs se fera en octobre prochain.
Fait symptomatique, tant les conservateurs britanniques que les socialistes français sont dans la tourmente. Par-delà la Manche, les faits se ressemblent dans les deux vieux pays. Ici et là, c'est le citoyen lambda qui supporte les contrecoups pervers d'une crise économique latente, à telle enseigne qu'on s'évertue désormais à faire de la croissance sans emploi et à prévoir une relance sans investissements.
Pour l'instant, l'Europe perd le nord, en attendant les tempêtes au Sud.


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